La situation de guerre qui prévaut dans l'Est de la RDC continue à mobiliser les populations pour crier leur ras-le-bol devant tant de morts et de déplacés qui croupissent dans la misère. La dernière manifestation en date est celle organisée le vendredi 14 novembre dernier à Goma, province du Nord-Kivu par près d'un millier de femmes issues de toutes les couches sociales en mémoire de toutes les victimes de la guerre qui sévit à l'Est du pays, notamment les victimes de Kiwanja et de Rusthuru.
Près de 200 femmes vêtues de noir ont défilé le vendredi 14 novembre dernier à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, pour protester contre le conflit en cours depuis de longs mois.
C'était également en signe de deuil pour dénoncer les récents épisodes de violence, comme le massacre de Kiwanja, indiquent des sources contactées par la Misna à Goma.
Avant de préciser que le cortège, «pacifique et silencieux», a serpenté les rues du centre et l'avenue centrale qui mène au siège du gouvernorat. Et que les femmes brandissaient des pancartes accusant le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) de Laurent Nkunda de nombreuses violences et violations des droits de l'Homme.
Le cortège s'est achevé par une cérémonie interreligieuse de prière en souvenir des victimes de la guerre.
Pendant ce temps, les mêmes sources indiquent que la situation est tranquille dans le Nord. «Aucun nouveau combat n'a été signalé. Même l'avancée des hommes de Laurent Nkunda vers le Nord (en direction de Kanyabayonga, Ndlr) advient sans coup férir. Car les militaires réguliers prennent la fuite avant que les rebelles n'arrivent», expliquent-elles. Avant d'ajouter, par ailleurs, que la circulation a repris sur la route qui mène de Goma à Rutshuru, grande agglomération située à 90 kilomètres environ plus au Nord, sous contrôle du CNDP et récent épicentre des combats.
A noter qu'un calme précaire règne à Rutshuru, la population dépendant désormais entièrement des aides humanitaires dans la mesure o=F9 toutes les activités de la ville sont paralysées. Les écoles, les marchés et la plupart des magasins sont, en effet, toujours fermés, suite aux derniers pillages à grande échelle, et les agriculteurs n'ont pas pu reprendre leur travail aux champs du fait de l'insécurité qui règne dans toute la zone.
Pendant ce temps, les polémiques entre les organisations humanitaires et les Nations unies se multiplient suite à la décision de celles-ci d'évacuer, à partir de la semaine prochaine, près de 60.000 personnes du camp de réfugiés de Kibati (dans la banlieue de Goma) vers une autre structure située sur la route reliant Goma à Sake, au Nord-Ouest du chef-lieu du Nord-Kivu. Les principales critiques se réfèrent la situation sécuritaire précaire de la nouvelle destination des réfugiés (théâtre il y a quelque temps d'une autre offensive militaire du CNDP) et au fait que la plupart des sans-abri se sont déjà dit défavorables à leur transfert.
Par ailleurs, la Société civile a également manifesté à Kisangani, chef-lieu de la Province Orientale, et sollicité publiquement la fin des hostilités dans l'Est du pays, se référant au Nord-Kivu mais aussi à la zone de Dungu (Province Orientale), o=F9 les incursions des rebelles ougandais de l'Armée de résistance du seigneur (LRA) ont repris depuis plusieurs semaines.
O. DIOSO/LP