Informing humanitarians worldwide 24/7 — a service provided by UN OCHA

DR Congo

RD Congo : Situation humanitaire dans la province du Sud-Kivu (15 juillet 2023)

Attachments

Ce rapport est produit par OCHA RDC en collaboration avec les partenaires humanitaires. Il couvre la période du 16 juin au 16 juillet 2023

FAITS MAJEURS

• Plus de 86 000 personnes déplacées sont arrivées dans le territoire de Kalehe en provenance du Nord-Kivu.

• Au moins 17 000 personnes ont été déplacées à Kabare à la suite d'affrontements entre deux factions d'un groupe armé.

• Plus de 13 000 cas de rougeole ont été notifiés dans le territoire de Kalehe depuis le début de l'année.

CHIFFRES CLÉS

1,5 M personnes déplacées internes (Source : CMP Sud-Kivu du 30 juin 2023)

331 K personnes retournés (Source : CMP Sud-Kivu du 30 juin 2023)

336 K Personnes assistées au premier trimestre 2023 (Source : OCHA)

APERÇU DE LA SITUATION

Territoire de Kalehe

Des acteurs humanitaires continuent d’exprimer des préoccupations face à la flambée épidémique de rougeole dans le territoire de Kalehe. Depuis le début de l'année, au moins 13 195 cas dont 49 décès ont été rapportés dans le territoire, contre seulement 603 cas sans aucun décès en 2022. La zone de Minova est la plus touchée avec plus de 8 787 cas de rougeole notifiés au 19 juillet.

Cette épidémie survient dans un contexte d'afflux massif de personnes déplacées fuyant les violences dans la province voisine du Nord-Kivu. Depuis octobre 2022, plus de 86 000 personnes déplacées sont arrivées à Kalehe. La couverture sanitaire dans la zone reste faible, Médecins Sans Frontières étant la seule organisation apportant un soutien limité.

Dans la zone de santé voisine de Bunyakiri, la situation sécuritaire continue de se dégrader rapidement. Depuis janvier, 243 enfants âgés de 10 à 17 ans auraient été recrutés par des groupes armés, dont 10 précédemment réunifiés avec leurs familles.

En outre, à la suite des inondations survenues début mai dans la zone de santé de Kalehe, le cumul des personnes décédées s'élève à 497 au 20 juillet. Le manque d'abris pour les 7 500 ménages sinistrés demeure extrêmement préoccupant, le projet de construction de 3000 abris étant compromis faute de consensus sur le site de relocalisation.

Territoire de Mwenga

Depuis juin dernier, les organisations chargées du suivi de la protection continuent de signaler la persistance des tensions communautaires dans le sud du Territoire de Mwenga, encouragées par l'activisme des groupes armés locaux.
Le 3 juillet, des hommes armés ont mené une attaque à Bakura, où ils ont enlevé sept civils.

Ces derniers ont été libérés après le paiement d'une rançon, mais au moins quatre femmes ont été violées lors de l'incident, selon la société civile locale. Les résidents ont également signalé des pillages de biens et l'incendie d'une cinquantaine de maisons d'habitation. Le 20 juin, l'assassinat d'un civil à Nyawera avait déjà ravivé les tensions intercommunautaires, augmentant les risques d'une détérioration de l'environnement de protection.

Territoire de Fizi

Le 15 juin, des affrontements violents ont éclaté à Lulimba entre les communautés de cultivateurs et d'éleveurs, faisant au moins trois blessés. Les cultivateurs s'opposaient au mouvement saisonnier des éleveurs vers les zones de pâturage, craignant que leurs vaches ne piétinent et ne détruisent les cultures et les points d'eau du village. Dans les territoires de Fizi, les mouvements saisonniers de vaches qui se déplacent d'une localité à une autre en quête de pâturage entre mai et septembre de chaque année, sont souvent à l'origine de tensions entre les communautés d'éleveurs et les agriculteurs.
La mise en place de comités mixtes d'éleveurs et de cultivateurs, ainsi que le renforcement de la sensibilisation communautaire à une transhumance pacifique et à la gestion des conflits, pourraient contribuer à prévenir de telles tensions.

Territoire de Shabunda :

Dans la nuit du 4 au 5 juillet 2023, des éléments armés ont lancé une attaque dans la localité de Kamulila, forçant plus de 3200 personnes à fuir vers Lubila et Mulungu dans la zone de santé de Mulungu. Ces personnes déplacées ont dû abandonner tous leurs biens et sont hébergées chez des familles dans des conditions précaires.
Selon la société civile locale, les éléments armés ont pillé de nombreux biens de la population et torturé au moins 15 personnes lors de l'attaque.

Le 22 juin, des éléments d'un groupe armé ont agressé sexuellement deux femmes et enlevé trois autres personnes lors d'un braquage à Nyalukemba, dans la même zone de santé de Mulungu. Les victimes n'ont pas reçu les kits PEP dans les 72 heures requises, car les différentes structures sanitaires (Nyalubemba, Nzovu, Kigulube, Idunga, Kamulila, Lubila,
Mulolo) étaient en rupture de stock.

Territoire de Kabare

Des affrontements entre deux factions d'un groupe armé dans la localité de Chirambo ont blessé au moins deux civils et forcé près de 17 000 personnes à se réfugier dans des villages environnants depuis le 13 juin. Cette zone avait déjà accueilli plus de 18 000 déplacés fuyant les affrontements répétés entre des groupes armés. Les personnes déplacées ont été accueillies dans des familles d'accueil, vivent dans des conditions difficiles et n'ont reçu aucune assistance humanitaire à ce jour. Elles ont des besoins en articles ménagers essentiels, en santé, sécurité alimentaire, eau, hygiène et assainissement, nutrition et protection.

Disclaimer

UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs
To learn more about OCHA's activities, please visit https://www.unocha.org/.