Ce rapport, produit par OCHA RDC en collaboration avec les partenaires humanitaires, couvre exceptionnellement la période du 11 décembre 2024 au 31 janvier 2025
FAITS MAJEURS
- 52 personnes tuées dans des attaques ADF sur l’axe Komanda–Luna, territoire d’Irumu, entre le 11 décembre 2024 et 30 janvier 2025.
- Plus de 200 000 personnes dans le besoin d’assistance multisectorielle dans le territoire de Mambasa
- Plus de 17 000 cas de violations et abus de droits de l’homme documentés en 2024
CHIFFRES CLÉS
94 721 personnes assistées en cash alimentaire entre le 26 et le 30 janvier 2025
(Source : Cluster Sécurité Alimentaire, 30/1/2025)
253 099 personnes ayant reçu une assistance alimentaire entre 8 et 30 janvier 2025 (Source : Cluster Sécurité Alimentaire, 30/1/2025)
17 000 cas de violations et abus identifiés de janvier à décembre 2024 en Ituri et dans le territoire de Faradje dans le Haut-Uele (Source : Cluster Protection , le 30/1/2025)
APERÇU DE LA SITUATION
Analyse de l’environnement de protection en 2024
Le cluster protection de l’Ituri a documenté plus de 17 400 cas de violations et abus des droits humains durant l’année 2024 dans les cinq territoires de l’Ituri ainsi que dans le territoire de Faradje dans la province du Haut- Uélé. Au moins 51% de ces violations concernent le droit à la propriété, 19% des atteintes au droit à la vie et à l’intégrité physique, 18% des violations du droit à la liberté, 11% des violences basées sur le genre (VBG), etc. Ces violations ont fait plus de 18 250 victimes parmi lesquelles des retournés (51%), des déplacés (24%) et les populations hôtes (20%). Le territoire de Djugu est le plus affecté avec 42% des cas de violations enregistrés.
La province de l’Ituri impactée par la situation sécuritaire au Nord Kivu
La détérioration de la situation sécuritaire au Nord-Kivu a fortement perturbé les activités de plusieurs organisations humanitaires opérant dans la province de l’Ituri. La plupart dépendent de Goma pour la logistique. La fermeture de l’aéroport de Goma a paralysé les mouvements du personnel humanitaire ainsi que l’acheminement des intrants et autres biens humanitaires stockés dans cette ville. Des routes alternatives sont envisagées pour l'approvisionnement et les déplacements du personnel humanitaire à partir d’Entebbe à travers la frontière ougandaise.
Territoires d’Irumu : Intensification des attaques ADF dans la zone de santé de Komanda
Le 30 janvier, une série d'attaques attribuées à des hommes armés présumés ADF a fait au moins 28 civils tués dans quatre villages des aires de santé de Samboko et Ndalya, selon des sources locales. Ces attaques ont occasionné des déplacements de population vers des localités environnantes encore stables, mais les estimations de ces déplacements ne sont pas encore disponibles. Une semaine plus tôt, les 21 et 22 janvier, des éléments armés présumés ADF avaient tué sept civils dans les aires de santé de Ndimo et Idohu. Entre le 11 et le 30 décembre 2024, 17 civils, dont des femmes et des enfants ont perdu la vie dans des violences armées et des embuscades causées par des présumés ADF dans plusieurs localités (Landa, Katanga, Mafifi)
Ce regain d'insécurité depuis début janvier pourrait dissuader le mouvement de retour observé dans plusieurs localités entre juin et juillet 2024, notamment le long de l'axe Komanda-Luna (zone de santé de Komanda).
Dans le territoire de Mambasa, une organisation de défense des Droits de l'Homme, la Convention pour le Respect des Droits de l'Homme (CRDH), a documenté au moins 1 322 personnes tuées et plus de 300 individus portés disparus au cours de l’année 2024.
Territoire de Djugu
Depuis le 31 janvier, les habitants de la localité de Bhali (zone de santé de Rethy), estimés à plus de 13 000 personnes, ont été contraints de fuir vers la forêt et des villages environnants, en raison d’affrontements entre deux factions d’un groupe armé, rapportent des sources locales. Les déplacements de population se poursuivent.
Le 28 janvier dans la zone de santé de Mangala, des éléments d’un groupe armé ont libéré plus de 50 civils dont une dizaine de femmes dans le village de Tchele. Ces personnes avaient été enlevées la veille en représailles à l’enlèvement de trois membres d’une communauté par un groupe armé dans la localité de Mabanga.
Le 15 et 16 janvier à Mabanga, environ 700 éléments d’un groupe armé ont volontairement déposé les armes pour adhérer au programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation (PDDRC-S), selon des autorités locales.
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