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La directrice régionale du HCR a visité le camp des réfugiés burundais de Lusenda au Sud-Kivu

Lusenda, le 28 décembre 2016 - Au moment où certains s’apprêtent à passer les Fêtes de fin d’année en famille, d’autres, au contraire, vont les passer loin des leurs et même dans des camps de réfugiés : c’est pour leur témoigner la solidarité des Nations Unies en général, et celle du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) en particulier que sa Directrice régionale a effectué ce mercredi 28 décembre 2016 sa toute première visite de terrain à Lusenda et à l’Est de la République démocratique du Congo où elle est en fonction depuis le début de ce mois de décembre. Visite de solidarité envers les quelque 24 687 réfugiés burundais, mais également visite de prise de contact qui a permis à Ann Monica Encontre de se rendre compte des conditions de vie de ces réfugiés. D’où il ressort qu’ils manquent désormais d’espace de vie (24 687 personnes pour une capacité d’hébergement initiale de 20 .000 réfugiés), malgré les trois extensions que ce camp de Lusenda a connues depuis son érection en juin 205. Outre la saturation du camp,​ les réfugiés eux-mêmes ont fait part des problèmes de survie : insuffisance des rations alimentaires qu’ils reçoivent des partenaires du HCR, notamment et Programme Alimentaire Mondial (PAM) ; problème d’éducation (écoles locales aux effectifs pléthoriques, manque de bâtiments et de personnel enseignant…) ; santé (certaines pathologies nécessitent en effet des transferts vers l’extérieur du camp, ce qui n’est pas toujours le cas…) ; sans oublier la question lancinante de sécurité de ces réfugiés, dont certains ont dit craindre pour leurs vies. Malgré les différentes ceintures de sécurité assurées aussi bien par les Fardc (armée régulière qui a érigé plusieurs positions tout autour du camp), la Police congolaise (à l’intérieur du Camp) que par la Monusco qui de son côté a établi une Base militaire permanente du coté de Lac Tanganyika par où les refugies craignaient d’éventuelles attaques d’hommes venant du Burundi.

Répondant à ces doléances, pour ce qui est de l’espace, la Commission Nationale des Refugies (CNR) a promis que des démarches avaient été entreprises auprès des autorités locales en vue de trouver de nouveaux sites d’hébergement. De nouveaux sites avaient d’ailleurs été proposés, mais suite à la situation sécuritaire marquée par des cas d’infiltrations entre la RDC et le Burundi, ces démarches avaient été momentanément suspendues. Aujourd’hui, la situation sécuritaire tendant à s’améliorer, ces démarches vont reprendre pour « aérer » ce Camp qui a largement dépassé sa capacité d’accueil. Ann Monica Encontre, Directrice régionale et Représentante résidente du HCR en RDC, a promis de son coté de mener un plaidoyer pour que de nouveaux sites soient rapidement identifiés pour accueillir les nouveaux arrivants. Car, chaque semaine, ce sont quelque 200 à 300 nouveaux réfugiés burundais qui arrivent dans les différents Centres de Transit du HCR dans la Plaine de la Ruzizi, à Uvira ou Fizi-Monge Monge, avant d’être transférés à Lusenda.

Avant de quitter Lusenda pour Bukavu sous bonne escorte de l’Unité Riverine des Casques bleus uruguayens de la Monusco, la représentante régionale du HCR a exhorté les réfugiés à vivre en paix avec les communautés locales en vue de leur intégration. Elle a salué l’accompagnement du Gouvernement congolais, les Communautés locales pour leur hospitalité ainsi que la Monusco pour la sécurisation et les autres partenaires impliqués dans la prise en charge des réfugiés burundais à Lusenda.

Jean-Tobie Okala