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DR Congo

RD Congo : Nord Kivu - Rebelles aux portes de Kanyabayonga, médiateurs optimistes

Les combats continuent entre l'armée régulière congolaise et les rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (Cndp) de l'ex-général pro-rwandais Laurent Nkunda, malgré l'engagement pris hier par ce dernier de participer à des négociations politiques pour résoudre la crise dans la province orientale du Nord-Kivu (est congolais). Des sources de la MISNA font savoir que les combats, menés à l'artillerie lourde par les parties en présence selon la mission onusienne locale (Monuc), sont en cours dans la zone comprise entre Kanyabayonga et Rwindi (à une vingtaine de kilomètres de la première, qui est plus grande). Des indicrétions, devant encore être confirmées, soutiennent que l'entrée des troupes du Cndp à Kanyabayonga serait seulement une question d'heures vu que dans la matinée les forces gouvernementales auraient commencé à abandonner leurs propres positions et se retirer vers le nord. "Nous négocions avec le Cndp pour avoir le contrôle de la situation. Pour le moment leurs troupes ne se trouvent pas encore à Kanyabayonga, mais elles ne sont pas très loin non plus", a déclaré à la MISNA le colonel Jean-Paul Dietrich, porte-parole militaire de la Monuc. D'autres sources de la l'Onu ont confirmé le "redéploiement tactique" de l'armée congolaise présente à Kanyabayonga, précisant que le Cndp a été averti de ne pas poursuivre son avancée et dans le cas contraire une intervention des casques bleus serait possible. Malgré ces développements sur le terrain, la chronique locale et internationale insiste sur l'optimisme exprimé par les médiateurs quant à une solution négociée de la crise. Et si l'envoyé de l'Onu, l'ex-président nigérian Olusegun Obasanjo se trouve aujourd'hui au Rwanda voisin (considéré le principal partisan et soutien du Cnpd de Nkunda) pour impliquer Kigali dans de nouvelles négociations, le commissaire chargé des questions de paix et sécurité de l'Union africaine (UA), Ramtane Lamamra, a dit alors qu'il se trouvait à Kinshasa (o=F9 il a rencontré le président Joseph Kabila durant le week-end) "avoir de bons espoirs qu'une nouvelle page puisse être bientôt écrite sur les modalités de gestion de la situation au Nord-Kivu". D'autres développements sur la voie de l'entente sont également arrivés du gouvernement de Kinshasa qui a directement donné sa propre disponibilité à collaborer avec Kigali pour affronter une des questions clés de l'insécurité incessante et diffuse dans les régions orientales congolaises. Le ministre des Affaires étrangères congolais, en parlant aux médias locaux, a en effet confirmé que Kinshasa a proposé à Kigali d'envoyer dans l'est congolais ses propres responsables des services secrets pour y épauler les troupes régulières congolaises afin de constater les efforts réalisés par les militaires contre lesdites "forces négatives", les groupes armés rwandais ayant fuit dans les forêts du Kivu après le génocide rwandais de 1994 et que le Rwanda considère encore comme une menace à sa propre sécurité. "Afin que Kigali cesse d'utiliser le Fdlr (parti d'opposition rwandais hors-la-loi que le gouvernement accuse de responsabilité dans le génocide, ndlr) comme prétexte pour ses interventions dans notre territoire, nous avons proposé au gouvernement rwandais d'envoyer des officiers pour constater directement ce qui se passe réellement sur le terrain", a dit le ministre Tambwe Mwamba aux micros de Radio Okapi.