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Résumé
La crise M23 en cours est en train de remodeler l'environnement opérationnel des programmes de transferts monétaires dans l'est de la RDC. Dans le Nord et le Sud-Kivu, la convergence de l'intensification de l'insécurité, de la fragmentation territoriale, de l'affaiblissement de la gouvernance et des écosystèmes financiers tendus redéfinit comment - et où - l'aide humanitaire peut être apportée de manière sûre et efficace. Dans cet environnement instable, une réponse agile, digne et ancrée dans les réalités locales n'est pas facultative, elle est essentielle.
Malgré l'escalade de la crise dans l'est de la RDC, les transferts monétaires restent essentiels et réalisables. Les marchés continuent de fonctionner dans la majeure partie de la région et les prestataires de services financiers s'adaptent sous une pression importante. Les communautés touchées expriment régulièrement leur préférence pour les transferts monétaires qui préservent leur dignité et renforce les économies locales. Dans cet environnement instable, les transferts monétaires doivent être étendus, protégés et stratégiquement adaptés pour répondre à l'ampleur et à la complexité des besoins.
Les acteurs humanitaires ne peuvent plus s'appuyer sur des hypothèses statiques concernant l'accès financier, les conditions de sécurité ou les besoins des communautés. Ils doivent au contraire s'orienter vers une analyse dynamique, spécifique à chaque zone, qui anticipe la volatilité, donne la priorité à la flexibilité et renforce la collaboration avec les fournisseurs de services financiers et les agences homologues. Une approche des transferts monétaires fondée sur des principes et adaptée au contexte - avec une forte atténuation des risques, des mécanismes de distribution diversifiés et un suivi continu du marché - permettra à l'aide de rester pertinente, efficace et de renforcer l'autonomie des populations touchées.
Compte tenu de l'évolution du paysage, il est urgent de procéder à des ajustements stratégiques pour renforcer la résilience et l'équité des systèmes d'aide en espèces. Il est recommandé aux acteurs humanitaires de
• Diversifier et localiser les modalités de distribution, en utilisant une combinaison d'argent liquide, d'argent mobile et de bons adaptés aux réalités de la région et à la disponibilité des infrastructures financières.
• Renforcer la planification basée sur des scénarios et les cadres d'urgence afin d'adapter de manière proactive les programmes en réponse à des changements rapides en matière d'accès, de liquidité ou de fonctionnalité du marché.
• Approfondir les partenariats avec les prestataires de services financiers, en établissant des protocoles clairs et adaptés au contexte pour le partage des risques, la gestion des liquidités et la flexibilité opérationnelle.
• Plaider conjointement avec d'autres acteurs humanitaires pour la protection des couloirs d'accès financiers et promouvoir la flexibilité réglementaire afin de préserver les opérations humanitaires.