Faits saillants
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Plusieurs zones de santé ont un besoin urgent de kits post-viols dans les Haut-Lomami et Haut-Katanga
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Pas de cas de choléra rapportés au cours de trois dernières semaines dans le Haut-Katanga, mais le risque persiste.
Réponse humanitaire
Épidémie
Choléra
La Province du Haut-Katanga n’a pas rapporté de cas suspect de choléra, au cours de ces trois dernières semaines, soit du 27 mars au 16 avril 2017. D’après les spécialistes, c’est la résultante des mesures préventives prises – renforcement des capacités des relais communautaires et pré-positionnement des intrants-, au cours du dernier trimestre 2016, dans certaines zones de santé à risque situées le long du fleuve Congo et du lac Moero, notamment les zones de santé de Kashobwe, Kilwa et Pweto. Plusieurs actions ont été menées dans le secteur de l’eau, hygiène et assainissement.
Avec 27 cas suspects de choléra enregistrés, dans la province, depuis le début de l’année jusqu’à présent, la situation de choléra ne préoccupe pas encore dans le Haut-Katanga. Elle nécessite, cependant, une vigilance avec le renforcement de la surveillance épidémiologique et des activités de prévention – sensibilisation, chloration et désinfection, au regard des facteurs aggravants toujours présents. Il s’agit de mouvement de populations, d’accès difficile à l’eau potable et de manque de l’hygiène et de l’assainissement.
Nutrition
Grâce à un financement du Programme alimentaire mondial (PAM), l’ONG ADRA mène, depuis le début de ce mois d’avril, des activités de prise en charge de la malnutrition aigüe modérée (MAM), dans les zones de santé de Kilwa et Pweto, Territoire de Pweto (Haut-Katanga). Ce projet de neuf mois – avril à décembre 2017 - cible près de 35 000 personnes dont plus de la moitié est composée des enfants de mois de 5 ans. Ce projet intervient six mois après le désengagement de l’ONG Action contre la faim (ACF), pour fin projet, dans la prise en charge de la malnutrition aigüe sévère (MAS), dans la zone de santé de Pweto, avec le financement britannique (DFID). Plus de 2 400 enfants malnutris sévères de moins de 5 ans avaient été pris en charge.Cependant, malgré ces différentes réponses, le besoin persiste dans ce secteur. En moyenne 600 enfants sont affectés par la malnutrition chaque mois dans le Territoire Pweto, d’après les spécialistes. L’idéal serait de mettre en place une réponse complète intégrant la prise en charge de la MAS et de la MAM ainsi que la promotion de la nutrition à assise communautaire (NAC) dans ces zones.
Les taux de la malnutrition aigüe globale (MAG) dans les zones de santé de Kilwa et Pweto dépassent souvent les 10% (seuil d’intervention), selon la dernière enquête nutritionnelle conjointe réalisée, entre 2015 et 2016, par ADRA et le Programme national de nutrition (PRONANUT). Pweto enregistre, par exemple, plus de 15% de MAG, ce qui est une urgence nutritionnelle. Des enquêtes similaires menées, entre 2013 et 2014, dans les mêmes zones avaient aussi révélé une prévalence de la malnutrition aiguë globale de plus de 11%. Tout porte à croire que Kilwa et Pweto restent des zones de santé à risque de malnutrition, aggravée par plusieurs facteurs tels que les mouvements de population, l’insécurité alimentaire, l’accès à l’eau potable et les épidémies.
Protection
Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a réceptionné, au cours de ce mois, 250 kits post-viols dont 100 seront répartis dans certaines zones de santé d’urgence notamment Kilwa, Mitwaba, Mufunga Sampwe et Mulongo. Ces zones regorgent depuis décembre 2016, environ 83 300 personnes déplacées internes, entre décembre 2016 et mars 2017, y compris de nombreuses survivantes des viols en provenance du Tanganyika. Dans les zones de santé de Kikondja et Malemba, Province du Haut-Lomami, par exemple, d’après la récente mission du 13 au 23 mars 2017, 40 survivantes des violences sexuelles y ont été répertoriées et leurs conditions nécessitent une prise en charge médicale adéquate.
Malgré ce pré-positionnement, UNICEF juge ce stock largement insuffisant pour prendre en charge toutes les victimes de violences basées sur le genre (GBV) ou d’autres situations d’urgence. De nombreuses structures médicales sont toujours dépourvues de kits de prophylaxie post-exposition (PEP), depuis le mois de décembre 2016.
D’après la Division provinciale du Genre et Famille, 51 cas de GBV ont été répertoriés, au 1er trimestre 2017, dans les provinces du Haut-Lomami, Haut-Katanga et Lualaba. Les spécialistes en protection reconnaissent que ces chiffres ne représentent que la partie visible d’une situation plus complexe, au regard de plusieurs difficultés comme celle liée à l’accès physique qui limite l’accès humanitaire à ces personnes. Selon le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), près de 80% des survivantes des viols arrivent au-delà du délai réglementaire (maximum 72 heures) dans les structures de prises en charge, en raison de la distance qui les sépare de ces structures. D’autres facteurs socioculturels sont également un frein pour des nombreuses femmes.
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