Par Le Potentiel
Lundi 18 décembre 2005, à 13h 07',
90% des bureaux de vote avaient ouvert leur portes à 6h00, recevant ainsi
les premiers électeurs sur toute l'étendue du territoire national. Ils
ont ainsi accompli leur acte civique. Soit 35.000 sur les 40.000 prévus.
La première impression observée, c'est que ce premier acte du processus
électoral s'est déroulé dans le calme.
Les Congolais ont répondu présents au rendez-vous de ce 18 décembre 2005 pour marquer le choix sur le projet de Constitution. Une journée qui entre désormais dans l'histoire tant il est vrai que de l'issue de ce référendum déterminera la marche politique à suivre. Les premières notes sont satisfaisantes dans la mesure o=F9 tout s'est déroulé jusque-là dans le calme. C'est ainsi que ceux qui se sont réveillés tôt n'ont pas mis plus de deux minutes pour accomplir leur devoir civique. Mais il est vrai que plus le temps passait, plus l'on a assistait à une arrivée de plus en plus nombreuse des électeurs, ce qui prenait un peu de temps.
Un phénomène qui trouve son explication par le fait que nombreux ont préféré d'abord se rendre au culte avant de venir voter. Tout comme certaines personnes, pour des raisons de survie, se sont organisées pour s'assurer au préalable du vécu quotidien et ensuite accomplir le devoir civique. Observation qui concerne particulièrement les habitants de la ville de Kinshasa. Engouement en provinces
A en croire nos confrères de Radio Okapi, le vote du référendum constitutionnel s'est également déroulé dans le calme en provinces o=F9 l'on a assisté à un engouement vers les bureaux de vote. Il s'agit particulièrement des provinces du Bas-Congo, nonobstant l'absence des observateurs internationaux et nationaux ; du Kivu et de la Province orientale. Les populations locales se sont empressées pour aller voter. C'est ainsi qu'à Kisangani, nombreux sont ceux qui ont déclaré qu'ils votaient pour mettre un terme à la formule 1 + 4 afin que la guerre se termine une fois pour toutes.
Fait anodin mais tout à fait particulier, l'on a signalé à Kisangani qu'une femme âgée de 85 ans, a tenu à faire le déplacement pour voter. A Tshela, dans la province du Bas-Congo, à 12 h30', l' on signalait que toutes les dispositions ont été prises et en ces instants précis, le scrutin se déroulait normalement. Même constat à Tshikapa, selon les correspondants de Radio Okapi qui faisaient remarquer que tout se déroulait normalement avec une affluence nombreuse des populations, mais également des témoins des partis politiques qui étaient présents, sans oublier les observateurs internationaux, particulièrement ceux de l'Union européenne qui sillonnaient quelques bureaux de vote. A Béni, il nous revient que les électeurs étaient arrivés une heure avant l'heure prévue pour voter. A Bukavu, l'on parle d'un vote massif de la population locale. Même constat à Masisi o=F9 l'on parlé d'une affluence nombreuse.
A Kinshasa, les bureaux étaient ouverts à 7 heures du matin. Dans le quartier Ndanu à Limete, l'on a enregistré dans le calme les premiers électeurs. Certes, il fallait d'abord se renseigner pour savoir o=F9 se présenter directement. Chose vite fait dans la mesure o=F9 les agents de la Cei orientaient facilement les populations. A Matete, certains électeurs ont dû se déplacer vers d'autres lieux de vote alors qu'ils croyaient accomplir leur devoir là o=F9 ils s'étaient enregistrés. Certainement pour des raisons de déconcentration, ils ont été obligés d'effectuer quelques pas de plus. Mais dans l'ensemble, ils s'y sont retrouvés et tout s'est déroulé normalement.
Quelques lacunes
Cependant, il serait incomplet de s'arrêter à ce tableau, somme toute positif. La première note négative, c'est que les listes n'ont pas été affichées à temps dans tous les bureaux. Nous parlions justement de quartier Ndanu à Limete o=F9 les listes n'étaient pas affichées bien qu'elles étaient là. Mais c'était intéressant à Barumbu, à l'Ecole primaire pour filles o=F9 les listes étaient bel et bien affichées. Toujours à Kinshasa, mais dans la Commune de Kimbasenke, quartier Kingasani, à l'Institut Malako, il y avait des bureaux qui n'étaient pas ouverts. Ce qui a occasionné un retard pour ceux qui étaient venus voter. Ils ont mis du temps. Au moment o=F9 nos collaborateurs quittaient ce lieu, à 11h. 38', le bureau était toujours fermé .
La même situation a été également observée au Lycée Bosangani de la Gombe o=F9 quatre bureaux sur sept prévus ont été ouverts. Ce qui a occasionné de longues files d'électeurs qui attendaient encore sans voter jusque 12h00. Dans ce même centre , il y a eu omission de certains noms sur la liste des électeurs et c'est ce qui a entraîné la lenteur dans l' opération de vote.
Dans la commune de Bandalungwa, un centre a été transféré ailleurs pour des raisons de « non paiement des frais exigés » par le responsable de l'école. Il s'agit du centre du Lycée Mme de Sévigné qui a été transféré au Collège Saint Michel.
Pour ce qui est du matériel, beaucoup de bureaux visités manquaient de listes des radiers, d'émargement et tant d'autres instruments indispensables pour le bon déroulement du scrutin. Si on eu à déplorer le manque de matériel dans certains centres, il s'avère aussi indispensable de noter que le déficit communicationnel au sujet de la vulgarisation du projet de Constitution. Pour preuve, certains électeurs ne savaient pas pourquoi ils devraient voter pour oui ou non.
A Kananga, nous enregistrons un cas similaire : un retard énorme d'affichage des listes. A Mbuji Mayi, l'on a enregistré, selon Radio Okapi, 5 cas d'intimidation. Des personnes s'en sont prises aux agents de la Cei ainsi qu'à un compatriote à qui on a empêché de voter. Au Kivu, l'ombre de Laurent Nkunda a plané. Nonobstant la présence de Me Azarias Ruberwa à Goma o=F9 tout s'est déroulé jusqu'à midi dans le calme, la zone o=F9 l'ombre du général dissident plane, il n'y avait pas nouvelles rassurantes. A Mwene Ditu, l'affluence, à 14 heures, n' était pas importante. Sur les 800 personnes attendues, seules une centaine s'est présentée. Raison avancée : les tracts invitant la population au boycott et l'ombre de la panique après les élections. A cela, il est important d'ajouter, pour le Kasaï Occidental, avec chef lieu Kananga, que l'ignorance du texte constitutionnel serait à la base du manque d'engouement. En outre, le fait de mettre les empreintes digitales sur le bulletin et la liste des électeurs a suscité des craintes d'être harcelé et poursuivi après le vote si l'on aurait voté non. A Mitwaba, au Katanga, l' on ne votera qu' aujourd'hui lundi 19 décembre. Raison de ce retard : le matériel n'est arrivé là-bas que hier dimanche.
Cependant, à Mahagi, en Ituri, il y a eu des affrontements entre les Fardc et les miliciens de Peter Karim. Ce qui s'est répercuté sur le déroulement du vote, la population ayant eu peur de se déplacer. Mais à 12 h, l'Administrateur du territoire joint par les services de Radio Okapi, a précisé que les choses étaient revenus à la normale, surtout que les autorités militaires avaient dépêché sur les lieux un dispositif militaire pour rassurer la population. Enfin à Kahemba, au Bandundu ; il nous revenait hier en fin d'après-midi que les habitants de 49 villages ont été exclus : la Cei manquait du carburant pour acheminer le matériel nécessaire pour permettre à ces populations de voter. Le bureau de vérification parallèle
Si les Eglises ont donné l'impression d'être divisées sur la consigne à donner à leurs chrétiens, elles demeurent cependant unies pour que le vote soit crédible. C'est ainsi qu'elles se sont convenues pour installer un « centre de vérification parallèle ». Celui-ci a été placé au centre inter-diocésain. Sept confessions religieuses ont délégué des représentants avec tâche de suivre pas à pas et par tous les moyens possibles de communication le déroulement du référendum constitutionnel. Il s'agit de l'Eglise du Christ au Congo, de l'Eglise catholique, de l'Eglise du Christ Simon Kimbangu, des Musulmans et des Eglises de Réveil. Elles ont constitué une coordination de 21 personnes qui auront peut-être à contredire les résultats de la Commission électorale indépendante, au cas o=F9... Ils seront certainement rejoints par des observateurs internationaux et nationaux. Ils sont au total 5 mille pour suivre le référendum constitutionnel.
Restons dans ce domaine pour signaler que Monseigneur Bodho Marini, président national de l'Eglise du Christ au Congo, Ecc, a voté hier lundi au palais du Peuple, en sa qualité de président du Sénat. A sa sortie, il s'est déclaré satisfait d'avoir constaté que le, peuple congolais a répondu massivement à ce rendez-vous. Aussi, considère t-il certains avis contradictoires comme une manifestation de la démocratique et qu'il y a lieu de se montrer tous tolérants.
Olivier Kamitatu, président de l'Assemblée nationale s'est rendu également au palais de la Nation pour voter. « Il s'agit d'un acte le plus important qui sous-tend la démocratie. Par ce vote le peuple congolais marque une rupture d' avec 40 ans de dictature sans élections pluralistes, un acte de rupture vers le positif », a-t-il souligné après avoir voté. Ence qui concerne le président Kabila, il a voté hier en début d'après-midi, juste après son retour de Bukavu.
Freddy Monsa Iyaka Duku et Albert Tshiambi