Nana Rosine Ngangoue / MONUC
La section des Affaires civiles de la Mission de l'Organisation des Nations unies en République Démocratique du Congo (MONUC) a effectué récemment une mission à Biruma, à Kalengera et à Rumangabo situés respectivement à 55, 61 et 50 Kms au Nord de Goma pour enquêter sur la question de la protection des civiles suite à l'attaque de Rumangabo le 7 octobre dernier par le Congrès National pour la défense de la démocratie (CNDP).
L'attaque du CNDP sur Rumangabo avait occasionné le déplacement de plus de 5.000 personnes qui se sont enfuies à Kalengera vers le Nord o=F9 10.000 personnes déplacées vivent dans un camp improvisé depuis une année. La MONUC a constaté que Rumangabo était pratiquement vidée de sa population. Ceux qui y sont retournés malgré tout, se plaignent des pillages systématiques organisés par les FARDC.
A Biruma, la population a expliqué que des troupes de deux brigades intégrées avaient pillé tous leurs biens à leur arrivée dans le village avant d'indiquer avoir saisi à cet effet le chef Mwami et les autorités civiles de Rutshuru. La mission a aussi constaté que 60% des habitants de Biruma sont toujours déplacés à Kalengera. 12.000 autres personnes ont trouvé refuge à Kalengera, résidant dans des familles d'accueil et des bâtiments publics.
La section des Affaires civiles est préoccupée par les informations faisant état de personnes qui ont regagné la zone de Tongo depuis le retrait des FARDC le 16 octobre et qui auraient été harcelées et même enlevées par les éléments du CNDP qui les soupçonnent de collaboration avec les FARDC.
Sur le plan humanitaire, la Force de la MONUC, avec ses partenaires humanitaires, s'est fortement engagée dans la protection des personnes déplacées de l'intérieur des localités touchées par les affrontements dans la province du Nord Kivu. C'est ainsi qu'après les violents combats à Tongo et le retrait des FARDC de cette localité, la MONUC organise des patrouilles dans la zone pour empêcher aux éléments du CNDP de pénétrer dans les villages, a expliqué le porte-parole militaire de la MONUC, le Lt Col Jean-Paul Dietrich. C'est dans ce contexte que, répondant à une demande de quelque 300 familles de Kabizo (10 km au Nord de Tongo) qui avaient fui les combats plus tôt cette semaine, la MONUC a mis sur pied des patrouilles le long de la route afin d'assurer leur sécurité. Les déplacés qui avaient exprimé leur volonté de rentrer ont pu ainsi regagner leurs foyers.
La MONUC continue également de surveiller de près toutes les zones à risque et a renforcé ses patrouilles dans les zones de séparation. A cet effet, elle a dépêché plusieurs patrouilles pour contrôler les mouvements des groupes armés dans la région autour de Bambo, située à 25 kilomètres au Nord de Tongo. Par la suite, les Casques bleus ont empêché tout mouvement des groupes armés à Kabizo, situé à 10 kilomètres au Nord de Tongo et à Butare, à 16 kilomètres au Nord de Tongo.