- RESUME EXECUTIF
Dans la première moitié de 2011, le contexte sociopolitique, économique et sécuritaire de la République Démocratique du Congo (RDC) ne s’est pas écarté de façon significative de l’analyse faite fin 2010 et présentée dans le Plan d’Action Humanitaire 2011, qui distinguait deux contextes différents:
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Zones stabilisées mais sujettes à des crises chroniques et/ou soudaines;
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Zones affectées par des conflits armés internes et autres situations de violence armée.
A l’est, dans les zones affectées par des conflits armés, les populations civiles, et en particulier les femmes, subissent les attaques et les nombreuses violences infligées par les différentes forces et groupes armés. Le nombre de personnes déplacées reste élevé à 1.7 million, dont 128 782 personnes nouvellement déplacées durant le premier trimestre de cette année.
L’analyse du cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC, mai 2011) montre que malgré une amélioration conjoncturelle de la sécurité alimentaire, l’ensemble du pays demeure en insécurité alimentaire chronique. Ceci est confirmé par la situation nutritionnelle qui reste très sérieuse dans de nombreuses parties du pays, principalement dans les zones stabilisées.
La scolarisation des enfants reste une préoccupation majeure pour toutes les populations, qu’elles soient dans les zones affectées par des conflits armés ou par des crises chroniques.
Une épidémie de rougeole est apparue dans cinq provinces et a déclenché des actions de riposte, pas suffisamment rapides. L’épidémie s’étend et nécessitera une riposte de même ampleur dans la deuxième moitié de l’année, ainsi qu’une surveillance accrue. Des cas de polio ont été détectés dans cinq provinces et ont nécessité l’organisation de campagnes de vaccination. Une épidémie de choléra est apparue à Kisangani et a entrainé une intervention importante de la communauté humanitaire; il est inquiétant de voir que cette épidémie touche maintenant d’autres zones le long du fleuve Congo et s’approche de Kinshasa.
Le retour vers la province de l’Equateur des réfugiés se trouvant en République du Congo a été reporté à la seconde moitié de l’année. Le rapatriement des réfugiés burundais et rwandais vers leurs pays d’origine respectifs continue et celui des réfugiés angolais sera lancé dans la deuxième moitié de l’année. En Province Orientale, la communauté nomade des Mbororo a été victime de graves exactions de la part de certaines forces de sécurité congolaises, ce qui a poussé une bonne partie d’entre eux à quitter le pays ou à s’isoler dans des zones qu’ils considèrent plus sûres.
Les expulsions violentes des Congolais de l’Angola continuent. Les conditions des expulsions, ainsi que la difficulté à trouver des solutions appropriées pour aider ces populations, sont autant de sujets de préoccupation pour la communauté humanitaire.
Les acteurs humanitaires ont apporté une aide humanitaire aux populations dans le besoin à travers le système de coordination par Clusters. Les activités réalisées et les résultats obtenus sont présentés dans les chapitres spécifiques consacrés aux neuf clusters, à l’assistance spécifique aux réfugiés, et à la coordination de l’aide.
Tous les résultats espérés ne seront toutefois pas atteints. Les contraintes majeures dans la mise en oeuvre de l’action humanitaire restent l’inaccessibilité de nombreux territoires, par manque d’infrastructures ou pour cause d’insécurité, et le manque de financement.
Conformément aux objectifs du PAH, un nouveau système de Suivi et Evaluation se met en place en 2011, afin de mieux déclarer, suivre et évaluer l’ensemble des projets humanitaires développés par la communauté humanitaire.
En date du 30 juin, le budget du PAH 2011 (US$1719 289 671) est financé à 49%. Après révision de leurs budgets par les différents clusters, le budget global est révisé à $721 589 589, tout en maintenant les objectifs stratégiques et les plans de réponses établis.
Durant le deuxième semestre, on suivra de près l’évolution du contexte politique, qui pourrait être le catalyseur de nouveaux besoins humanitaires, si des facteurs comme l’élection présidentielle dans le pays, prévue pour le 28 novembre, l’indépendance du Sud Soudan, prévue pour le 9 juillet, et la situation le long des frontières avec le Burundi, l’Ouganda, le Rwanda et l’Angola venaient à perturber l’équilibre politique actuel.
Globalement, en ce début d’année, la crise humanitaire continue pour une partie importante de la population, surtout à l’est. Des efforts sont faits pour mettre en place les conditions d’une transition vers la stabilisation et le développement, et commencent à porter leur fruit, mais cela reste insuffisant.
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