Dans le cadre de son mandat, le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) en République démocratique du Congo (RDC) assure un suivi étroit de la situation des droits de l’homme et procède à des analyses des tendances y relatives dans le pays. Ces tendances sont régulièrement partagées avec les autorités afin qu’elles prennent les actions nécessaires, y compris traduire en justice les auteurs présumés des violations des droits de l’homme documentées, et sont présentées mensuellement à la conférence de presse bimensuelle des Nations Unies.
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Durant le mois d’août 2020, Mon Bureau a documenté 669 violations des droits de l’homme sur tout le territoire de la République démocratique du Congo, soit une diminution de 9% par rapport au mois de juillet (739 violations) et un retour à des chiffres comparables à ceux de juin 2020 (670 violations). Cette baisse s’explique par une réduction du nombre de violations attribuables à des agents de l’Etat (-12%) ainsi que du nombre d’atteintes commises par des combattants de groupes armés (-7%).
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La proportion des violations commises par les agents de l’Etat ( 44%) et des atteintes commises par des groupes armés 56% restent similaires à celles du mois dernier. Les agents de l’État sont notamment les auteurs des exécutions extrajudiciaires d’au moins 30 personnes, dont trois femmes et trois enfants; tandis que les groupes armés sont notamment les auteurs des exécutions sommaires d’au moins 249 personnes, dont 49 femmes et 24 enfants.
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Près de 93% des violations documentées en août 2020 ont été commises dans les provinces affectées par les conflits en RDC (621 violations) et ont entrainé la mort d’au moins 274 civils, dont 52 femmes et 27 enfants. A l’instar du mois de juillet, les combattants des groupes armés sont les principaux responsables des violations commises dans ces provinces (61%). La majorité des violations et atteintes a de nouveau été enregistrée dans la province du Nord-Kivu (317 violations, soit 51% des violations commises dans ces provinces), suivie de l’Ituri (114 violations), du Tanganyika (63 violations) et du Sud-Kivu (57 violations).
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Dans les provinces non affectées par les conflits, 48 violations des droits de l’homme ont été documentées en août 2020, soit 7% des violations documentées sur l’ensemble du territoire. Il s’agit principalement de neuf violations du droit à la vie (cinq victimes d’exécutions extrajudiciaires tous des hommes), 15 violations du droit à l’intégrité physique (23 victimes dont deux femmes et cinq enfants y compris deux enfants victimes de violences sexuelles), 11 violations du droit à la liberté et la sécurité de la personne (17 victimes dont deux enfants), et six violations du droit à la propriété. La totalité de ces violations est attribuable à des agents de l’État, dont 58% à des agents de la PNC (28 violations), 29% à des militaires des FARDC (14 violations), 8% à des agents de l’ANR (quatre violations) et 4% à d’autres agents de l’État (deux violations). Les violations commises dans ces provinces ont été enregistrées dans le Haut-Katanga (26 violations), à Kinshasa (11 violations) au Lomami (sept violations), ainsi qu’au Kongo-Central et au Kwango (deux violations respectivement).