Kalemie, le 25 janvier 2012 (caritasdev.cd) : améliorer les conditions socio-sanitaires des détenus de la prison centrale de Kalemie est l’objectif global du projet intitulé « Implantation d’une Unité de fabrication de savon, formation et production au quartier des Femmes de la prison de district de Kalemie ». Financé par la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO) avec une enveloppe de 6.480 dollars US, ce projet de trois mois a apporté plusieurs résultats positifs, rapporte caritasdev.cd
Les conditions d’hygiène corporelle et des locaux sont améliorées à 70% ; l’oisiveté et la récidive sont combattues à 50%. Par ailleurs, une unité de formation et de production de savon est effectivement implantée à la prison centrale au quartier des femmes où les détenus bénéficiaires sont effectivement formés à la production du savon. Le savon est réellement produit à la prison centrale chaque semaine, indique le rapport final dudit projet, daté du 19 janvier 2012, signé par Fulbert MUFWAYA (Chargé de Projet) et François KAFIMBO (Directeur Adjoint).
Pour mémoire, la prison centrale du district du Tanganyika se situe à Kalemie, chef lieu du même district, dans la Province du Katanga. Les conditions de détention des prévenus et autres condamnés sont déplorables, car par rapport à l’espace conçu et prévu, la prison est surpeuplée. Or, en ce vingt-unième siècle, la prison centrale du district ne saurait se soustraire des valeurs d’humanisation chères à la communauté mondiale. De ce fait, les difficultés engendrées par l’incarcération d’un individu doivent interpeller ses semblables. Si de plus en plus les traitements inhumains sont bannis des prisons, ce sont les conditions de vie des détenus qui sont à déplorer. Les mesures de réinsertion sociale des détenus ne sont pas suivies par manque de moyens. Or de toutes ces conditions difficiles, les femmes restent les plus vulnérables, peut-on lire dans la note conceptuelle de ce projet.
L’implantation d’une unité de formation et production du savon au profit des femmes contribuerait à améliorer les conditions socio-sanitaires des détenus et ferait de cette Structure pénitentiaire un réel milieu de rééducation.
Des échanges ont été alors effectués entre la Caritas-Développement Kalemie-Kirungu et les autorités de la prison pour qu’elles s’impliquent totalement dans la réussite du projet d’une part, et dans la sensibilisation et la sélection des bénéficiaires. A la même occasion, un espace a été identifié pour le déroulement des activités dudit projet en face du quartier des femmes.
Plus de 10.000 cubes de savon produits par 15 bénéficiaires
Des échanges ont eu lieu également avec les détenus femmes et hommes. Malheureusement, les femmes ne sont pas si nombreuses, elles qui sont initialement les premières bénéficiaires du projet. Après avoir arrêté quelques critères de sélection, les responsables de la prison ont identifié et sélectionné 15 bénéficiaires dont 6 femmes et 9 hommes. Ce nombre va croître avec l’arrivée des détenues femmes tout au long de la mise en œuvre des activités du projet.
Deux mamans ont été sélectionnées pour assurer la formation dont l’une appartient à l’Association AFUV et l’autre faisant partie du personnel de la prison.
Les fonds ont été octroyés en deux tranches dont la première constituait 80% et la seconde 20%. Ces fonds alloués au projet, ont servi à l’achat des intrants nécessaires pour le déroulement des activités. Signalons la différence des prix sur le marché par rapport à la prévision budgétaire initiale.
Il y a eu une formation théorique qui a été relayée par la pratique. Plus de 10.000 cubes de savon ont été produits par les bénéficiaires. Toute cette production reviendra entièrement à la prison centrale qui trouvera des stratégies efficaces en vue de pérenniser les activités de saponification sur le site.
Malgré quelques difficultés rencontrées lors de la mise en œuvre du projet, les détenus se sont bien comportés dans le déroulement des activités et s’y sont bien impliqués. Le souhait est que ces activités soient pérennisées au niveau de la prison centrale du district du Tanganyika, conclut le rapport. (013/2012)
Guy-Marin Kamandji