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DR Congo

Kasaï Oriental : Quatre bureaux de Liaison de la CEI installés

Jean-Tobie Okala/Monuc

Il n'en restait qu'un, c'est fait depuis le 10 juin 2005: En tout, ce sont quatre bureaux de liaison (Tshilenge, Muene-Ditu, Kabinda et Lusambo) qui sont ainsi définitivement installés dans cette province de plus de 170 000 kilomètres carrés, pour une population estimée à 10,407 millions d'habitants. Certes aucun de ces quatre bureaux de liaison n'a encore reçu de locaux propres - la decision du gouverneur est toujours attendue -; mais il s'agit là d'une preuve supplémentaire que le processus électoral est en marche dans le Kasaï Oriental o=F9, comme partout ailleurs en RD Congo, la population brûle d'impatience d'aller aux élections; avec toutefois beaucoup de scepticisme.

Désinformation

A Lusambo (environ 260 kilomètres de Mbuji Mayi), les habitants ont manifesté leur joie avec l'installation du bureau de liaison de la CEI dans leur localité. «Ils nous ont dit qu'avant ils n'y croyaient pas», raconte François Mokoka, chargé des relations avec les médias au sein de la CEI/Kasaï Oriental, «car ils n'ont connu que des promesses non tenues dans ce pays mais avec cette installation de la CEI, ils y croient, ils sont sûrs d'aller aux élections». Mais le chemin qui conduit aux élections sera, à n'en point douter, long et semé d'embûches. François Mukoka le reconnaît, quand il évoque les problèmes auxquels son institution fait face. «Notre première difficulté, c'est l'attitude des partis politiques, je dirais d'un en particulier. Ils montent la population contre la CEI accusée de rouler pour le gouvernement. Résultat, pendant que nous essayons de sensibiliser les populations, notamment les jeunes et les Shegues, eux, leur disent qu'ils doivent faire la révolution, qu'on leur ment... Ce qui risque de poser un problème lors de l'enregistrement des électeurs.» Les violences sociales et politiques qui s'installent petit à petit à Mbuji Mayi peuvent aussi s'expliquer par cette situation; mais il reste vrai que ces violences sont aussi l'expression d'une colère longtemps contenue, face aux difficultés d'une population qui n'a ni eau, ni électricité, ni travail, bref, qui n'a rien à se mettre sous la dent.

Second problème rencontré par la CEI à Mbuji Mayi, la logistique. Un moyen de transport existe (véhicule), mais celui-ci ne permet pas de se rendre partout à travers la province, en raison de l'état de délabrement et du peu d'infrastructures de communication. La MONUC supplée avec des moyens de transport aériens; «mais nous n'avons pas toujours les mêmes programmes», affirme François Mukoka. Pas étonnant donc que sur les seize territoires que compte la province, la CEI n'en ait visité à ce jour que cinq! Ajouter à cela le peu de culture démocratique et politique des populations, ou encore leur scepticisme quant à la tenue réelle des élections en RD Congo, c'est dire si la tâche de la CEI au Kasaï Oriental est pour le moins ardue. D'o=F9, conclut François Mukoka, l'urgence et l'importance de la campagne de sensibilisation. Une sensibilisation qui se poursuit jour après jour; comme ce fut encore le cas le 10 juin dernier à Lusambo, au nord de la province.