République démocratique du Congo - Note d’informations humanitaires pour la Province du Nord-Kivu (02 mai 2019)

FAITS SAILLANTS

• Des pluies torrentielles emportent le pont Mbitsi, accès humanitaire réduit à plus de 110 000 personnes

• 12 000 nouveaux déplacés à Kamango et Nobili suite aux récentes incursions des groupes armés

APERÇU DE LA SITUATION

Environ 12 000 personnes déplacés et près de 36 000 retournés ont été recensés sur trois axes de la Zone de Santé de Musienene en Territoire de Lubero, indique le rapport d’une mission d’évaluation effectuée du 28 mars au 5 avril 2019 par l’ONG nationale « Actions Humanitaires et d’Aides au Development Intégré » (AHADI). Les déplacés, fuyant les affrontements entre groupes armés, ont trouvé réfuge dans des familles d’accueil entre fin novembre 2018 et mi-mars 2019 ; 60% de ces familles déplacées se trouvent le long de l’axe Vusayi-Vukulwe et le reste à Ngongi. Des source humanitaire indiquent qu’environ 80% des personnes qui avaient fui la zone sont retournés à leurs villages d’origine. Leur mouvement de retour a commencé en novembre 2018, suite au déploiement et au maintien des forces de sécurité congolaises dans ces localités jusqu’en janvier 2019. Le territoire de Lubero est classifié, dans le Plan opérationnel d’urgence pour les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, comme une zone de retour ou en situation d’accalmie relative ; plusieurs mouvements de retour y ont été enregistrés à partir de décembre 2018, notamment dans les zones de santé de Biena, Mangurudjipa et Musienene (nordouest). Deux acteurs humanitaires y sont actuellement présents.

Le 21 avril, au nord-est du Territoire de Beni, plus de 12 000 personnes se seraient déplacées de Kibele vers Kamango et Nobili (environ 70%), rapportent des sources humanitaires ; ce mouvement de population fait suite à une série d’incursions lancées par des hommes armés dans la zone depuis fin mars 2019. La dernière en date a eu lieu dans la nuit du 16 au 17 avril 2019. Alors que la plupart des déplacés ont trouvé abri en famille d’accueil, certains ont dû se réfugier dans des écoles et des églises. En raison des opérations militaires le long de l’axe Beni-Kamango, la zone de santé de Kamango est uniquement accessible au acteurs humanitaires par l’Ouganda ; ce qui réduit la capacité de réponse sur place. Pour cette raison, ces déplacés sont jusque-là non encore assistés, alors qu’ils auraient des besoins urgents en eau, vivres et soins de santé.

Dans la nuit du 25 au 26 avril, de fortes pluies se sont abattues sur le Territoire de Masisi et ont causé d’importants dégâts. Bien qu’aucune perte en vies humaines n’ait encore été signalée, des sources humanitaires rapportent un bilan matériel très important ; trois classes de l’école primaire Mbitsi ont été détruites ; le pont de franchissement à Mbitsi a également été emporté par les eaux, rendant difficile l’accès humanitaire sur le tronçon Masisi-Nyabiondo – déjà affecté par l’insécurité – alors que des opérations humanitaires sont en cours pour environ 110 000 personnes vulnérables à Kibua (Territore de Walikale) et à Kirotshe (Territoire de Masisi), grâce au financement du Fonds Humanitaire de la RDC.