La deuxième conférence internationale sur la démobilisation, le désarmement et la stabilité en Afrique s'est ouverte hier à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), alors que le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) continue à tenter de démobiliser un maximum de combattants armés encore actifs dans le pays.
Ce premier juin 2007, un nouvel accord a été signé avec le gouvernement de la RDC pour la démobilisation de 4.500 combattants issus de trois groupes armés en Ituri et la réinsertion durable de plus de 3.000 d'entre eux dans leurs communautés, indique un communiqué publié aujourd'hui dans la capitale congolaise.
Depuis 2002, le PNUD apporte une expertise technique, un soutien opérationnel et des ressources financières au programme DDR du Gouvernement de la RDC. Grâce au soutien de plusieurs bailleurs de fonds, de la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) et de certaines agences des Nations Unies, le programme post conflit du PNUD (dont l'appui au DDR) a bénéficié d'un apport financier d'environ 63 millions de dollars.
Pour l'enregistrement des ex-combattants, le PNUD a eu recours au système de reconnaissance de l'iris, utilisé pour la première fois à cette échelle dans un programme DDR.
Au total, plus de 100.000 combattants ont été enregistrés par ces moyens biométriques infalsifiables. Plus de 60.000 kits de démobilisation ont été distribués et dix centres d'orientation ont été installés dans les zones sensibles à l'Est du pays.
Dans l'Ituri (Province Orientale), plus de 22.000 combattants (dont près de 5.800 enfants) ont été démobilisés grâce à l'appui direct du PNUD au cours des deux phases de démobilisation, de septembre 2004 à juin 2005 et de juin à septembre 2006.
En outre, entre mars et juin 2007, le PNUD a procédé, en Ituri, à la destruction de 7.000 armes légères et de 55.000 munitions.
« Chaque arme détruite, c'est un peu de sécurité gagnée », a déclaré Babacar Cissé, Directeur Pays du PNUD en RDC.
« Au-delà du symbole, cet acte de destruction doit redonner confiance aux communautés. Toutefois, la véritable stabilisation et la pacification communautaire passe par une réinsertion durable des ex-combattants et par un appui tangible aux communautés d'accueil qui, en tant que victimes, doivent être les premières à recueillir les dividendes de la paix », a-t-il ajouté.
Cet appui passe aussi par la réhabilitation des infrastructures de base. Ainsi, dans l'ensemble de la RDC mais principalement en Province Orientale, le PNUD a réhabilité 1.350 kilomètres de route, 38 écoles, douze centres de santé, trois hôpitaux et redonné accès à de l'eau potable à plus de 600.000 personnes.
Grâce aux activités génératrices de revenus, des milliers de personnes parmi les plus vulnérables ont pu retrouver un niveau de vie décent.
«Pour le PNUD, un programme de DDR consiste surtout à restaurer la sécurité, renouer les fils du dialogue, réapprendre aux communautés à vivre ensemble, assurer une réinsertion économique et sociale durable des ex-combattants et de leurs communautés d'accueil », a souligné Babacar Cissé.
Financée par la Belgique et organisée conjointement par l'ONU et le gouvernement de la République Démocratique du Congo, la conférence réunit plus de deux cents experts venus de dix-huit pays différents.
Pendant trois jours, les représentants de gouvernements, de treize agences du système des Nations Unies, des organisations régionales et internationales, de vingt bailleurs de fonds et treize organisations non gouvernementales (ONG) internationales vont échanger sur leurs expériences respectives et évaluer comment, grâce au programme DDR (Désarmement, Démobilisation, Réinsertion), les pays africains en situation de post-conflit parviennent à retrouver le chemin, souvent fragile, de la paix et de la stabilité.
De ces travaux devrait émaner des recommandations concrètes qui permettront d'améliorer l'efficacité des programmes DDR.
En 2005, la conférence de Freetown, en Sierra Leone, avait recommandé le renforcement du réseau des praticiens africains du DDR et l'organisation, tous les deux ans, d'un suivi des programmes DDR. La tenue de cette deuxième conférence entre donc dans le cadre de ces deux recommandations.
Depuis sa première expérience en 1991, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a apporté son expertise et son appui financier aux programmes DDR au Libéria, au Sierra Leone et, depuis 2002 en RDC.
La particularité de la RDC a été la mise en place du Mécanisme de Réponse Rapide (MRR) pour répondre aux contingences et urgences qui se posaient au pays.