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DR Congo

Les impacts de la réponse COVID-19 sur les femmes et les filles en République Démocratique du Congo

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Introduction

Les apprentissages tirés des crises sanitaires passées nous éclairent sur les conséquences potentielles des épidémies, non seulement sur la santé des femmes et des filles, mais sur tous les aspects de leur vie. Aujourd’hui, confrontés à la COVID-19, seuls 52 % des pays fournissent des données ventilées par sexe sur la morbidité et la mortalité liées à la COVID-19. Quant aux analyses concernant les impacts plus larges de la pandémie et des mesures de santé publique mises en place pour contrôler sa propagation sur les femmes et les filles, elles demeurent trop rares.

Partout dans le monde, les données indiquent que les femmes sont touchées de manière disproportionnée par les impacts sanitaires et socio-économiques des mesures d'intervention appliquées pour contrôler la COVID-19. Les femmes représentent la majeure partie du secteur du travail informel et sont plus susceptibles de perdre leur emploi ou de subir des baisses de revenus en raison de la fermeture des frontières, des marchés et de la limitation des mouvements. Les services de santé sexuelle et reproductive sont souvent les premiers à être confrontés à des restrictions en termes de disponibilité et d'accès. Les fermetures d'écoles font peser une charge supplémentaire sur les femmes, qui assument les responsabilités de la garde des enfants, notamment pour leur assurer une alimentation suffisante. Les filles qui ne peuvent pas aller à l'école courent un risque accru de violence sexuelle, de grossesse et de mariage précoce - une tendance largement observée dans les zones touchées par le virus Ebola lors de l'épidémie de 2014-2016 en Afrique de l'Ouest. Les risques sont exacerbés pour les femmes et les filles vivant dans les ménages les plus pauvres, dans les zones rurales éloignées.

Depuis le début de l'épidémie de COVID-19 en République Démocratique du Congo (RDC) en mars 2020, les données de méthodes mixtes produites par la Cellule d'Analyse en Sciences Sociales (CASS) et ses partenaires montrent une dynamique où les disparités préexistantes entre hommes et femmes en termes de santé, de protection et de statut économique sont exacerbées par l'épidémie de COVID-19. Ce rapport présente une analyse multidisciplinaire intégrée de l'impact de la COVID-19 et de sa réponse sur les femmes et les filles en RDC, en soulignant les changements survenus depuis le début de l'épidémie. L'objectif de ce rapport est de fournir des données probantes pour soutenir la prise de décision concernant les stratégies de réponse à l'épidémie, afin de garantir que la santé et la sécurité des femmes et des filles soient prioritaires.

Méthodologie : Analyses Multidisciplinaires Intégrées des Epidémies (AMIE)

Cette analyse utilise le processus AMIE (Analyses Multidisciplinaires Intégrées des Epidémies), qui consiste à combiner des données de différents types et sources pour obtenir une image complète de la dynamique sanitaire et des impacts secondaires de l'épidémie de COVID-19 en RDC. Depuis avril 2020, la CASS mène des entretiens qualitatifs avec des informateurs clés chaque mois à Goma et à Kinshasa, afin d'expliquer les tendances observées dans le DHIS2 (rapport sur l'utilisation des services de santé) et d'autres sources de données des services sanitaires. Les données de la CASS sont analysées chaque mois et intégrées aux résultats des recherches et des programmes des partenaires travaillant avec et autour de la réponse à la COVID-19 en RDC; afin de trianguler et vérifier l'évolution des tendances, leurs causes et leurs impacts. Cette approche d’AMIE éclaire la prise de décision fondée sur des données probantes en fournissant des analyses solides et complètes aux personnes impliquées dans la réponse, en facilitant l'élaboration d'actions visant à établir de nouveaux programmes et à renforcer les programmes existants.