Note de Suivi - RDC : Spotlight sur M23 Données (Mars 2025)

Ce document inaugure une série analysant les facteurs influençant l'accès et la sécurité des agences d'aide dans l'est de la RDC, afin de les aider à atténuer les risques et à adopter des approches prospectives pour garantir l'accès à la nourriture, aux soins de santé, à l'éducation et à la protection.

En utilisant les données de suivi des incidents d'Insecurity Insight, l'analyse du sentiment des réseaux sociaux et l'analyse de l'activité des acteurs armés à partir des données sur les lieux et les événements des conflits armés (ACLED), la série offre aux organisations d'aide un aperçu des schémas de violence affectant les civils et l'accès humanitaire. En analysant les incidents touchant les secteurs clés de l’aide, attribués à différentes parties prenantes du conflit, elle fournit un cadre pour mieux évaluer les menaces spécifiques pesant sur l'accès à l'aide, la sécurité alimentaire, les soins de santé, l'éducation et la protection des communautés dans les camps de déplacés et de réfugiés.

Cette première note se concentre sur l'impact du M23 sur l'accès humanitaire.

Principaux développements

• 38 incidents en mars 2025 ont entravé les opérations humanitaires et sanitaires, soit +15 % par rapport à février. Plus d’un tiers ont touché l’Ituri et le Nord-Kivu ; d’autres ont été signalés au Maniema, au Sud-Kivu et au Tanganyika. Le 9 mars, dans le Sud-Kivu, le bombardement d’un hôpital a tué cinq agents de santé et quatre patients.
• Au moins trois travailleurs humanitaires ont été attaqués, dont un tué par balles, en Ituri et au Tanganyika.
• Trois hôpitaux et une base médicale d’une ONGI ont été endommagés par des explosions lors des combats entre le M23 et les FARDC au Nord- et Sud-Kivu. Un hôpital du Nord-Kivu a également été pris d’assaut par un groupe armé non identifié qui a enlevé des patients ; en Ituri, la milice CODECO a kidnappé un agent de santé.
• Sur les réseaux sociaux, des récits politisés autour de la réduction du financement de l’USAID appellent à cesser toute assistance étrangère, présentant l’aide comme partie du problème plutôt que comme solution.
• Bétail pillé, exploitations incendiées, agriculteurs tués ou enlevés en Ituri et au Nord-Kivu.
  Cinq écoles du Maniema et du Sud-Kivu ont été attaquées par des hommes armés.
• Trois sites de déplacés ont été touchés par des violences directes.