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DR Congo

RD Congo: Ban appelle à un cessez-le-feu immédiat dans le Nord-Kivu

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé lundi à un cessez-le-feu immédiat dans le Nord-Kivu, dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), o=F9 la situation sécuritaire ne cesse de se détériorer et alors que des casques bleus de l'ONU ont été l'objet d'attaques délibérées par des rebelles du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP).

« Le Secrétaire général appelle toutes les parties à cesser immédiatement les hostilités et à poursuivre de bonne foi leurs efforts pour résoudre pacifiquement leurs différends », selon une déclaration transmise par sa porte-parole, Michèle Montas.

Ban Ki-moon est « extrêmement préoccupé par la détérioration de la situation dans le Nord-Kivu, et en particulier par ce qui s'est passé à Rumangabo et à Goma et l'impact sur les civils », ajoute la déclaration. Il condamne les attaques contre la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) par le CNDP et dénonce la poursuite des hostilités entre les forces du CNDP et les forces armées de la RDC, en violation du cessez-le-feu, ajoute la déclaration.

Selon la MONUC, un convoi de casques bleus qui assuraient la sécurité des civils sur l'axe Goma-Rutshuru a essuyé cinq tirs de roquettes sur deux des blindés aux environs de Kalengera. Par ailleurs, les hélicoptères de la MONUC, en appui aux opérations de l'armée nationale, ont tiré sur les positions du CNDP dans les environs de Kibumba, à une vingtaine de kilomètres de Goma. Enfin, à Goma, plusieurs centaines de manifestants ont lancé des projectiles contre les installations et les véhicules de la MONUC, détruisant le matériel des Nations Unies. Des éléments de la police nationale congolaise et des casques bleus ont dû empêcher des manifestants d'entrer dans les installations de la MONUC. Au cours de ces violentes manifestations un civil a été tué.

M. Ban "appelle le gouvernement et les autorités provinciales à faire tous leurs efforts pour restaurer le calme chez les populations affectées et travailler en coopération étroite avec la MONUC. Il rappelle que la MONUC prendra toutes les mesures nécessaires dans le cadre de son mandat pour protéger les civils et le personnel et les biens des Nations Unies ».

Le commandant de la MONUC, le lieutenant général espagnol Vicente Diaz de Villegas y Herreria, qui a été nommé récemment à ce poste, a annoncé qu'il quittait ses fonctions « pour des raisons personnelles », a indiqué lundi également Mme Montas. L'intérim sera assuré par le général ghanéen Ishmeel Ben Quartey, en attendant que soit nommé un remplaçant au général Diaz par le Département des opérations de maintien de la paix (DPKO).

En parallèle, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) s'est dit préoccupé par la situation humanitaire. Les récents combats ont entraîné une nette augmentation du nombre de personnes déplacées, 250.000 personnes ayant dû fuir leur domicile depuis août. Ce chiffre vient s'ajouter aux 850.000 personnes déplacées enregistrées dans le Nord-Kivu avant la reprise des combats cet été.

Les déplacés sont confrontés à un manque d'abris, de nourriture, d'eau et d'installations sanitaires. L'OCHA et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) ont lancé une opération pour répondre à ces besoins, mais les combats restreignent l'accès à l'assistance humanitaire (routes bloquées, intimidations visant les travailleurs humanitaires, vols de voitures, manifestations de civils). L'OCHA se dit également préoccupé par le pillage d'infrastructures civiles, dont des centres de santé, par les parties en conflit. De graves violations des droits de l'homme ont également été signalées dans la Province Orientale o=F9 28.000 personnes ont dû fuir leurs maisons et se réfugier au Soudan après des attaques de rebelles ougandais de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA).