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DR Congo

Le forum de Goma lance un appel urgent à réévaluer les efforts pour mettre fin aux violences sexuelles en République démocratique du Congo

Goma et Londres, le 18 décembre 2009 - Dans une déclaration émise hier, des organismes de la société civile qui travaillent avec les victimes de violences sexuelles en République démocratique du Congo ont appelé à la réévaluation urgente et critique des efforts nationaux et internationaux déployés à ce jour pour réagir à l'augmentation du recours à la violence sexuelle comme arme de guerre contre les femmes et les filles dans la région.

Conjointement avec leurs partenaires congolais SOFEPADI et la Coalition congolaise pour la justice transitionnelle, Droits et Démocratie et REDRESS ont organisé le Forum sur les droits des victimes de violences sexuelles qui s'est tenu cette semaine à Goma, à l'est de la République démocratique du Congo. Plus de 20 organismes de la société civile ont pris part à ce forum, au cours duquel a été mise en évidence l'obligation de prendre des mesures efficaces pour poursuivre les auteurs de violences sexuelles et offrir aux victimes le soutien, l'aide et la protection dont elles ont besoin. Les participants ont insisté sur le fait qu'il n'y a pas de paix sans justice et ont appelé à l'arrestation immédiate de Bosco Ntaganda, général de l'armée congolaise et ancien chef des forces rebelles accusé de crimes de guerre et sujet d'un mandat d'arrêt par la Cour pénale internationale.

Pendant le forum, les participants ont discuté des divers obstacles que doivent surmonter les victimes pour se remettre physiquement et psychologiquement des abus ainsi que de leur lutte pour retrouver leur dignité, faire respecter la vérité et la justice et obtenir réparation. Les participants ont évalué les processus de justice nationaux et internationaux, la panoplie de plans d'action ainsi que les initiatives nationales et locales en cours d'étude.

« Il est essentiel que les intervenants nationaux et internationaux partagent une vision commune qui tient compte des réalités des victimes de violence sexuelle, de leurs besoins immédiats, de leurs droits et des objectifs à long terme pour l'avenir, ont affirmé Gisèle-Eva Côté, agente de programme, Droits des femmes pour Droits et Démocratie, et Carla Ferstman, directrice de REDRESS, dans la déclaration. Les victimes doivent être consultées régulièrement et prendre part à toutes les phases du processus décisionnel touchant leur avenir : de la conceptualisation du problème, à l'élaboration de stratégies et à la prise de décisions jusqu'à la mise en œuvre des solutions. Nous devons commencer à parler avec les victimes et à écouter ce qu'elles ont à dire. »

En outre, les services actuellement offerts aux victimes et l'écart constant entre ces services et leurs besoins réels ont été passés en revue. Le forum a également été l'occasion d'étudier les structures sous-jacentes aux violences et aux inégalités sociales qui mettent encore et toujours les femmes et les filles à risque au quotidien, mais plus encore en situation de conflit.

Droits et Démocratie et REDRESS invitent toutes les parties intéressées et tous les décideurs à prendre en considération la Déclaration de Nairobi sur le droit des femmes et des filles à un recours et à réparation ainsi que la déclaration du forum de Goma sur les droits des victimes de violences sexuelles.