Les affrontements dans la province orientale du Nord-Kivu ont continué tout au long du week-end entre l'armée congolaise et les forces rebelles dudit ex-général Laurent Nkunda, en se déplaçant vers la frontière avec le Sud-Kivu. Des sources de l'Onu ont signalé des combats qui ont duré plusieurs heures près de la ville de Ngungu, à environ 60 km à l'ouest de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Selon un porte-parole de la mission locale de l'Onu (Monuc), d'intenses combats ont eu lieu hier également au nord de la ville de Rutshuru, un des épicentres de la nouvelle vague de violences. La crise dans l'est congolais a été abordée à Johannesburg, dans le cadre d'un sommet de la Communauté de développement de l'Afrique australe (Sadc), auquel a également participé le président congolais Joseph Kabila. En ouverture des travaux, le président sud-africain Kaglema Motlanthe a adressé un appel à toutes les parties impliquées dans le conflit pour une cessation immédiate des hostilités; l' "actuel mandat" des casques bleus de la Monuc,a souligné Motlanthe, "fait obstacle à leur capacité de devenir vraiment des constructeurs de paix et de garantir une solution durable". La Sadc "ne restera pas là à regarder", a dit Tomaz Salom=E3o, Secrétaire général de la communauté, en n'excluant pas la possibilité de l'envoi de peacekeepers pour épauler l'armée congolaise contre tout groupe armé responsable des violences en particulier à l'encontre des civils. Hier, face à la crise qui déstabilise fortement l'est-congolais, l'archevêque de Bukavu (Sud-Kivu), monseigneur François-Xavier Maroy Rusengo, a appelé à ce que le gouvernement exerce ses fonctions en assumant "pleinement ses responsabilités", soulignant que la récente visite à Bukavu du nouveau premier ministre Adolphe Muzito a "suscité un immnese espoir au sein de la population, qui attend de connaître la réponse du gouvernement" à la crise. Monseigneur Rusengo a également affirmé que le "drame congolais" a des "implications économiques" decisives au niveau national comme international. Et de Rome, le Pape a lui aussi adressé hier, à l'occasion de la prière de l'Angélus place Saint Pierre, un "appel fervent" à la paix dans la province du Nord-Kivu, alors que "des nouvelles inquiétantes provenant du Nord-Kivu nous sont transmises. De sanglants affrontements armés, des atrocités systématiques ont provoqué de nombreuses victimes parmi les civils innocents; destructions, saccages et violences en tous genres ont contraint d'autres dizaines de milliers de personnes à abandonner le peu qu'elles possédent pour survivre. A l'heure actuelle, le nombre de déplacés s'élève à plus d'un million et demi". Benoît XVI a ensuite exprimé son soutien à chacun d'entre eux et béni ceux qui oeuvrent pour soulager leurs souffrances, notamment les oeuvres pastorales de l'église locale, ajoutant "mes condoléances ainsi que l'assurance de ma prière vont aux familles qui ont perdu leurs chers. Enfin, je renouvelle mon fervent appel afin que toutes les forces collaborent pour rétablir la paix dans cette terre depuis trop longtemps martyrisée, dans le respect de la légalité et surtout de la dignité de chaque personne". [CO/VV][CO]