Nina Yacoubian / MONUC
Le Bureau Genre de la MONUC en partenariat avec le Cadre de concertation de la Femme Congolaise (CAFCO) a organisé à Kinshasa, le 30 mai 2007, un atelier de consultation nationale sur la participation des femmes dans le processus électoral en cours et le renforcement subséquent de leurs rôles en politique.
Cet atelier a pour objectif d'évaluer les résultats et les informations recueillies lors des onze différentes consultations effectuées dans les provinces durant le mois de mai 2007, ainsi que de déterminer des stratégies efficaces pour garantir une plus grande participation des femmes dans les élections locales.
Il est à noter que, pendant les dernières élections, au total 51 % de l'électorat étaient des femmes. Pour les élections présidentielles il y a eu 4 femmes candidates (soit 12,12%) sur les 33; concernant l'élection des gouverneurs et vice-gouverneurs, il y a eu 15 candidates (soit 9,61%) sur un total de156 pour 22 postes à pourvoir: aucune femme n'a été élue gouverneur ou vice-gouverneur; les nominations au sein du gouvernement de la 3ème République ont permis l'émergence de 9 femmes ministres et vice-ministres (soit 15%) sur un total de 60.
S'agissant des élections législatives, pour l'Assemblée nationale, il y a eu 42 femmes élues (soit 8,40%) pour 500 sièges pourvus; au Sénat, il y eut 104 candidates (soit 9,25%) sur un total de 1124; toutefois seulement 5 femmes ont été élues (soit 4,62%) sur 108 sièges pourvus.
Concernant les élections provinciales: il y a eu 564 candidates (soit 8,63%) sur un total de 5955 candidats; toutefois seulement 43 femmes ont été élues (soit 6,80%) sur 632 sièges pourvus. Jamais la barre de 15% n'a été franchie, révélant ainsi l'ampleur des obstacles en tous genres qu'il importera d'identifier et de catégoriser rigoureusement.
Parmi les présents se trouvaient, le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies, Ross Mountain, et la Conseillère de la ministre de condition féminine Marie-Claire Yandju ainsi que des divers participants des ateliers provinciaux, et membres des agences onusiennes.
Dans son allocution à cette occasion, Ross Mountain a attiré l'attention sur le fait que la participation de la femme dans le processus de prise de décision n'est nullement une faveur mais plutôt un droit que les femmes doivent exercer. «J'aimerais bien fortement encourager les femmes congolaises à s'investir activement à soutenir tout effort de lobbying pour leur plus grande participation politique», a-t-il ajouté.
Selon lui, la présence active des femmes dans les postes d'autorité est «une des principales conditions pour une véritable démocratie et un développement durable».
Le Représentant Spécial Adjoint a également souligné l'importance que les résultats issus de ces consultations soient utilisés comme travail de base par les autres agences tels que UNIFEM et le PUND qui travaillent pour le même objectif d'amélioration du niveau de participation de la femme congolaise dans les instances de prise de décision.