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DR Congo

Rapport de la mission de réponse à la crise volcanique en appui au déplacement et retour des IDPS dans les IDPS dans les territoires de Nyiragongo, Masisi (Sake) et en ville de Goma en République Démocratique du Congo du 04 au 29 juin 2021

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1. Contexte et justification

Le 22 Mai 2021, l'éruption du volcan Nyiragongo a secoué la ville de Goma. Sur son passage, la coulée de lave a rasé 3 villages et un quartier de Goma, provoquant ainsi la destruction de 3 629 maisons, des bâtiments publiques et le déplacement de 20 952 personnes (4 500 ménages) vers Sake et Gisenyi (Rwanda) dont une partie serait retournée à Goma dans les jours suivants.

Le 27 mai 2021 l'ordre a été donné par les autorités provinciales d'évacuer les 10 quartiers les plus à risque de la ville de Goma (Les Volcans, Mikeno et Mapendo, Murara, Kahembe, Bujovo, Majengo, Virunga, Mabanga Nord et Mabanga Sud).

Cette évacuation concerne 390 445 personnes (soit 78 000 ménages) selon les statistiques de la Municipalité de Goma. Sachant qu'un nombre indéterminé d'habitants d'autres quartiers se joignent au mouvement, les acteurs humanitaires estiment à 500 000 (soit 100 000 ménages) le nombre des personnes en mouvement hors de la ville. Les populations se dirigent vers l'ouest de Goma (Sake et villages environnants, jusqu'à atteindre Bukavu en longeant le lac) vers le Nord (route de Rutshuru RN2) alors que d'autres traversent la frontière avec le Rwanda. Après l'éruption, une grande partie de la population locale a évacué pendant la nuit vers Saké, situé à 27 km à l'ouest de Goma, et un autre groupe a traversé la frontière vers le Rwanda pour y trouver refuge. Les mouvements transfrontaliers vers l'Ouganda ont été moins importants et 90 pour cent des Congolais sont rentrés en RDC.

Selon le sitrep N°07 de OCHA au 31 mai 2021, renseigne que les activités de réponse multisectorielle sont actuellement en cours dans la zone de santé de Kirotshe, et les partenaires humanitaires continuent à renforcer davantage leur réponse. Les interventions d’assistance en vivres aux personnes déplacées sont en cours dans la cité de Sake. Le Haut-Commissariat pour les Réfugiés (HCR) a renforcé le mécanisme de monitoring de protection dans la zone. L’ONG INTERSOS a référé 11 enfants non-accompagnés à l’organisation War Child pour leur prise en charge. Le cluster nutrition a noté une forte vulnérabilité des enfants non accompagnés et des femmes enceintes et allaitantes dans la zone. Il a recommandé d’activer et de promouvoir des actions d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant. Le cluster nutrition a aussi recommandé d’être attentif à la prise en charge des cas de malnutrition au sein des structures de santé fonctionnelles. Avec l’appui de Médecins Sans Frontières (MSF), le centre de santé (CS) de référence de Sake offre des soins gratuits aux populations tout en risquant d’être vite surchargé. Selon l’infirmier titulaire de cette structure, les consultations médicales sont passées de 25 à plus de 300 par jour depuis l’arrivée des déplacés. Il est nécessaire que les acteurs humanitaires intervenant dans le domaine de la santé appuient les autres centres de santé en intrants notamment pour les déplacés du volcan Nyiragongo. Selon le médecin chef de Zone (MCZ), les structures prioritaires sont notamment : CS Kaduki, CS Shasha, CS Kihindo, SC Bweremana, CS Nzulo et l’hôpital général de référence de Kirotshe. Selon le MCZ de Kirotshe, 35 cas suspects de choléra ont été identifiés dans la zone de santé de Kirotshe. L’UNICEF a noté une augmentation rapide des cas suspects de choléra depuis le 29 mai dans l’aire de santé de Sake, enregistrant 18 cas suspects en deux jours. Face aux flux des populations entre Goma et Sake, les acteurs humanitaires se mobilisent pour prévenir une flambée épidémique de choléra dans la région. L’UNICEF a mis en place 10 points d’eau et installé 12 points de chloration à Sake. 55 autres points de chloration manuelle ont été installés sur l’axe Sake-Minova. Face à cette forte présence des acteurs humanitaires dans la cité de Sake pour répondre à cette crise en apportant l’assistance aux personnes déplacées internes, accentue le risque d’exploitation et d’abus sexuels. C’est dans ce cadre que l’UNFPA a décidé de déployer une experte PSEA qui va travailler avec les acteurs humanitaires, de développement et ceux du gouvernement présent à Sake en particulier avec OCHA, UNICEF, OMS et autres acteurs membres du réseau PSEA Nord Kivu pour renforcer la politique de tolérance zéro face aux d’actes d’EAS et les mécanismes PSEA existant adaptés au contexte de la zone d’intervention et relever les gaps à couvrir.

Il faut noter que le 04 juin 2021, la coordination PSEA avec l’appui de ses partenaires (UNFPA, UNICEF et ONU Femme) ont formé les acteurs intervenant dans la réponse à la crise volcanique sur la PSEA à Sake et 60 points focaux des différentes organisations ont signé le code de conduite. Depuis le 07 Juin, les autorités provinciales du Nord Kivu ont commencé à faciliter le retour des déplacés de l’éruption volcanique des différentes localités, cités et villes (Sake, Minova, Rutshuru, Butembo, Bukavu) vers la ville de Goma. Ce retour se fait progressivement en commençant par ceux de la cité de Sake suivi de ceux du territoire de Rutshuru dans la semaine du 07 au 11 Juin 2021. Pour l’axe Minova, le retour est prévu pour la semaine du 14 au 17 au plus tard suivi de celui de Butembo du 17 au 24 juin 2021. C’est ainsi que les activités qu’on envisageait implémenter à Sake seront mise en œuvre dans les zones de retour en ville de Goma notamment les zones de santé de Nyiragongo et Karisimbi. Selon les informations recueillies auprès de la protection civile du gouvernement provincial, dans l'ensemble,6844 personnes retournées dont 6138 ménages leurs maisons ont été détruites et plusieurs personnes déplacées ont perdu leurs biens. Les données collectées au niveau de l’administration du territoire de Rutshuru ont renseigné qu’au total 9380 ménages déplacés ont été accueillis dans le territoire de Rutshuru. Suivant les chiffres collectés auprès du chef de groupement de Buzi, environs 65 000 déplacés ont été enregistrés et repartis dans différents sites. Deux sites sont en cours de construction à Goma (Kahembe et Kanyarushina) ne peut contenir qu'environ 600 ménages chacun avec possibilité d'ouverture d’autres sites progressivement selon le besoin mais pas encore confirmé. Ce qui fait que le nombre exact des sites pouvant accueillir les retournés ne sont pas précisés par la protection civile qui assure le lead des activités de retour. Quoi que le gouvernement provincial ait mis à la disposition des retournés des bus pour faciliter leur retour, ces populations pour la plupart les maisons et tous leurs biens ont été brulés par le volcan certains parmi eux sont logés dans les salles de classe, les cours scolaires et famille d’accueil dans la zone de santé de Karisimbi où on signale 04 sites spontanés dans lesquels, les sinistrés y sont regroupés dans les salles de classe. Il s'agit des écoles : Nengapeta, Amour standard, Hewa Bora, et Lushagala. Entre temps, le pourparlers entre la protection civile et la communauté humanitaire sur le démarrage des activités de construction de site de retour sur les espaces dédiés à cet effet sont toujours en cours.