Un plan de déploiement des agences humanitaires à Dungu, localité située dans le territoire du Haut-Uélé, à 800 km au nord-est de Kisangani, est à l'étude afin de permettre le ravitaillement de quelque 34.000 personnes déplacées internes enregistrées dans cette zone suite à une série d'attaques, de pillages et d'enlèvements d'enfants perpétrés par les combattants ougandais de l'Armée de résistance du seigneur (LRA).
Vendredi 14 novembre 2008, une mission conjointe entre la MONUC et les agences de l'ONU présentes à Kisangani a eu lieu à Dungu afin d'établir une première évaluation de la situation humanitaire et sécuritaire qui y prévaut actuellement. La ville qui abrite habituellement 55.000 habitants, est pratiquement déserte à l'heure actuelle.
Les exactions perpétrées dans différents villages ont causé des déplacements massifs de populations. Une vaste région de 10.000 km=B2, allant de la limite ouest du Parc national de la Garamba à la limite ouest du groupement Mbomu (200 km) et de la frontière avec le Soudan à la route Dungu-Ngilima- Bangadi (50 km), a été dépeuplée.
Selon l'administrateur du territoire rencontré sur place, le Haut-Uélé compterait actuellement environ 34.000 déplacés internes, dont 20 à 24.000 d'entre eux se rendraient à pieds à Isiro - à environ 150 km au sud-ouest de Dungu -, fuyant notamment les localités de Kiliwo, Tongo Tongo et Duru.
L'administrateur du territoire a par ailleurs insisté sur le fait que la population de Dungu manque cruellement de vivres car près de 8.000 km2 du territoire - des champs cultivés essentiellement - sont occupés par les éléments de la LRA qui revendiquent une zone comprise, au sud, entre la rivière Dungu et, au nord, par la frontière du Sud Soudan.
L'administrateur du territoire a insisté sur un besoin urgent d'assistance humanitaire et notamment de nourriture. Ainsi, il a demandé aux agences onusiennes (UNOPS, OCHA, FAO et UNICEF) de rendre concrètes leurs promesses d'aide et de projets de reconstruction. Jusque-là, seule l'ONG MSF (Médecins sans frontières) a pu acheminer dix tonnes de vivres et non-vivres, cependant les structures locales pour une distribution appropriée font défaut à Dungu.
Les agences prévoient de convoyer des camions d'aide humanitaire afin de venir en aide aux populations nécessiteuses. Cependant, l'état des infrastructures routières et les problèmes de sécurité rendent difficile l'acheminement de l'assistance en vivres et non-vivres depuis Bunia en Ituri ou Kampala en Ouganda. C'est pourquoi les acteurs humanitaires ont sollicité l'aide de la MONUC pour la mise en place d'un pont aérien au départ des grandes localités de la région (Entebbe, Goma, Bunia) o=F9 sont entreposés les stocks d'urgence des organisations humanitaires vers Dungu.