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Contexte
La province de l’Ituri connait une spirale de violences depuis bientôt deux décennies, alimentée par des groupes armés constitués en majorité de membres issus des communautés locales. Au moins six groupes armés sont actifs1 , avec un contrôle plus ou moins accentué sur certaines zones et ayant un impact négatif sur la protection des populations civiles, dont les enfants.
Les menaces croissantes des groupes armés principalement dans les territoires de Djugu, Mahagi, Mambassa et Irumu et les déplacements des populations engendrés ont gravement affecté la réalisation des droits des enfants et autres personnes déplacées et les exposent à de nouveaux risques de protection, y compris leur recrutement par les groupes armés et l’exacerbation des violences sexuelles, les abus. La situation est d’autant plus inquiétante que les déplacements de population occasionnés par ces attaques de plus en plus généralisées, ont délité les mécanismes communautaires habituels de protection des droits humains y compris ceux des enfants. En effet, à la date du 30 Avril 2023, la province de l’Ituri enregistrait plus de 1,6 millions de personnes déplacées internes (PDI) principalement des femmes et des enfants, représentant 28% des PDI au niveau national.
En 2022, on a noté une une augmentation de neuf pour cent du nombre de victimes par rapport à l’année 2021. Les attaques et atteintes aux droits humains ont causé la mort d’au moins 1089 personnes (786 hommes, 165 femmes et 138 enfants), notamment par exécution sommaire et extrajudiciaire. Ces incidents occasionnent également des violations graves des droits de l’enfant en conflit armé dans la province. Au cours du dernier trimestre 2023, l'Ituri a été la première province en termes de nombre de meurtres d'enfants vérifiés avec plus de 300 incidents dont 120 meurtres et mutilations d’enfants et plus de 100 enlèvements d’enfants. De janvier à décembre 2022, il y a eu 30 attaques contre des écoles et des hôpitaux dans la province de l’Ituri. Parmi ces attaques, 19 ont été commises contre les écoles et 11 attaques contre les hôpitaux.
Cette insécurité accroit les besoins de protection des enfants, les plus affectés et demandent des acteurs un renforcement de leur capacités techniques pour y faire face. L’efficacité de la réponse étant tributaire de la qualité des ressources humaines mobilisées, la présente évaluation des besoins de formation a été réalisée pour identifier les gaps et proposer un plan de formation qui puisse outiller les acteurs sur les compétences indispensables à la bonne conduite des activités de protection des enfants en situation d’urgence.
L’enquête a été faite en ligne auprès des acteurs et points focaux inscrits sur la liste de contact du GTPE Ituri mise à jour en mai 2023. La collecte des données par questionnaire a été possible grâce à l’application Kobo collect.