Ce rapport est produit par OCHA RDC en collaboration avec les partenaires humanitaires. Il couvre la période du 16 au 31 mars 2024
FAITS MAJEURS
- Besoin urgent d’assistance à plus de 164 000 personnes déplacées recensées dans 66 sites de déplacés
- Les violences continuent à Drodro, le contexte de protection des civils demeure préoccupant en Ituri
- Plus de 156 000 personnes ont bénéficié d’une assistance en sécurité alimentaire entre le 16 et le 31 mars
CHIFFRES CLÉS
156 000 ont reçu une assistance en sécurité alimentaire délivrée par divers partenaires (Source : Cluster Sécurité alimentaire, le 28/3/2024)
10 600 enfants affectés par la fermeture et/ou destruction des écoles à cause de l’insécurité (Source : Cluster Education, le 28/3/2024)
40 000 personnes assistées en cash multisectoriel (Source : INTERSOS & PAM, le 22/3/2024)
180 000 personnes affectées par la suspension provisoire des activités d’un partenaire à l’Hôpital Général de Référence de Drodro (Source : partenaire : le 7/3/2024)
APERÇU DE LA SITUATION
Recrudescence des incidents de protection signalés dans la province
Entre le 1er janvier 2023 et le 19 mars 2024, au moins 1 533 civils ont été tués, 469 blessés et 712 personnes enlevées dans la province, selon des sources onusiennes. Les principaux auteurs présumés seraient les groupes armés non-étatiques. L’ONG Norwegian Refugee Council (NRC), s’appuyant sur les statistiques d’INSO, a noté qu’au cours du premier trimestre 2024, environ 200 attaques perpétrées par des éléments des groupes armés non-étatiques ont fait 651 victimes à travers la province de l’Ituri.
Plus récemment, entre le 28 et 30 mars, trois civils ont trouvé la mort lors de plusieurs incidents impliquant des éléments des groupes armés non-étatiques. Des sources locales rapportent l’enlèvement de deux personnes et la disparition de six autres dans les localités de Djailo, Blukwa Etat, Masumbuko (zone de santé de Drodro, territoire de Djugu) au cours de la même période.
Des infrastructures communautaires continuent d'être prises pour cible
Selon le Cluster Education, entre le 1er et 18 mars 2024, plus de 30 écoles ont été soit détruites, soit fermées. La plupart de ces écoles se trouvent dans la zone de santé de Drodro, dans le territoire de Djugu. Plus de 10 600 enfants en âge scolaire n’ont plus accès à l’éducation, du fait de l’impact de la violence armée sur les infrastructures scolaires.
Territoires de Djugu, Irumu et Mambasa D’intenses activités de différents groupes armés non-étatiques ont ciblé des populations civiles au cours de la seconde quinzaine de mars. De nombreux cas de meurtres, d’enlèvements et de travaux forcés ont été signalés dans les territoires de Djugu, Irumu et Mambasa. Ces incidents ont également entrainé de nouvelles vagues de déplacements de population, générant de nouveaux besoins humanitaires dans un contexte où la situation humanitaire dans l’ensemble de la province continue de s’aggraver et nécessite une plus grande attention.
Au cours de la deuxième quinzaine du mois de mars, diverses organisations locales et humanitaires ont recensé au moins 11 civils tués, près de 70 personnes enlevées, 500 autres soumises aux travaux forcés dans les zones de santé de Drodro, Jiba (territoire de Djugu), Komanda (territoire d’Irumu), Mandima (territoire de Mambasa) par des groupes armés. Ces violences ont occasionné plus de 13 000 personnes déplacées des localités de Lidjoba, Libo et Kpanga (zone de santé de Drodro) vers des contrées voisines relativement stables.
La situation sécuritaire et l’environnement de protection des civils se dégradent en raison de la poursuite des tensions intercommunautaires. Le renforcement de la présence de forces de défense et de sécurité pourrait favoriser le retour des populations déplacées.
Le 11 mars, deux enfants sont morts calcinés dans le site spontané de Katsu à la suite d’un incendie accidentel. Le site de Katsu se situe dans l’aire de santé de Bahwere, zone de santé de Lita, territoire de Djugu. Le 13 mars, une vingtaine d’abris ont été emportés par un orage, faisant au moins 300 personnes sans-abris dans le site CECA20 à Mambasa (territoire de Mambasa). Au moins deux salles de classe ont été également détruites, impactant la scolarité de plus de 50 enfants déplacés.
Ces aléas viennent accentuer la vulnérabilité des personnes déplacées, notamment en abris dont la plupart sont vétustes et nécessitent d’être renouvelés avant la prochaine saison des pluies qui commence en juin. Les risques de maladies restent élevés chez les enfants, les femmes enceintes et allaitantes ainsi que des personnes âgées en raison de l'exposition aux intempéries due à aux abris défectueux.
L’accès humanitaire amélioré dans la zone de santé de Mandima
Le 20 mars, les autorités territoriales de Mambasa ont ouvert aux usagers le pont Ituri 2 reliant le territoire de Mambasa à celui de Beni (province du Nord-Kivu). Ce pont a été réhabilité par les autorités provinciales, une année après son effondrement. Sa remise en service va améliorer l’accès physique aux acteurs humanitaires dans la zone de santé de Mandima. Cette zone abrite plus de 205 000 personnes déplacées, retournées et communautés hôtes bénéficiant des projets multisectoriels et multi-acteurs financés par le Fonds humanitaire de la RDC.
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