Le niveau de violence sexuelle reste très élevé en RDC, que cela soit dans les situations de conflit, d'après-conflit ou dans les communautés (non-armés/civiles). Si de nombreux acteurs soutiennent la réponse, d'importants besoins demeurent non satisfaits, notamment l'accès à une prise en charge holistique et de bonne qualité, comprenant une prise en charge médicale et psychologique, ainsi qu’un soutien juridique et socio-économique. L’absence de prise en charge socio-économique a un impact significatifsur de nombreux survivants, qui souvent sont rejetés par leur famille/ communauté. Également, dans un certain nombre d'endroits soutenus par MSF, il y a un grand besoin d’activités de protection significatives.
En RDC, Médecins Sans Frontières (MSF) fournit une prise en charge médicale aux survivant(e)s des violences sexuelles dans des contextes et localisations variés, souvent dans les régions les plus difficiles d’accès, comme Kananga (Kasaï-Central), Angumu, Drodro, Mambasa, Nizi (Province de l’Ituri) ; Masisi, Mweso, Rutshuru, Walikale, Goma (Province du Nord-Kivu); Baraka, Kalehe, KimbiLulenge (Province du Sud-Kivu) ; Salamabila (Province du Maniema). Au cours du troisième trimestre 2020, MSF a fourni une prise en charge médicale à 2807 survivants, y compris majeurs (83%) et mineurs (17%).
Nos patients font face à des obstacles importants pour accéder aux soins nécessaires, comme la distance géographique, la peur et le climat d’insécurité, mais aussi la stigmatisation, la honte, ou une connaissance insuffisante des services disponibles. Dans certains endroits, la majorité des cas de violence sexuelle pris en charge par MSF est commise par des porteurs d’armes. Même si un nombre non négligeable de cas est commis par des personnes non-armés/civiles. Globalement, au cours de cette période, 73% des survivantes ont été agressées par des personnes armées, et 25% par des personnes non-armées. L'accès aux soins dans un délai de 72 heures reste un défi pour un nombre important de nos patientes ; 66% de survivants/es ont accédé une prise en charge dans le délai de 72 heures et 33% au-delà de 72 heures.
Bien que 2807 représente déjà un nombre important, ce chiffre ne représente qu'une partie du total des cas, compte tenu des obstacles à l'accès et de la sous-déclaration des cas VSX. De plus, pendant cette période, MSF a été confronté à de sérieux obstacles à l’accès humanitaire, avec un impact significatif sur les communautés que nous servons.