Par DIOSSO OLIVIER
La France vole au secours des populations déplacées de l'Est de la République démocratique du Congo. Elle-même venant en appui au Programme alimentaire mondial qui puise de plus en plus dans ses stocks de vivres et autres biens, tant le nombre de déplacés augmente pratiquement au jour le jour.
L'ambassadeur de France en République démocratique du Congo (RDC), Bernard Prévost, a annoncé, le mercredi 30 mai dernier à Goma dans la province du Nord-Kivu, un don de deux millions d'euros au Programme alimentaire mondial (PAM), destiné à l'achat de vivres pour les populations déplacées dans l'Est du Congo.
Il l'a fait savoir au cours d'une conférence de presse qu'il a tenue à Goma, chef-lieu de cette province, renseigne le Journal en ligne de la Mission des Nations unies au Congo (Monuc).
Le diplomate français a indiqué que «cette donation fait suite à une alerte du PAM qui, à cause de l'augmentation sensible du nombre des personnes déplacées, a dû puiser dans ses stocks» qui seront épuisés «dès septembre 2007».
Selon la source, le PAM note que ces deux millions d'euros constituent un don qui pourrait nourrir 186 mille personnes pendant un mois. Ce fonds est destiné à une «aide d'urgence» aux populations qui ont fui des combats entre rebelles et armée congolaise et/ou des violences perpétrées par des militaires déployés depuis la mi-janvier dans le Nord-Kivu.
L'ambassadeur de France, qui s'est rendu dans un quartier périphérique de Goma où près de 4.500 déplacés sont récemment arrivés et s'entassent dans des huttes de paille, a fait un «constat amer» de la situation. «La simple assistance ne suffit pas», a-t-il déclaré en visitant ce camp de fortune où le Programme alimentaire mondial entamait une distribution de haricots, de farine de maïs et d'huile. «On doit travailler pour mettre fin aux situations de guerre» en République démocratique du Congo (RDC), a déclaré M. Bernard Prévost, dont le pays contribue, via une mission européenne, à la réforme en cours des Forces armées congolaises.
Les violences contre les civils ont décuplé au Nord-Kivu depuis le déploiement entre janvier et mars derniers de nouvelles brigades dites «mixées», constituées pour moitié d'ex-soldats insurgés fidèles au général déchu tutsi Laurent Nkundabatware. Plus de 100 mille personnes ont été jetées sur les routes depuis la mi-janvier et les agences du système des Nations unies craignent de voir 330 mille déplacés de plus d'ici à la fin 2007. Alors que les besoins d'aide sont urgents, ces agences sont confrontées à un problème d'accès aux déplacés du fait de l'insécurité permanente sur certains axes.
En début mai de cette année, le Programme alimentaire mondial avait ainsi été contraint d'annuler une distribution de vivres après avoir perdu un convoi abandonné par les chauffeurs pris dans des tirs entre rebelles et militaires. Ces derniers avaient alors largement pillé les cargaisons.