La défection d’un officier congolais, le colonel Kashasha, ainsi que d’une autre trentaine de soldats avec armes et munitions, inquiète la société civile de la zone de Beni, dans la province nord-orientale du Nord-Kivu. On craint que le groupe mutiné puisse alimenter de nouveaux foyers d’insécurité dans la région.
« Le colonel Kashasha, responsable du 808e régiment des Forces armées de la République Démocratique du Congo, s’est enfui avec ses hommes de la base d’Eringeti dans la nuit de mardi. Il dirigeait des opérations de traque contre les rebelles des Adf-Nalu encore actifs dans le territoire de Beni. La population vit dans la peur, bien que les autorités tentent de rassurer que la situation est sous contrôle », a écrit dans un communiqué Omar Kavota, vice-président de la société civile du Nord-Kivu.
Selon certaines indiscrétions non confirmées, le colonel Kashasha aurait été gêné par les favoritismes octroyés à des soldats ‘rwandophones’ – c’est ainsi qu’est définie la présence dans l’aire de sujets d’origine rwandaise ou de Rwandais alliés au gouvernement de Kigali, dont certains ont été protagonistes de rébellions dans les années passées – et par les discriminations qui pèsent sur les militaires autochtones.
La source de la société civile dénonce également l’exécution de quatre paysans, trouvés morts dans leurs champs à Abialos, dans le district de Beni-Mbau, à 25 kilomètres d’Oicha, le chef-lieu du territoire de Beni, et rapporte une attaque menée par les militaires le même jour à Mukoko, dans la même aire. Il dénonce enfin des cas d’enlèvements de civils à Oicha, Mukoko et dans des villages de l’aire de Beni-Mbau.