- RESUME ANALYTIQUE
Le gouvernement de transition de la République Démocratique du Congo (RDC) tout en ayant surmonté différentes épreuves cruciales en 2005, demeure très fragile. Tout au long de l'année, l'insécurité dans l'est du pays, notamment en Ituri, a continué à représenter la pierre d'achoppement principale dégénérant parfois en conflit ouvert entre, d'une part, les rebelles et d'autre part la MONUC et les forces armées gouvernementales (FARDC). Deux travailleurs humanitaires ont été brièvement enlevés en juillet. Dans les Kivus, les anciens rebelles Hutus du FDLR refusent toujours de désarmer et continuent à perpétrer des massacres de civils dans les villages reculés.
La communauté internationale a continué à soutenir le processus de transition en effectuant des pressions politiques et en fournissant des fonds permettant de maintenir les différentes initiatives transitoires à jour. Une conséquence positive de ceci s'est traduite par un progrès considérable dans l'enregistrement des électeurs pour le referendum sur la Constitution ainsi que pour les élections qui devraient se tenir avant la fin juin 2006. De l'autre côté le processus de Désarmement de Démobilisation et de Réintégration (DDR) ainsi que les réformes du secteur sécurité ont tendance à prendre un sérieux retard par rapport aux estimations initiales ; ceci a pour conséquence la présence de milliers d'hommes en armes opérant toujours hors contrôle gouvernemental. De même, malgré les élections tenues au Burundi qui se sont traduites par un succès représentant un signe très positif de développement pour toute la région, la présence continue de groupes rebelles hostiles aux voisins de la RDC signifie toujours une source significative de déstabilisation potentielle.
Selon le FMI, l'économie a connu un léger accroissement permettant à la RDC de grimper d'une demi douzaine de places sur l'échelle GINA ; malgré cela, le pays demeure toujours dans une situation catastrophique. L'on estime entre 1 et 2 millions le nombre de personnes déplacées internes ou réfugiées à l'étranger. Cependant un nombre significatif d'entre elles ont déjà pris le chemin du retour par leurs propres moyens et quelque 180 000 personnes sont sur le point d'être rapatriés en 2006 sous les auspices du HCR.
Globalement, la sécurité alimentaire semble s'améliorer avec une baisse des taux de malnutrition (seule une enquête récente a montré des taux de malnutrition aiguë au-delà des niveaux d'alarme de l'OMS) cependant il existe toujours des enclaves où la famine persiste; celles-ci sont dues pour la plupart à l'insécurité et à l'inaccessibilité. Ces maigres gains demeurent malheureusement sous la menace du virus mosaïque qui est en train de détruire les cultures de base de manioc.
Les taux de mortalité demeurent trop élevés tout spécialement auprès des moins de 5 ans ; tous les autres indicateurs de santé publique sont toujours parmi les pis au monde. La RDC a une couverture de vaccination contre la polio inférieure à 80% et a même souffert de l'apparition de cas peste. De même, malgré les efforts considérables faits dans le secteur de la santé ; l'accès aux soins demeure inadéquat.
Les violences contre les femmes demeurent un trait cinglant de l'insécurité ; telle est l'importance de leur rôle que leur ciblage accentue encore la désintégration du tissu socioéconomique de la RDC et amoindri les capacités de survie des ménages.
L'année 2005 se caractérise par le retour des donateurs institutionnels majeurs. La Banque mondiale, la Commission européenne ainsi que d'autres donateurs traditionnels de développement sont à présent disposés à réinvestir massivement dans les secteurs des services sociaux et infrastructure de base, apportant ainsi un complément a leur projets de soutien a la transition.. Il est évident que la poursuite de toute cette dynamique dépendra du succès des élections.
Dès lors en 2006 la DG ECHO aura pour but de rationaliser ses programmes en fonction de l'évolution de la situation. La DG ECHO s'efforcera de consolider sa position dans la partie orientale du pays, en l'occurrence en Ituri, dans les Kivus ainsi que dans certaines parties du Maniema et du Nord Katanga où la persistance de l'insécurité crée des besoins humanitaires significatifs requerrant une approche flexible pour lesquels ECHO est le mieux placé à répondre.
Les activités qui seront financées en 2006 continueront à se concentrer sur les objectifs similaires développés les années précédentes à savoir :
Santé (40%): avec des dispositions permettant un accès minimal et équitable aux soins de santé essentiels pour 8 millions de bénéficiaires avec une attention toute particulière aux femmes et aux enfants.
Réinstallation (55%): les familles déplacées, rapatriées et hôtes recevront une aide intégrée fondée sur les besoins de la communauté et conçue pour répondre aux besoins immédiats des familles tout en préparant leur retour a l'autosuffisance.
L'enveloppe proposée pour le plan global 2006 de la DG ECHO en faveur de la RDC s'élève à 38 millions d'euros.