La République Démocratique du Congo (RDC), ex-Zaïre, est sortie en 2003 de l’un des conflits les plus tragiques qu’ait connu l’Afrique. Les deux guerres du Congo ont duré de 1996 à 2003 et ont impliqué à leur paroxysme huit pays : l’Angola, la RDC, le Burundi, le Tchad, la Namibie, le Rwanda, l’Ouganda et le Zimbabwe. Les conflits ont officiellement pris fin suite à la signature d’un accord de paix global en décembre 2002 à Pretoria en Afrique du Sud. Depuis juin 2003, sous un gouvernement de transition, la paix a été consolidée dans tout le pays, aboutissant à deux avancées majeures en 2006 : en février, la promulgation d'une nouvelle Constitution et en juillet, les premières élections démocratiques nationales depuis 1960. Le processus de consolidation de la paix ainsi que la reconstruction et le développement progressent de façon régulière ; les institutions financières font d’ailleurs l’éloge de la situation économique générale de la RDC et prédisent un « essor rapide ».
Aujourd’hui, malgré la persistance de la violence (en particulier dans l’Est de la RDC), la majorité du pays a retrouvé la paix. L’aide internationale ainsi que les investissements directs étrangers ont finalement repris après une période de stagnation datant du début des années 1990 et ayant perduré durant la période des conflits. D’importants développements dans les infrastructures du pays, en particulier dans les secteurs des transports, des exploitations minières et de l’hydroélectrique, constituent des étapes décisives pour stimuler le développement et attirer les investissements étrangers. Ces initiatives se sont traduites par un programme de développement global, comme en témoigne la stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP).
Dans sa lancée sur la voie de la reprise économique et de la consolidation de la paix, le pays dispose d’une excellente opportunité d’intégrer les considérations environnementales dans la planification du développement et de la reconstruction. Les récents développements inspirés de « l’économie verte »1 représentent également une remarquable opportunité pour un pays tel que la RDC jouissant d’un patrimoine naturel considérable. En dépit de son statut post-conflit, la RDC se trouve pourtant dans une position unique de par son étendue immense, l’incroyable richesse de ses ressources environnementales relativement intactes et son sous-développement relatif. Ainsi, l’intégration précoce de considérations environnementales dans le processus de reconstruction et de reprise économique peut avoir une influence majeure sur l’avenir du pays en termes de développement durable.