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Paris, le 21/06/2017- L’IMPACT pour la protection des défenseurs des droits humains en danger, un projet conjoint entre le Comité des Observateurs des Droits de l’Homme France (CODHO France), l’International Relief Services (IRS) et le Réseau national des ONG pour le Développement de la Femme (RENADEF) est consterné par l’assassinat le 12 juin 2017 de Alphonse LUANDA KALYAMBA NGUBA, Directeur Général de l’association Centre d’Encadrement d’Enfants Rescapés non Accompagnés et Orphelins (CERAO) depuis 1991 dans la ville de Beni, province du Nord-Kivu dans l’Est au Congo (RDC).
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L’IMPACAT informe l’opinion que LUANDA KALYAMBA Alphonse a été assassiné par des militaires, non autrement identifiés, à près de 300 mètres de la prison de Beni. Selon les sources de L’IMPACT, LUANDA KALYAMBA était interpellé avant d’être placé en détention le 26 février 2017 par l’Auditorat (ou parquet militaire) à Beni dans le cadre du procès contre des présumés rebelles ADF (Forces démocratiques Alliés) ougandais sur le territoire congolais (RDC). Ces présumés ADF sont responsables des massacres des civils à Beni et ses environs dans la province congolaise du Nord-Kivu. Dans ce procès, plusieurs congolais, rwandais, ougandais et d’autres étrangers sont poursuivis, civiles et militaires, notamment pour participation présumée aux actions criminelles des rebelles ADF.
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Selon les informations parvenues à L’IMPACT pour la protection des défenseurs des droits humains en danger, LUANDA KALYAMBA était poursuivi pour des faits en rapport avec ses activités de protection des droits de l’enfant au sein de l’association CERAO dont il était le responsable administratif, notamment dans le cadre son implication aux activités de la mise en œuvre du projet DDR (Désarmement, Démobilisation et Réinsertion) des enfants soldats, en particulier pour l’association CERAO la gestion du CTO (Centre de transit et d’orientation) pour les enfants sortis des groupes armés dans le territoire de Beni et ses environs. En Claire, une femme, ancienne bénévole de CERAO a été interpellée par les forces de sécurité du Congo (RDC) dans le territoire sous contrôle par les présumes rebelles ADF et placée en détention à Beni par le parquet militaire (l’Auditorat) à Beni.
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L’IMPACT signale que l’instruction du parquet militaire était encours alors que dans la nuit de samedi à dimanche 11 juin 2017 la prison de Beni a été attaquée par des inconnus avant de libérer près 900 détenus parmi lesquels tous les présumés rebelles ADF. Les autres détenus en ont profité ainsi pour sortir de cette prison, y compris LUANDA KALYAMBA. Dans la soirée de Lundi 12 juin, LUANDA KALYAMBA décidé de se rendre auprès des autorités judiciaires de Beni. Il est entré en contact avec un agent de l’Auditorat qui l’encourage à aller directement à la prison pourtant déjà quadrillée par une opération militaire chargée de récupérer les détenues en cavale. Sur le chemin vers la prison, LUANDA KALYAMBA a rencontré des militaires de l’armée régulières. Ils l’ont pris, étranglé avant d’abandonner son corps sans vie sur place.
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L’IMPACT signale que dans le cadre de ses activités en faveur des droits de l’enfant dans cette région de Beni l’association CERAO est partenaire à plusieurs organisations, notamment Save the children/UK, Hope in Action, UNICEF, OCHA, la Section de protection de l’enfant et le Bureau conjoint des droits de l’homme à la Mission de l’ONU de stabilisation du Congo (MONUSCO).
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La famille des défenseurs des droits humains au Congo (RDC), notamment le Collectif national pour le droit de l’enfant dans la province du Nord-Kivu et dans la ville de Beni est inconsolable à la suite de l’assassinat de ce vaillant et intraitable défenseur des droits de l’enfant qu’est LUANDA KALYAMBA NGUBA Alphonse.
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Les obsèques ont été organisées dans la ville de Beni et l’inhumation a eu lieu le 15 juin dans la même ville, en province du Nord-Kivu au Congo (RDC).
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L’IMPACT pour la protection des défenseurs des droits humains en danger demande instamment la solidarité de toutes les organisations de la société civile internationale en condamnant de cet assassinat, demander une enquête, une justice équitable et une réparation pour les membres de la famille de LUANDA KALYAMBA Alphonse.
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Contacté, Me N’Sii Luanda, coordonnateur de l’IMPACT déclare : « je suis personnellement touché et condamne cet acte criminel. Je demande aux autorités congolaises (RDC) de rendre compte de cet assassinat contre un vaillant militant des droits de l’enfant ».