Genève (CICR) - Depuis le 1er décembre, la violence des affrontements entre les troupes gouvernementales et l'opposition armée menés par Laurent Nkunda s'est intensifiée.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s'inquiète du sort des populations civiles prises au piège et de nouveau obligées de fuir les combats. L'institution rappelle à toutes les parties au conflit leur obligation de respecter le droit international humanitaire.
Les combats semblent actuellement concentrés dans certaines zones des territoires de Rutshuru et de Masisi (Nord-Kivu). Le chef de délégation du CICR en République démocratique du Congo, Max Hadorn, explique : « La situation sécuritaire de ces populations bloquées dans les zones de combats est sans aucun doute notre préoccupation majeure en ce moment. »
La conséquence immédiate de cette situation est un exode des populations civiles contraintes de trouver refuge dans des zones plus sûres. Des personnes tentent de rejoindre les camps pour déplacés près de Goma, tandis que d'autres se dirigent vers le sud du territoire de Lubero. Il est à craindre que certaines de ces populations connaissent des difficultés majeures pour subvenir à leurs besoins essentiels.
Le CICR rappelle à toutes les parties au conflit l'obligation qui leur est faite par les dispositions du droit international humanitaire de respecter la vie et l'intégrité des personnes civiles, des blessés et des personnes capturées à cause du conflit. En d'autres termes, les personnes ne participant pas, ou plus, aux hostilités doivent être protégées.
Les femmes doivent être spécialement protégées contre toute atteinte à leur intégrité et à leur honneur, notamment contre le viol. Les enfants doivent eux aussi être respectés et faire l'objet d'une protection particulière : il est entre autres interdit de les recruter ou de leur permettre de participer aux hostilités.
De plus, les parties au conflit ont l'obligation de respecter les biens indispensables à la survie des populations civiles tels que les denrées alimentaires, le bétail et les installations d'eau potable. De même, le personnel médical, les structures médicales, les ambulances et autres moyens de transport sanitaires doivent être respectés et protégés en toutes circonstances.
En outre, les parties au conflit doivent autoriser et faciliter le passage rapide et sans encombre des secours destinés à la population civile qui ont un caractère exclusivement humanitaire, impartial et non discriminatoire. Le personnel des opérations de secours humanitaire et le matériel qui lui est affecté doivent, eux aussi, être respectés et protégés en toutes circonstances.
Informations complémentaires : Olga MILTCHEVA, CICR Goma, tél. : ++243 81 036 68 12 Wolde-Gabriel SAUGERON, CICR Kinshasa, tél. : ++243 81 700 85 36 Anna Schaaf, CICR Genève, tél. : ++41 22 79 217 32 17