PRINCIPAUX FAITS SAILLANTS
Le conflit en cours dans l'est de la RDC a un impact considérable sur la sécurité alimentaire. La dernière mise à jour du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) montre une augmentation significative des personnes en situation d'insécurité alimentaire aiguë en RDC, passant de 25,5 millions en septembre 2024 à 28 millions en mars 2025, dont 3,9 millions de personnes en situation d'urgence de la faim (IPC Phase 4). Il s'agit du nombre le plus élevé jamais enregistré en RDC. Les déplacements massifs, la destruction des camps de personnes déplacées et la hausse des prix des denrées alimentaires ont été les principaux facteurs de la montée en flèche de l'insécurité alimentaire, en particulier dans le Nord et le Sud-Kivu.
Le PAM évolue dans un contexte opérationnel complexe en conciliant son mandat humanitaire, son impartialité et son devoir de diligence à l'égard de son personnel.
Point sur la situation
• La situation sécuritaire dans l'Est est restée très volatile en mars, avec des combats actifs entre le M23 et les Forces armées congolaises (FARDC) dans plusieurs territoires du Nord et du Sud-Kivu. En Ituri, la situation sécuritaire est compromise par la prolifération de groupes armés non étatiques, ce qui restreint l'accès aux opérations humanitaires et les expose à des risques élevés.
• Le conflit en cours, les déplacements et les prix élevés des denrées alimentaires ont entraîné une forte augmentation de l'insécurité alimentaire aiguë dans les provinces orientales de l'Ituri, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et du Tanganyika. Selon les derniers resultats de l'IPC de mars 2025, sur un total de 28 millions de personnes en situation d'insécurité alimentaire aiguë en RDC, 10,3 millions résident dans les provinces de l'est. Parmi elles, 2,3 millions sont confrontées à une insécurité alimentaire d'urgence (IPC4). Le Nord-Kivu et le Tanganyika abritent la plus grande proportion de personnes en situation d'insécurité alimentaire aiguë (45% chacun), tandis que le Sud-Kivu et le Nord-Kivu ont connu la plus forte détérioration en raison des combats en cours.
• En outre, la RDC continue de lutter contre une crise sanitaire, avec une augmentation des cas de variole, de rougeole et de choléra. Au cours du premier trimestre 2024, 31 100 cas suspects de Mpox ont été signalés (OMS), contre moins de 5 000 au cours de la même période l'année dernière. Les capacités de dépistage étant limitées en raison de l'insécurité dans les provinces de l'est et de la réduction du financement des activités de santé publique par les donateurs, il est probable que de nombreux cas ne soient pas détectés.