Ituri, Nord-Kivu & Sud-Kivu - Plan opérationnel pour l’est de la République Démocratique du Congo, juin 2023

La déclaration d’une intensification de la réponse humanitaire dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et Sud Kivu, par le Comité Permanent Inter Agence (IASC) répond au besoin d’augmenter l’envergure des opérations envers les populations dans le besoin. La crise prolongée résulte d’une combinaison complexe de facteurs dont l’insécurité, le manque d’accès aux services de base et la pauvreté généralisée. Les opérations viseront ainsi à lutter contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition, à protéger les personnes vulnérables touchées par le conflit, notamment celles qui sont exposées à la violence sexiste, et à lutter contre les épidémies.

Aperçu de la situation

Depuis mars 2022, plus de 3,3 millions de personnes ont été déplacées en Ituri, au Nord-Kivu et Sud-Kivu, portant à 5,6 millions le nombre total de personnes déplacées dans ces trois provinces. Il y a environ 1,7 million de personnes retournées qui ont urgemment besoin d’assistance pour reprendre une vie normale. Les incidents de protection rapportés sont alarmants, notamment les cas de la violence basée sur le genre : le nombre de survivant(e)s enregistrés durant les six premiers mois de l’année a déjà surpassé le nombre total des cas de l’année 2022. En termes de sécurité alimentaire, presque tous les territoires des trois provinces ont été classés en phase de «crise» lors du dernier exercice IPC (janvier-juin 2023) ; deux d’entre eux étaient en phase d’«urgence». En outre, 256 000 enfants souffrent de malnutrition, la majorité d’entre eux se trouvent dans le NordKivu, suivi du Sud-Kivu et de l’Ituri. L’épidémie de choléra qui sévit au Nord-Kivu et Sud-Kivu a touché 22 100 personnes au cours des six premiers mois de l’année, contre un total de 4 200 cas pour toute l’année 2022. Cette épidémie et d’autres, comme la rougeole, sont aggravées par l’insécurité qui poussent les familles à fuir, et à rater les vaccinations. En mai 2023, des inondations dans le territoire de Kalehe (SudKivu) ont affecté plus de 50 000 personnes, causant près de 500 décès.