Informing humanitarians worldwide 24/7 — a service provided by UN OCHA

DR Congo

RD Congo : Calme lundi matin, mais l'armée et les rebelles se font toujours face

Par Le Potentiel

La situation était calme hier lundi matin dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), o=F9 aucun combat n'avait été signalé depuis 24 heures, mais rebelles de Laurent Nkunda et soldats congolais se faisaient toujours face dans la périphérie nord de Goma, selon l'Onu.

«Sur le terrain, c'est calme» dans l'ensemble de la province du Nord-Kivu, a déclaré à l'AFP le porte-parole militaire de la Mission des Nations unies en RDC (Monuc), le lieutenant-colonel Jean-Paul Dietrich. A Ngungu, localité située à 60 km à l'ouest de Goma (capitale du Nord-Kivu), et qui avait été le théâtre d'affrontements dimanche matin, aucun combat n'a été signalé depuis vingt-quatre heures, a-t-il précisé à Kinshasa.

«Il semble que Ngungu soit sous influence du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple)», la rébellion de Laurent Nkunda, ce qui était déjà le cas avant les violences de ce week-end, a-t-il ajouté.

Les combats de dimanche, qui ont impliqué d'un côté le CNDP et de l'autre des groupes armés alliés au gouvernement - miliciens Maï-Maï et rebelles hutu rwandais -, ont fait au moins un mort et plusieurs blessés, tous des civils, selon la Monuc. Depuis fin août, les affrontements ont repris entre CNDP et armée congolaise alliée à des groupes armés dans le Nord-Kivu, en violation d'un cessez-le-feu conclu en janvier.

Le CNDP a infligé fin octobre une lourde défaite à l'armée, sous équipée et mal payée, en se positionnant à une quinzaine de kilomètres de Goma, ville d'un demi-million d'habitants. Lundi, l'armée congolaise et le CNDP se faisaient toujours face dans la zone de Kibati, dans la périphérie nord de Goma. Les deux camps étaient toujours séparés par quelques centaines de mètres seulement, selon la Monuc qui cherche à les faire reculer pour éviter une reprise des hostilités dans cette zone stratégique. De vendredi à dimanche, «la Monuc a fait des missions de sensibilisation auprès des FARDC (Forces armées de RDC) et du CNDP, surtout à Kibati et sur l'axe Goma-Kibumba (distantes de 25 km). On voudrait qu'ils se retirent sur des positions qu'ils occupaient fin octobre», a expliqué le lieutenant-colonel Dietrich.

«Ils ont une très grande proximité, 500/600 mètres. Il faut séparer les forces, c'est une priorité, car une seule provocation peut déclencher des combats qui mettent en danger des civils», comme vendredi à Kibati, a-t-il ajouté. «Kibati est à proximité de Goma. Si la situation devient incontrôlable, ce sera un très mauvais développement», a-t-il noté, reconnaissant pour l'instant que la médiation de la Monuc n'avait pas obtenu de «résultat concret». Revenant sur les combats de vendredi dans la zone de Kibati, il a expliqué qu'ils avaient éclaté après un tir en l'air dans les lignes du CNDP.

Après médiation avec la Monuc, le commandant de l'armée dans le Nord-Kivu, le général Vainqueur Mayala, a donné l'ordre d'arrêter les affrontements, mais les hostilités se sont poursuivies, a raconté le porte-parole militaire. «Il y a un gros problème de contrôle des troupes (congolaises) (...) qui n'écoutent pas les ordres», a-t-il noté.

AFP/LP