Nina Yacoubian / MONUC
La Directrice d'Administration de la MONUC (DOA), Hazel Scott, nous a accordé un entretien le 18 mai 2007, pour nous parler de ses impressions sur le nouveau mandat de la mission et son budget ainsi que les changements mis en place au niveau de l'Administration depuis sa désignation comme DOA, le 12 septembre 2005.
ENTRETIEN
Quel est votre point de vue au sujet du nouveau mandat de la MONUC?
Je pense que c'est très bien que nous ayons eu un mandat de six mois. Il comporte des éléments importants relatifs à la réforme du secteur de la sécurité, la consolidation de la paix, et la formation des militaires. Je pense que c'est la première mission onusienne qui dispose d'un mandat pour former l'armée. Pour cela, je pense que nous faisons oeuvre de pionnier dans le maintien de paix.
Y aura-t-il réduction ou augmention du budget?
En fait, en raison du système onusien en place, nous avions préparé le budget de cette année en octobre dernier. Bien que le budget n'ait pas encore été approuvé, il y aura peut-être une légère augmentation, comme recommandé par le Comité Consultatif pour les Questions Administratifs et Budgétaires (CCQAB), notamment une augmentation du personnel dans les domaines de la sécurité et de l'administration. Cela est dû à la décentralisation récente de fonctions administratives dans les régions.
L'augmentation du personnel se traduit par les 166 membres du personnel de plus, parmi lesquels, 111 nationaux parce que nous essayons d'accroître la capacité des employés nationaux. Mais le nombre de militaires et de police ne changera pas.
Qu'est-ce que vous avez mis en place au niveau de l'administration dans la MONUC?
Quand je suis venue au sein de cette mission, j'ai été confronté à de nombreux problèmes. Certains pouvaient être résolus sur terrain, mais sont parvenus à mon bureau. Compte tenu la dimension de la mission, il a fallu du temps pour résoudre chacun de ces problèmes.
Donc, ce que nous avons fait, c'est de faire venir des conseillers sur place. Ils se sont mis d'accord que nous devrions décentraliser. C'est ainsi que nous avions régionalisé trois secteurs. A l'Est, nous avons deux secteurs basés à Bunia et au Bukavu, et à l'ouest, à Kinshasa. Chaque secteur est dirigé par un officier administratif régional qui coordonne le travail.
Les officiers dans les secteurs sont conduits par un chef du terrain (FOM). Ainsi la plupart des décisions sont prises au niveau régional ou au niveau du bureau. Au sommet de la mission, nous nous concentrons sur les questions du budget ou les projets de l'année, en plus de donner des instructions aux chefs des régions afin qu'ils puissent accomplir leurs tâches.
La décentralisation nous a été très utile. C'est encore embryonnaire car nous avons commencé l'année dernière. Nous allons en faire une évaluation le mois prochain.
A propos du personnel de la MONUC, est-t-il prévenu un changement dans la structure de la MONUC telle que la participation de femmes dans la mission?
Nous prenons en considération le genre quand nous recrutons. Cela a toujours été au centre de la préoccupation dans l'ensemble de l'organisation. Malheureusement, en RD du Congo, parce que la plupart des nouveaux postes sont logistiques dans leurs natures, nous avons des difficultés à trouver des femmes parmi le staff national pour occuper certains de ces postes
Mais nous allons certainement donner avantage aux femmes afin de pouvoir augmenter leur nombre.
Récemment, lors d'un voyage à Goma, j'ai rencontré deux femmes mécaniciennes. C'était très encourageant et j'espère que nous pourrons dupliquer le même exemple dans les autres régions.
La MONUC est la plus grande mission de maintien de la paix. Quelles différences vous voyez entre cette mission et les autres?
Je pense à la complexité des problèmes que nous avons ici. Ce sont non seulement des problèmes politiques, mais aussi des problèmes d'infrastructure du pays, de dimension du pays, et de population.
La chaîne BBC avait qualifié les élections comme un «cauchemar logistique», et c'est certainement un cauchemar logistique pour relier les différents coins du pays. A cet égard, cette mission est très différente de la plupart des autres missions, parce que ces dernières couvrent des superficies plus petites. Par ailleurs, nous avons la différence de temps entre l'Est et l'Ouest (une heure de différence) et cela n'existe dans aucune des autres missions.
Qu'est-ce que vous avez mis en place au niveau de l'administration dans la MONUC?
Quand je suis venue au sein de cette mission, j'ai été confronté à de nombreux problèmes. Certains pouvaient être résolus sur terrain, mais sont parvenus à mon bureau. Compte tenu la dimension de la mission, il a fallu du temps pour résoudre chacun de ces problèmes.
Donc, ce que nous avons fait, c'est de faire venir des conseillers sur place. Ils se sont mis d'accord que nous devrions décentraliser. C'est ainsi que nous avions régionalisé trois secteurs. A l'Est, nous avons deux secteurs basés à Bunia et au Bukavu, et à l'ouest, à Kinshasa. Chaque secteur est dirigé par un officier administratif régional qui coordonne le travail.
Les officiers dans les secteurs sont conduits par un chef du terrain (FOM). Ainsi la plupart des décisions sont prises au niveau régional ou au niveau du bureau. Au sommet de la mission, nous nous concentrons sur les questions du budget ou les projets de l'année, en plus de donner des instructions aux chefs des régions afin qu'ils puissent accomplir leurs tâches.
La décentralisation nous a été très utile. C'est encore embryonnaire car nous avons commencé l'année dernière. Nous allons en faire une évaluation le mois prochain.
Les Nations Unies embauchent maintenant des Congolais comme policier, observateurs militaires ou staff international dans d'autres missions. Quelle a été la contribution de la MONUC pour en arriver là?
Sur le plan civil, la MONUC a développé la capacité de la plupart de notre staff national. Certains ont eu l'occasion de partir comme volontaires de l'ONU et comme staff international dans d'autres missions, bien que ce ne soit pas la raison pour laquelle nous développons leurs capacités. Nous faisons cela pour qu'ils soient capables de travailler dans leur pays. Mais c'est bien aussi de voir qu'ils peuvent sortir et acquérir de nouvelles expériences et enfin rentrer au pays comme des meilleurs citoyens.