RD Congo : Situation humanitaire dans la province de l’Ituri, Rapport de Situation No.3 (Le 7 avril 2025)

Ce rapport est produit par OCHA RDC en collaboration avec les partenaires humanitaires. Il couvre la période du 1er au 31 mars 2025

FAITS MAJEURS

• Persistance de la détérioration sécuritaire dans plusieurs localités du territoire de Djugu

• 32 000 personnes déplacées vers Bule et Bunia

• Près de 300 000 personnes affectées par la suspension des opérations humanitaires

• 40 000 personnes déplacées en situation de vulnérabilité dans les zones de santé de Rimba et Aunbga

APERÇU DE LA SITUATION

Territoire de Djugu La détérioration de la situation sécuritaire dans le territoire de Djugu s’est intensifiée en mars, caractérisée par des violences perpétrées par des groupes armés ciblant des civils ainsi que des infrastructures sociales de base, en particulier dans les zones de santé de Fataki, Linga, Drodro, Nizi et Tchomia. Cette insécurité persistante a entrainé des déplacements massifs de populations et entravé l’accès humanitaire sur la Route Nationale Numéro 27 (RN27).

Dans la nuit du 24 au 25 mars, des éléments armés ont tué au moins sept personnes, et blessé une dizaine d’autres, au cours d’une incursion dans le site de déplacés de Lodha dans la zone de santé de Fataki, selon des sources locales. Depuis le 18 mars, la zone de santé de Fataki est le théâtre d’une série d’affrontements armés (lire Ituri Flash Update#1). Plus d’une cinquantaine de maisons ont été incendiées et pillées, et près de 32 200 personnes contraintes de fuir vers les localités de Bule et Bunia, selon de récentes alertes des sources locales.

Cette situation d’insécurité a perturbé l’accès humanitaire dans les zones de santé de Fataki, Drodro, Linga, Rethy, ainsi que sur la RN27 et les routes secondaires (LingaKpandroma-Jiba, Djugu-Mangala). Une dizaine de partenaires ont été contraints de suspendre leurs opérations, privant près de 300 000 personnes d’une assistance vitale.

En raison des violences et des menaces des éléments armés envers son personnel, l’Hôpital général de Fataki a dû suspendre ses activités depuis le 14 mars, compromettant l’accès aux soins de santé secondaires à plus de 169 000 personnes de la zone de santé de Fataki. Le 19 mars, le centre de santé de Djugu a également été pillé par des hommes armés.