RD Congo : Situation humanitaire dans la province de Nord-Kivu, Rapport de situation - 25 mars 2025

Ce rapport est produit par OCHA RDC en collaboration avec les partenaires humanitaires. Il couvre la période du 1er au 15 mars 2025.

FAITS SAILLANTS

• Affrontements et nouveaux déplacements dans plusieurs zones des territoires du Masisi, Walikale, et Lubero

• Retours observés dans des localités plus stables à Masisi et Rutshuru

• Distributions de vivres à 173 000 bénéficiaires à Masisi et Lubero

• Flambée de choléra dans le territoire de Masisi

• 750 000 USD du fonds CERF pour la réponse et la prévention du choléra

CHIFFRES CLÉS

2,29M personnes déplacées internes au 28 février 2025
(Source : CMP Nord-Kivu, 7 mars 2025)

2,01M personnes retournées au 28 février 2025
(Source : CMP Nord-Kivu, 7 mars 2025)

3,08M personnes en insécurité alimentaire, IPC3+
(Source : Analyse IPC de l’insécurité alimentaire aigue juillet 2024-juin 2025)

APERÇU DE LA SITUATION

Territoire de Lubero

Après une courte période d’accalmie, de nouveaux affrontements ont eu lieu le 2 mars entre l’armée congolaise (FARDC) et des combattants du M23 dans les localités de Kagheri et Kasugho, au sud-ouest de la commune de Lubero. Ces violences ont occasionné le déplacement de plus de 19 000 personnes (environ 3 800 ménages) vers la commune de Lubero, ainsi que vers les localités de Kimbulu, Musienene et la ville de Butembo. Ces nouveaux déplacés s’ajoutent à près de 1 000 ménages accueillis dans l’aire de santé de Nduko (localité de Musimba, zone de santé de Musienene) depuis le 20 février 2025, fuyant les affrontements dans les localités de Mambasa, Ndoluma, Kitsombiro, Kagheri et Kasugho.

Le territoire de Lubero reste également en proie à une insécurité chronique, exacerbée par les incursions des présumés ADF. Dans la nuit du 8 au 9 mars 2025, une attaque attribuée aux ADF dans la localité de Ngohi a fait au moins 15 civils tués, alors que d’autres ont été enlevés et emmenés vers des destinations inconnues.

Territoire de Walikale

Le 9 mars, le M23 a capturé la cité de Nyabiondo, dans le territoire de Masisi, à la suite des affrontements entreses éléments et les FARDC, provoquant une nouvelle vague de déplacements vers le territoire de Walikale, en particulier la zone de santé de Kibua. Au 15 mars, plusieurs villages des aires de santé de Machimbi, Kibati, Karambi, Kitchanga et Kibua ont reçu un afflux de déplacés, tandis que d’autres ménages se sont dirigés vers Buhimba et Ntoto, à l’ouest de Masisi. Des sources humanitaires locaux estiment les ménages déplacés à plus de 8 000 à la suite de ce nouvel épisode. Les familles déplacées sont hébergées dans des écoles, des centres de santé, des marchés et en familles d’accueil. La plupart vivent dans des conditions très précaires, exposés à des risques accrus pour leur santé et leur sécurité. La zone de santé de Kibua où se trouvent beaucoup de ces déplacés reste dépourvue de toute présence d’organisations humanitaires.

Par ailleurs, entre le 15 février et le 05 mars, plus de 16 600 personnes (2 772 ménages) ont regagné leurs villages (Buhondo, Kanune, Tchambala, Ngerere, Mashutha, Kalehe, Kisonja et Kahimbi) dans la zone de santé de Pinga. Ces personnes avaient fui des affrontements entre l’armée congolaise et le M23 depuis décembre 2024. La plupart vivent dans des conditions de vulnérabilité très prononcée, avec des besoins urgents en AME et abris, nourriture, et soins de santé primaires.

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