SANTE – Monique, âgée de 32 ans, réside dans la commune de Diulu en plein cœur de la ville de Mbuji Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï-Oriental. Elle a du assister à l’enterrement de son mari, âgé de 45 ans, suite à l’épidémie du choléra dans le territoire de Ngandajika, Province de Lomami, à 80 kilomètres de la ville de Mbuji Mayi.
Une intervention salvatrice
Monique était partie à un voyage d’affaires où vivait son mari, voyage qui s’est malheureusement transformé en cauchemar. Arrivée à Ngandajika, elle a trouvé son mari hospitalisé et épuisé par la diarrhée. Elle a juste eu le temps de lui parler à travers la fenêtre entrouverte de l’hôpital où il était interné avant que celui-ci ne décède. Après les funérailles, Monique rentra chez elle à Mbuji Mayi sans précaution aucune.
Retournée à son domicile, elle a eu la chance de rencontrer Francis, relais communautaire de la Cellule d’Animation Communautaire (CAC) Dinanga qui procédait à des visites à domicile dans son quartier, à Lusenga. Ayant pris connaissance de l’histoire de cette dame, Francis a alerté le président de la CAC qu’un cas suspect de choléra avait été identifié. L’information remonta vers le chef du quartier, le Bourgmestre puis le Médecin Chef de zone de santé qui déploya rapidement une équipe spécialisée afin de prendre en charge Monique et de désinfecter la maison et ses environs.
Sans le fruit de ce travail communautaire et des promptes interventions des acteurs locaux, le choléra serait en train de secouer la ville de Mbuji Mayi. Le risque de contamination est important compte tenu des facteurs propices à la propagation de la maladie : densité de la population, promiscuité, insalubrité, carence en eau potable et en toilettes hygiéniques.
Les témoins racontent que c’est le travail d’un relais communautaire qui a déjoué la catastrophe et évité le pire à toute la grande communauté de la ville de Mbuji Mayi.
Les relais communautaires, des sauveurs de vie
Ce n’est pas la première fois que les CAC de Diulu sauvent des vies. Il y a environ deux mois, trois filles victimes de viol ont bénéficié d’une prise en charge médicale et psychosociale 72 heures après que l’alerte soit lancée par les relais communautaires.