RD Congo : Nord-Kivu - les rebelles visent Goma, le chef de la mission de l'ONU démissionne
"Les combats se sont poursuivis pendant
toute la journée, nous avons entendu des tirs de mortier près d'ici il
y a deux heures environ. Ensuite, quand la nuit est tombée, plus rien",
ont raconté à la MISNA des sources contactées entre Rutshuru et Kalengera,
à quelques kilomètres au nord de Goma, o=F9 se sont vérifiés lundi les combats
les plus violents entre forces armées et rebelles du Cndp. "Les gens
ont peur. Nous sommes enfermés chez nous toute la journée, et de la fenêtre,
on voit des familles entières qui partent, en provenance de la route qui
mène au Nord - a précisé notre interlocuteur, préférant rester anonyme
pour des raisons de sécurité -, je crois que ce sont les pires affrontements
des derniers temps". Les radios locales font en outre état de l'avancée
des rebelles à une trentaine de kilomètres de Goma ainsi que de la prise
de Kalengera et Kibumba, causant la fuite de milliers de civils qui cherchent
refuge pour la plupart dans des localités au sud, comme Kibati, à une dizaine
de kilomètres de Goma. De plus, nos sources indiquent que le camp militaire
de Rumbangabo, conquis par les rebelles, se trouve encore entre leurs mains
en dépit des attaques continues de l'armée. D'autres sources soutiennent
également que le Cndp se serait déjà emparé de Rutshuru et serait désormais
arrivé à Biruma. Pendant ce temps, la porte-parole de l'Onu, Michele Montas,
a communiqué la démission du chef de la mission des Nations Unies, Vicente
Diaz de Villegas y Herrerias, et la nomination du général Ishmeel Ben Quartey
comme remplaçant intérimaire du premier. Bien que Vicente Diaz de Villegas,
à la tête de la mission depuis deux mois seulement, ait avancé des motifs
personnels pour sa décision, plusieurs sources soulignent de leur côté
l'incapacité dans laquelle se trouve la Monuc pour remplir son mandat au
Nord-Kivu. Mme Montas a par ailleurs déclaré que le secrétaire général
de l'Onu, Ban Ki-moon, est extrêmement préoccupé par la reprise des hostilités
au Nord-Kivu et a condamné les combats "en violation des accords de
cessez-le-feu". Lundi, des milliers de civils ont jeté des pierres
contre le siège des Nations Unies dans l'Est du pays, pour protester contre
les casques bleus qui - selon eux - n'interviennent pas suffisamment pour
protéger la population civile et freiner les rebelles. Mme Montas a réaffirmé
que la Monuc prendra toutes les mesures prévues par le mandat de la mission
pour protéger les civils, le personnel et les structures de l'Onu. (ADL/CN)[CO]