Nord-Kivu | 12 Novembre 2008 à 07:34:23
« Les éléments FARDC auteurs des actes de pillage perpétrés dans le secteur de Kanyabayonga au Nord Kivu la nuit de lundi à mardi seront sanctionnés sévèrement par la justice militaire », c'est le gouverneur du Nord Kivu qui l'a dit mardi, à radiookapi.net. Julien Paluku qui condamne ces actes appelle néanmoins la population au calme et à ne pas céder aux manipulations de certains groupes qui profitent du comportement des éléments indisciplinés pour commettre ces actes de vandalisme.
« Comme dans tout groupe, il y a toujours certains indisciplinés qui échappent au contrôle. C'est le cas de ce qu'il y a à Kanyabayonga, avec une bonne dizaine ou quinzaine de gens qui ont commis ces actes là », a expliqué mardi soir le chef de l'exécutif provincial du Nord-Kivu. « Au moins au niveau du gouvernement, nous réprimons tous ceux que nous attrapons dans des actions comme celles-là », a-t-il poursuivi avant d'inviter la population de sa province de ne pas céder « aux manipulations de certains groupes qui profitent de ce climat pour chercher à couvrir tous les affres qu'ils commettent ça et là, notamment, les massacres, les tueries et les viols sur les populations civiles ».
En tout état de cause, le gouverneur Julien Paluku considère que les pillages de Kanyabayonga ne sont pas le fait des FARDC en tant qu'armée, mais de quelques éléments isolés. Certains de ces éléments ont d'ailleurs été arrêtés, a-t-il fait savoir.
Le calme est revenu mardi après midi dans les cités du sud du territoire de Lubero, à plus de 150 Km au Nord de Goma, après les scènes de pillage dans ce secteur commis par quelques militaires FARDC. Toutefois, les responsables de la 8ème région militaire reconnaissent le pillage mais réfutent les accrochages. Sur le terrain, plusieurs familles de Kanyabayonga et celles des déplacés sont en fuite.
Ce calme est observé depuis le milieu de la journée, affirment différentes sources sur place. Dans la zone, une grande partie de la population de Kanyabayonga, Bulotwa, Kayna, Kirumba et Bwatsinge sont en fuite dans la brousse ainsi que tous les déplacés qu'ils hébergeaient, précisent les mêmes sources.
Radiookapi.net a aussi interrogé le commandant des forces de la Monuc à son retour de Kanyabayonga au sujet de ces pillages. Selon Babacar Gaye, la tension était encore perceptible dans cette cité. Le général Babacar a aussi affirmé que les renforts de la Monuc sont acheminés depuis mardi sur le terrain pour secourir et protéger les populations.
Rappel des faits
Tout avait commencé la nuit dernière quand quelques militaires, en fuite des zones des affrontements contre le CNDP dans la chefferie de Bwito à Rutshuru, ont pillé tous ces villages en lançant quelques tirs d'intimidation.
Dans la foulée, des accrochages ont opposé les militaires pilleurs et les Maï-Maï de Lafontaine qui sont intervenus pour tenter d'arrêter cette agression contre les civiles.
Côté bilan, les sources administratives à Lubero parlent de deux morts dans le camp des FARDC et 1 dans celui de Pareco et quelques autres blessés.
Pour l'instant, la situation est maîtrisée affirme le Général Mayala qui revient de Kanyabayonga. Toutefois, un cadre de la 8ème région militaire dit n'avoir pas des informations sur ces accrochages.
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