Kinshasa, le 20 mai 2014 (caritasdev.cd) : Le Réseau Caritas a démarré lundi 19 mai 2014 la distribution d’une aide humanitaire d’urgence à 2.000 ménages expulsés du Congo-Brazzaville, sur le site de Maluku, à environ 80 km du centre-ville de Kinshasa. (Click here to read the English version)
Il s’agit d’une première action qui vise à sauver des vies et à soulager la souffrance des milliers d’expulsés de la RD Congo, parant ainsi à une situation alimentaire précaire sur ce site. Chaque ménage, même celui composé d’une seule personne, reçoit une ration alimentaire pouvant lui permettre de tenir environ une semaine. Cette aide est constituée de 6 kg de riz, 6 kg de haricot, 2 kg de sel, 3 litres de l’huile végétale et 5 boites de sardine. « Nous sommes conscients que cette ration alimentaire est encore insuffisante. C’est pourquoi les différents membres du Réseau Caritas mobilisés autour de cette situation envisagent une prochaine intervention qui sera composée à la fois des vivres et des biens non alimentaires », a indiqué M. Boniface Deagbo Nakwagelewi, Coordonnateur National des Urgences de Caritas Congo Asbl.
Dimanche 18 mai 2014 en fin d’après-midi, on comptait 665 ménages et 1.685 personnes expulsés, regroupés dans 24 « Villages » sur le site de Maluku, où trois rotations de bus avaient amené de nouveaux venus, non encore dénombrés le même jour.
Cette aide est le fruit de la solidarité exprimée par Caritas Allemagne (DCV), Caritas International Belgique (CIBe), Caritas des Etats-Unis (CRS), Caritas du Pays-Bas (CORDAID), Caritas d’Angleterre et du Pays des Galles (CAFOD) et Caritas Congo Asbl, agissant tous à travers la Caritas de l’Archidiocèse de Kinshasa.
Ce Réseau Caritas se mobilise pour apporter une seconde assistance, plus importante, qui va intégrer des articles ménagers essentiels. Car, sur le terrain, beaucoup de besoins restent encore à satisfaire, notamment en termes d’abris, ustensiles de cuisine, en literie et autres couvertures en cette aube de la saison sèche.
Des conditions d’hébergement encore précaires
Les conditions d’hébergement sont encore précaires, car le nouveau site, même spacieux, donne l’impression de n’avoir pas été suffisamment préparé pour recevoir un si grand nombre de personnes. Il avait servi d’école de police dans un passé récent.
« Les difficultés qu’il y a ici, c’est par rapport à la capacité d’accueil du site. Nous n’avons pas beaucoup de tentes. Nous avons planifié d’héberger peut-être 5.000 personnes, si on y ajoutait 300 tentes. Malheureusement, nous sommes butés à certaines difficultés, mais tant bien que mal, les expulsés sont là, sont dans des abris et nous les prenons en charge avec les moyens de bord», a déclaré Mme Victorine Milandu Monika, Secrétaire général a.i. aux Actions Humanitaires et Solidarité Nationale, abordée lundi par la presse sur le site de Maluku. Elle a reconnu le problème d’alimentation qui se pose pour ces compatriotes expulsés, tout en relativisant qu’ils arrivent quand même à manger chaque jour. « Mais, le plus grand problème, c’est de les voir repartir chez eux. Ils veulent rentrer dans leurs Provinces d’origine pour certains (…). D’autres sont de Kinshasa, mais avec des familles à faible capacité d’accueil. Ils ont alors besoin qu’on leur trouve des moyens pour faciliter leur réinsertion socioéconomique», a-t-elle poursuivi. La première catégorie veut rapidement rentrer en provinces. « Si l’on peut accélérer le processus de leur retour en provinces, cela faciliterait les choses, surtout devant l’afflux des expulsés dont le nombre ne fait qu’augmenter du jour au jour », a déploré la Secrétaire général a.i. aux Actions Humanitaires et Solidarité Nationale.
Des bénéficiaires très satisfaits de l’aide reçue
C’est dans ce contexte que les bénéficiaires de l’aide de Caritas se sont réjouis des vivres reçus, qui leur permettront de disposer du repas chaud pour plusieurs jours. « Je suis dans la joie et remercie grandement Caritas pour son aide ; surtout après les épreuves subies ces dernières semaines à Brazzaville et la vie difficile au Stade Cardinal Malula», a souligné Mme Julienne Lola. Mère de quatre enfants, cette concitoyenne expulsée de Brazzaville est installée sur le site de Maluku depuis quatre jours, après avoir passé deux jours au stade Cardinal Malula. « Je remercie Caritas d’avoir pensé à nous. C’est pour la première fois que nous recevons une pareille aide », a renchéri pour sa part M. Jean Kongolitanga. Ce dernier avait préféré quitter Brazzaville le 10 mai 2014, avant la fin de l’ultimatum d’expulsion à l’encontre des Congolais de la RD Congo.
Caritas Congo Asbl