Principales tendances
- Des violences liées à la sécurité alimentaire sous la forme d'attaques contre des agriculteurs et de pillages de bétail, ont été signalées entre août 2024 et janvier 2025 dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, dans l'est de la RDC, avec des incidents concentrés dans les territoires de Djugu, Irumu, Beni et Rutshuru.
- Les attaques visant des civils engagés dans des activités liées à l’alimentation – notamment les agriculteurs travaillant dans leurs champs – ont constitué la forme de violence la plus fréquemment signalée, suivie par le pillage du bétail.
- Une recrudescence du conflit en décembre 2024 a contribué à une flambée de violence liée à la nourriture dans le Nord-Kivu et en Ituri. Les Forces de défense rwandaises (RDF) et le M23 ont repris les combats directs au début du mois, provoquant des affrontements à Lubero et entraînant la prise de la capitale administrative de Masisi. La rupture des pourparlers de paix à la mi-décembre a encore intensifié les tensions. Dans ce climat d’instabilité, des combattants présumés du M23 ont pillé plus de 300 vaches et chèvres à Ngoroba (Rutshuru), tandis que les Maï-Maï Wazalendo ont imposé des taxes illégales aux agriculteurs à Biakato (Ituri). En février 2025, plusieurs camps de personnes déplacées à l’intérieur et autour de Goma ont été démantelés de force, déplaçant des milliers de personnes dans des conditions incertaines et suscitant de vives préoccupations quant à leur accès aux services de base et à l'aide humanitaire. Décembre 2024 a enregistré le plus grand nombre d’incidents liés à l’alimentation sur la période, et à la fin janvier 2025, le Programme alimentaire mondial (PAM) a suspendu ses opérations à Goma en raison de l’insécurité (bien que celles-ci aient partiellement repris en mars 2025).
- De janvier à juin 2025, le Nord-Kivu et l'Ituri devraient rester en phase 3 (crise) de la Classification intégrée de la sécurité alimentaire (IPC). À l’échelle nationale, on estime que 27,7 millions de personnes connaîtront des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë (phase 3 de l’IPC ou plus), dont environ 3,9 millions confrontées à des conditions critiques (phase 4).