Un calme assez tendu règne au Nord-Kivu, la province orientale de la République Démocratique du Congo o=F9 violences et heurts entre les rebelles et les soldats se sont multipliés depuis fin octobre, bien qu'aucun combat n'ait été signalé vendredi matin, tel que l'indiquent à la MISNA des sources locales de l'Onu. En revanche, on note quelques avancées du côté diplomatique. Un porte-parole du président Joseph Kabila a en effet annoncé un Sommet extraordinaire de la Communauté économique des états d'Afrique centrale (Ceeac), qui rassemble 10 pays de la région. Fixée à la semaine prochaine à Kinshasa, cette rencontre permettra de faire le point sur la situation du Nord-Kivu à la lumière des derniers développements. C'est également dans le but de trouver une solution diplomatique au conflit que le président Kabila - qui est également le président en exercice de l'organisme susdit - s'entretient en ces mêmes heures avec les chefs d'état de l'Angola, de la République du Congo et du Gabon. Pendant ce temps, Alain Doss, représentant spécial du Secrétaire général de l'Onu au Congo et chef de la Monuc (mission locale des Nations Unies), a dénoncé de graves violations du droit international humanitaire des rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (Cndp) de Laurent Nkunda. Le responsable de la Monuc a par ailleurs adressé une lettre au chef des insurgés et y sollicite la fin des violences contre les populations civiles. Pourtant, selon les témoignages et diverses sources locales, les violences et les abus commis dans le cadre d'une guerre apparemment interminable et alimentée par de nombreux acteurs dissimulés sont le fait de tous les belligérants actifs, des rebelles de Laurent Nkunda jusqu'aux milices d'autodéfense Maï-Maï, en passant par les soldats de l'armée du gouvernement central. La violence des affrontements a par ailleurs obligé des milliers de personnes à s'enfuir, venant ainsi s'ajouter aux nombreux réfugiés qui s'entassaient déjà dans les camps : au moins 6000 nouveaux sans-abri ont été recensés au cours des derniers jours à Minova, une localité du Sud-Kivu, par le Bureau de coordination des Affaires humanitaires (Ocha ou Bcah). Si l'on débat toujours des responsables auxquels imputer les ravages de cette guerre, nombreux sont ceux qui affirment néanmoins que les causes du conflit découlent des richesses minières de la région. C'est en effet dans ce cadre que l'Union européenne a mis en place jeudi un système de traçabilité des matières premières en provenance du Congo, permettant de vérifier l'origine, à savoir les mines officielles ou les gisements illégalement exploités, des produits importés. (GB/CN) [CO]