Equateur
Contexte général. Depuis le déclenchement des hostilités entre la rébellion et les forces loyalistes, la province de l'Equateur n'a jamais cessé d'être le théâtre d'affrontements armés. Cette situation est à la base des déplacements massifs des populations, soit vers les pays limitrophes (République du Congo, République Centrafricaine), soit vers les localités considérées comme plus sécurisantes.
- Mbandaka. Le nombre de déplacés enregistré à Mbandaka par le BDOM et la CROIX ROUGE varie , en septembre 2000, entre 8.300 et 11.536. Mais ce chiffre ne tient pas compte des sorties vers Kinshasa et ailleurs. Une commission des services spécialisés siège actuellement, pour dégager un effectif plus exact. Les déplacés proviennent de la province Orientale (Kisangani), du Nord Equateur (Lisala, Gemena), et du sud de l'Equateur (Ikela, Bokungu, Basankusu, Bolomba).
- Bokungu et Mondombe. Selon un rapport de Ocha, reprenant la situation humanitaire du 4 au 11 octobre 2000, il y aurait à Bokungu et Mondombe, 8000 déplacés. 300 enfants atteints de malnutrition ont été dénombrés.
- Boende. 12.000 déplacés à Boende et 3.000 entre Djolu et Befale ont été recensés. La population manque d'abri, d'eau potable, de médicament et de nourriture.
- Yalusaka . Cette localité compterait autour de 9.000 déplacés, en provenance d'Ikela.
- Ikela. Il est signalé dans cette localité 8000 déplacés constitués pour la plupart des Topoke en provenance de Kisangani, Bonkole Yambole, et Saint Paul.
Parmi les besoins les plus urgents, OCHA note : les médicaments et le matériel médical; les aliments; les outils aratoires et les semences (niébé, haricot, maïs, et boutures de manioc); les tentes et les bâches; les vêtements. A signaler également la requête par les services spécialisés, des sacs mortuaires et des bêches, pour dégager et enfouir les reste des cadavres jonchant parfois les routes.
Situation nutritionnelle. Dans de telles conditions, la situation nutritionnelle des populations est tout simplement critique. A Mbandaka, BDOM relève que 5% d'enfants de 0 à 5 ans souffrent de malnutrition globale, et parmi eux, on compte 70% de cas de malnutrition aiguë et 30% de cas de malnutrition aiguë sévère. L'antenne de la FAO dans la même ville signale que 78% de ménages prennent à peine un repas consistant par jour; 5% ne prendraient qu'un repas tous les deux jours. A Bokungu et Mondombe, OCHA décompte 300 enfants mal nourris.
Evolution du prix au consommateur de Mbandaka. Le graphique ci- dessous donne l'évolution des prix de produits agricoles à Mbandaka.
(Source : observatoire FAO/ Mbandaka)
Le dernier trimestre ( juillet, août, septembre) voit une hausse notoire du prix du poisson et du gibier. L'interdiction de port d'arme de chasse, et le manque d'intrants de pêche tels que les filets, les boules de nylon, les hameçons, les pirogues, expliquent la raréfaction des produits de chasse et de pêche. Par ailleurs l'insécurité fait ainsi que le rayon exploité par les pêcheurs diminue; pour le même motif la pêche nocturne est devenue impossible. Dans le même temps, il est noté une forte demande à partir de Kinshasa, favorisée par les facilités de transport aérien (avions militaires).
Par contre, le prix du manioc est resté plus ou moins stable, avec une légère baisse en septembre. Ceci se justifie par le retour de tous les bateaux qui stationnaient vers Boende et Monkoto. Et la stabilité du manioc a stabilisé les prix du maïs et du riz. Par ailleurs, les distributions mensuelles de la farine de maïs par le PAM, en faveur des déplacés, contribuent à maintenir la stabilité des prix.
Réactions de survie.
Changement de régime alimentaire. A cause des prix inaccessibles du poisson et du gibier, la population s'adapte à un régime alimentaire de plus en plus pauvre, végétarien, composé essentiellement de manioc, maïs , riz et de légumes : feuilles de manioc, amarante, oseille, feuilles de patate douce ...Il est rapporté que les légumes sont parfois achetés avant récolte, chez le jardinier. De même, sous la pression de la crise alimentaire, les tabous alimentaires s'estompent : aujourd'hui, les femmes consomment du poisson nzombo ou mongusu (protopteridae et opticephalidae) sans que cela n'émeuve personne; chose impensable, il y a seulement quelques mois. De la même manière, les légumineuses (haricot et niébé) autrefois négligées sont actuellement recherchées.
Agriculture de proximité. Il est également signalé le développement remarquable d'une agriculture de proximité dans la ville. On dénombre actuellement plus de 25 périmètres maraîchers, alors qu'avant la guerre, le maraîchage était une activité symbolique. Il en est de même de la culture du riz de marais, dont les chantiers se multiplient partout à travers la cité. L'élevage des porcs et de la volaille prend également de l'essor.
Réactions humanitaires.
Distribution des vivres par le PAM. Le PAM a distribué au mois d'août : 131.496 kg de farine de maïs, 45.167 kg de petit pois, 7255 kg d'huile de palme, 282 kg de CSB à 10.588 déplacés de guerre, 800 malnutris, et à 2.294 vieillards.
Distribution des semences d'amarante par la FAO. 284 maraîchers, 15 réfugiés rwandais, et quelques familles des déplacés ont bénéficié, durant le mois d'août, de l'appui en semences d'amarante, fournies par la coordination des opérations agricoles d'urgence en RDC.
KINSHASA
Evolution du coût du panier de la ménagère. Pour une famille de 8 personnes à Kinshasa, le contenu journalier du panier de la ménagère type, pouvant permettre de répondre aux besoins nutritionnels moyens de chaque membre du ménage, se présente comme dans le tableau. Par ailleurs, entre le mois d'août et septembre 2000, les prix moyens mensuels des produits alimentaires ont varié, entraînant une évolution du coût du panier de la ménagère, de la manière suivante:
Evolution du coût du panier de la ménagère (Fc)
Aliments
|
Mesure
|
Qté en grammes
|
Cout août (fc)
|
Cout sept. (fc)
|
Pain | 8 pièces |
1.600
|
40
|
80
|
Sucre | 1 verre |
250
|
12,5
|
12,5
|
Farine de manioc | 2 ekolo |
1.356
|
30
|
50
|
Farine de maïs | 2 sakombi |
520
|
27
|
38
|
Poisson frais | 1 tas |
1.000
|
45,3
|
48,3
|
Haricot | 1 sakombi + 1 verre |
800
|
58,5
|
39
|
Feuilles manioc | 3 bottes |
1.040
|
150
|
150
|
Huile de palme | 1 bouteille de coca |
300
|
10
|
15
|
Oignon | 1 tas |
268
|
55
|
20
|
Ail | 1 bulbe |
135
|
4
|
4
|
Total |
7.269
|
432,3
|
456,8
|
Source : Sisan, janvier 2000 pour les quantités, coord. op. urg./Kin pour les prix
Dans le même temps, une autre enquête FAO effectuée dans quelques écoles de Kinshasa révèle que le revenu moyen ( salaire + prime) d'un enseignant du secondaire a été de 2.755 Fc en août et de 5.247 Fc en septembre. L'augmentation de septembre s'explique par le réajustement des primes à l'occasion de la rentrée scolaire. Les dépenses alimentaires d'une famille moyenne s'élevant à 64% de son revenu (AICF/RDC, juin 2000), elles ont représenté : 1.763 Fc en août, contre 3.358 Fc en septembre, en moyenne, par ménage d'enseignant. Par rapport au coût du panier de la ménagère type, cela équivaut, en août, à 4 jours sur 31, d'une alimenta-tion quelque peu équilibrée, et à 7 jours sur 30 en septembre (figure ci-contre).
Il convient peut-être de noter que le panier type de la ménagère correspond ici, à un régime sans viande, sans produits laitiers, et donc à un régime alimentaire minimum. Le revenu d'un enseignant moyen est composé à près de 75% d'une prime payée par les parents d'élèves. A ce titre, il reflèterait assez bien le revenu moyen des ménages Kinois. Le poisson le plus consommé est le chinchard, à cause de son prix plus accessible.
Le prix du poisson à Kinshasa. Dans le numéro 17 du bulletin d'informations sur la sécurité alimentaire, il a été signalé une forte concentration des pêcheurs autour des grands centres, pour des raisons économiques, mais aussi à cause de la situation de guerre. Les prises diminuent et le prix du poisson monte. Le graphique ci-dessous compare les prix de quelques poissons du fleuve à celui du poisson le plus utilisé à Kinshasa, le chinchard importé. Les prix sont aux consommateurs à Kinkole, lieu de pêche à une quarantaine de km de Kinshasa.
Le poisson du fleuve coûte ainsi jusqu'à 6 fois plus cher que le chinchard importé ! Il est donc compréhensible que les Kinois, avec leur faible revenu, recherche plus le chinchard que le poisson du fleuve.
Réactions de survie. Mais si les salaires payés aux familles ne couvrent que 4 à 7 jours de repas par mois, comment font-elles pour nouer les deux bouts du mois ? Pour essayer de tenir, plusieurs réactions sont signalées, parmi lesquelles : la dégradation de la ration alimentaire journalière, les sauts de repas, le travail des épouses (petit commerce informel), le cumul d'emplois (surtout chez les enseignants), le rançonnement des élèves, la décapitalisation des ménages (vente d'articles ménagers) , la mendicité, la prostitution des femmes et filles ...Mais il y a aussi, de plus en plus le développement des activités agricoles de proximité, du maraîchage urbain et du petit élevage.
L'insertion de citadins dans l'agriculture. Dans ce cadre, la Coordination des opérations d'urgence de la FAO, exécute un projet sur financement souedois, qui a pour titre : « Appui à l'insertion des populations défavorisées dans les milieux de production ». Ce projet, vise à appuyer la réinstallation de 2000 ménages dans l'hinterland productif de Kinshasa, par l'apport d'outillages agricoles élémentaires et de semences agricoles. Les outils sont constitués des houes et machettes, tandis que les semences sont principalement constituées de maïs, de soja, des haricots, des arachides et éventuellement des boutures de manioc ou de patate douce selon les cas.
Onze associations sont déjà identifiées pour l'encadrement des bénéficiaires qui se répartissent dans les axes principaux suivants : Plateaux des Bateke, Vallée de la Lukunga dans la commune de Mont Ngafula, Lutendele dans la commune de Ngaliema et Kimwenza dans la commune de Mont Ngafula. La demande a vite dépassé le nombre de 6000 ménages, mais les disponibilités permettent d'atteindre 2000 ménages uniquement. Outre la quantité des intrants disponibles, les contraintes rencontrées sont les suivantes :
- L'éloignement des sites exige une installation réelle dans les milieux de production, ce qui implique la disponibilité de logements, de nourriture pendant la période avant l'entrée en production des cultures, et des infrastructures médico-sanitaires.
- L'acquisition des terres à exploiter nécessite des payements aux chefs coutumiers ou aux anciens propriétaires. Dans beaucoup de cas, les bénéficiaires ne sont pas toujours capables de prendre en charge ces frais.
A ces heurts, quelques bénéficiaires ont pu trouver des solutions partielles : hébergement chez des connaissances habitant déjà le milieu, location des cases dans les environs des champs ou encore érection des cases en sticks à l'intérieur du champ.
Les problèmes de nourriture et de la santé sont restés jusque là sans solution. Le partage de nourriture entre la famille qui reste encore en ville et les parents ou les enfants adultes qui vont aux champs n'est pas aisé à cause de la pauvreté des familles concernées. Le ministère de l'Agriculture et de l'élevage a mis à la disposition de certaines associations des terrains que ces dernières font exploiter par les membres et/ou bénéficiaires qu'ils ont identifiés. C'est le cas de CODEFER au plateau des Bateke, de APEACO à Lutendele. Le Commissariat Général à la Réinsertion a pu octroyer aux déplacés de guerre de l'Equateur une concession dans la commune de N'sele au quartier Makanza/ Kinkole. Parfois, ce sont d'anciens propriétaires, qui cèdent pour exploitation une partie de leurs concessions à leurs anciens travailleurs.
Un mauvais thé. Selon un communiqué officiel du ministère de la santé, un mauvais thé circulerait sur le marché national et dans la ville de Kinshasa. Ce thé ne contiendrait pas de thé et serait constitué des déchets de planches de bois et des écorces de café décortiqué (parches).
NORD KIVU
Déplacements des populations rurales. Le Nord Kivu, dominé par la situation de guerre est caractérisé aujourd'hui par de nombreux déplacements des populations. Le nombre des déplacés est estimé par la communauté humanitaire à 630.000 personnes. La grande majorité appartient à la population rurale qui a fui l'insécurité prévalant dans les villages, et qui se regroupe dans les cités, plus sécurisantes, mais présentant des conditions de vie extrêmement précaires.
En estimant à près de 90% les déplacés issus des ménages ruraux, il y aurait plus de 95.000 ménages agricoles en déplacement, et donc en difficulté de produire leur propre alimentation. Si on y ajoute environ 50.000 ménages d'accueil, également en grande difficulté, fragilisés, le nombre des ménages agricoles gravement affectés, incapables de nourrir leurs propres familles et de contribuer à l'alimentation des cités et des villes s'élève à près de 145.000.
L'impact des déplacements des populations est catastrophique sur la sécurité alimentaire et contribue sans nul doute, à aggraver le taux de malnutrition généralisée dans la province.
Commercialisation. Le paradoxe du Nord Kivu est que la demande alimentaire est très importante, mais très peu solvable, du fait du très faible pouvoir d'achat de la population, et que les quantités d'aliments produits, bien que diminuées, sont exportées vers le Rwanda et l'Ouganda, plus rémunérateurs. Le coût et les risques du transport routier influent de manière déterminante sur les prix au consommateur à Goma. Un sac de 100 kg de haricot coûte 7 $ à Kichanga, et 35$ à Goma, contre 18$ en temps normal. 60 à 70% des routes seraient impraticables, soit à cause de l'insécurité, soit à cause de leur état physique. Les prix du marché en monnaie stable sont resté quasiment les mêmes pendant les dernières quatre années, alors qu'elle a été de 215 % en FC. Etant donné que la population n'a pas accès aux devises étrangères, on se rend compte des difficultés qu'elle rencontre pour l'achat des biens manufacturés de première nécessité, pour l'accès aux soins de santé, et l'éducation.
Estimations des besoins agricoles d'urgence. En se basant sur les estimations, une aide en intrants essentiels à 145.000 ménages fragilisés nécessiterait 1.169.425 usd. Cette intervention fournirait uniquement des semences de haricot (15 kg/ménage), des houes, et les produits connexes. Des compléments d'intervention en production agricole de proximité en milieu urbain, du petit élevage pour les écoles et les centres nutritionnels ainsi qu'une intervention auprès des familles dont les enfants fréquentent ces centres sont indispensables afin de limiter la rechute des enfants malnutris.
Interventions humanitaires au cours de l'an 2000. Le PNUD a apporté une assistance dans les zones de Bahunde, Karisimbi, Mbau, Bwisha, à 3.000 ménages en petit élevage, et à 30.000 ménages en intrants maraîchers. Oxfam Québec a apporté 13 tonnes de semences de soja, 181 kg de semences maraîchères, 7.200 outils agricoles, 1.330 kg de produits phytosanitaires et 750 chèvres pour 3.971 ménages dans le territoire de Bahunde. BOAD est intervenu avec 5,04 tonnes de semences vivrières, et 600 outils agricoles dans les territoires de Bwito et Bahunde. AAA a assisté 3.584 ménages à Bahunde, Bashali et Lubero, avec :191 tonnes de semences vivrières, 547 kg de semences maraîchères, 3.962 houes, 35 kg de produits phytosanitaires, 26 moulins,3 presses à huile, 2 décortiqueuses à riz. CARITAS a fourni 62 tonnes de semences vivrières, 20 kg de semences maraîchères, 7.341 houes, 2.370 machettes, 150 outils divers à 8.527 ménages. La FAO est intervenue à hauteur de : 156 tonnes de semences vivrières, 5,7 tonnes de semences vivrières de base pour la multiplication, 563 kg de semences maraîchères, 26.550 houes, 220 pulvérisateurs, 1.375 kg de produits phytosanitaires. Une vaccination aux troupeaux bovins a été faite avec 146.300 doses de Anthrax, 85.950 doses de PPCB en faveur de 57.300 ménages agricoles sur l'étendue des six territoires que compte la province.
KATANGA
Pénurie d'intrants agricoles. A deux semaines du début de la saison culturale, la situation des intrants agricoles au niveau du producteur reste préoccupante :
- Plus de 60% de petits producteurs ne disposent pas de semences jusqu'à ce jour.
- Les maisons spécialisées n'arrivent pas à les importer de la Zambie, faute de devises;
- La production locale de semences représente moins de 20% des besoins. En outre, les semences produites localement coûtent généralement plus cher que les semences importées;
- Le sol de l'hinterland minier nécessite l'utilisation des engrais pour prétendre à une production acceptable. Actuellement, un sac d'engrais (50 kg) coûte environ 2.500 FC. Ce prix est inaccessible au petit producteur et aux déplacés de guerre;
- Les clones de manioc sont dégénérés, avec pour conséquence, la baisse des rendements.
Chute du petit élevage familial. Le petit élevage connaît actuellement une grande chute (40%) suite à la diminution du pouvoir d'achat des consommateurs et à l'augmentation du prix du poussin d'un jour importé de la Zambie.
Déplacés de guerre. Plus de 5.000 déplacés de guerre ont reçu pendant 20 mois de l'aide alimentaire du CICR. Mais depuis deux mois, cette aide a été stoppée. Ils constituent un groupe vulnérable, à inscrire dans les activités agricoles. 776 Congolais ont quitté le site du HCR de Mpokoloso en Zambie pour s'installer à Kasenge. Environ 40.000 déplacés de guerre ont été dénombrés, dans la zone de Kabalo Sud. Ils y résident sans assistance alimentaire. A Pweto, plus de 22.000 personnes se trouvant près du front seront déplacées vers le sud dans des sites plus accessibles. Toutes ces personnes ont besoin d'une intervention humanitaire pour leur installation et le démarrage des activités agricoles.
Pêche. Il existe un besoin accru de filets pour les pêcheurs opérant dans les rivières et les lacs entourant la ville de Lubumbashi, ainsi qu'autour de Likasi et Kolwezi. Leur nombre est évalué à environ 3.000.
Evolution du prix de la ration alimentaire type, à Lubumbashi. Le tableau ci-dessous reproduit l'évolution du prix de la ration alimentaire type à Lubumbashi, pour un ménage composé de 6 personnes. Il ne s'agit pas d'une ration idéale, mais de la ration réelle.
Prix de la ration alimentaire type par ménage à Lubumbashi.
produits
|
quantité/mesure
|
juillet(Fc)
|
août(Fc)
|
septembre (Fc)
|
farine de maïs | 2,5 kg |
28
|
30
|
32
|
feuille manioc | 3 bottes |
15
|
15
|
15
|
poisson | 1kg |
60
|
60
|
60
|
huile de palme | 30cl |
25
|
20
|
25
|
tomate | 4 fruits |
10
|
10
|
10
|
sel | 1/2 verre |
5
|
5
|
5
|
oignon | 2 bulbes |
10
|
10
|
10
|
arachide | 1verre |
6
|
6
|
7
|
Total |
159
|
156
|
164
|
Source :FAO/Lubumbashi
Accessibilité à l'alimentation. Une famille de cadre moyen de l'administration publique, composée de six personnes et dont le revenu, principalement constitué de salaire, s'élève à 1750 FC, dépense pour son alimentation mensuelle, la somme de 1120 FC, soit 64%, la différence s'expliquant par les dépenses obligatoires relatives aux transports, au loyer, aux soins médicaux, à l'habillement. (Selon l'enquête de AICF- USA, juin 2000, à Kinshasa et que nous pensons pouvoir appliquer à Lubumbashi aussi). De cette manière, avec son revenu, cette famille ne se nourrit que sept jours par mois (graphique ci-contre).
Comment fait-elle pour survivre? Les réactions de survie sont comparables à celles des Kinois, déjà évoquées plus haut : mendicité, décapitalisation des ménages, activité des femmes dans le petit commerce, dégradation et sauts des repas, vol et banditisme, prostitution ...L'agriculture de proximité prend également de l'ampleur.
ANALYSE DE VULNERABILITE ET REPONSE HUMANITAIRE
Dans la préparation de la stratégie pour la prochaine année, la coordination des opérations d'urgence dans le secteur agricole a fait une analyse de la vulnérabilité de certaines catégories de sinistrés par la guerre et la crise congolaise. Pour sortir des catégories classiques humanitaires, souvent aseptiques, nous avons utilisé des catégories sociologiques pour mieux souligner l'aspect humain de la crise congolaise et son énorme coût en souffrance quotidienne individuelle. Pour cela la définition de certaines catégories pourra sembler une provocation.
Les asservis. Différentes sources font état de plusieurs types d'esclaves, résultat de la guerre en RDC. Les plus malheureux sont ceux qui sont tombé dans les mains des militaires, réguliers ou miliciens, comme prisonniers ou comme otages civils et employés pour les services et le transport.
Une deuxième catégorie est plutôt économique: des appauvris extrêmes, souvent citadins, se rendent à l'intérieur où ils échangent leur travail contre de la nourriture. Le manque de ressources les empêche de pouvoir payer un moyen de transport pour rentrer et ils restent au village comme main d'oeuvre asservie. Une troisième catégorie, les déplacés - esclaves, sera traitée dans un paragraphe suivant.
Les hommes de la forêt. Il s'agit certainement des plus vulnérables parmi les vulnérables. Le groupe de 128 rencontrés à sa sortie de la forêt par la mission Interagences à Shabunda au mois de juillet en est un exemple saisissant. Ce sont des personnes déplacées plusieurs fois, ayant quitté le village pour se réfugier dans des endroits retenus comme plus sûrs où des abris avaient été apprêtés et des cultures mises en place. Ces refuges repérés par des groupes armés, l'insécurité a poussé ces personnes à se déplacer encore une fois et à s'abriter plus à l'intérieur de la forêt. Après la guerre de l'AFDL au Kivu on les connaissait sous le nom de "Somaliens" à cause de leur chevelure longue et délaissée. Leur accès aux soins de santé est nul, la nourriture est celle normalement consommée par les animaux sauvages, la peur devient incontrôlable; le sentiment de honte pour l'état physique (et la nudité) et l'état sanitaire précaire (infections, dermatoses, parasitoses, etc) sont les caractéristiques principales de ce groupe. Les enfants en bas âge ne résistent pas longtemps. Au Sud-Kivu, sur un échantillon de cette catégorie humanitaire trouvée après leur retour au village en 1998, toutes les familles avaient perdu au moins un enfant de moins de 5 ans.
Les nudistes. On a voulu appeler par ce nom les très nombreux habitants de certaines zones que le recoupement du pays, la dégradation des routes, la réorganisation commerciale ou la crise économique générale ont fait sortir du réseau économique congolais. On cite souvent des cas de villages où l'interruption de tout contact économique avec l'extérieur empêche d'acheter des nouveaux habits. Si un étranger au village arrive, les femmes se cachent [Ce comportement a été une contrainte souvent remarquée lors des Journées Nationales de Vaccination.] et un seul homme par famille sort avec les meilleurs restes d'habits disponibles à la maison.
Les villageois peuvent avoir une large disponibilité de vivres mais il leur est économiquement difficile de les échanger avec des produits manufacturés. En effet le coût du transport "motorisé" des vivres dépasse (dans les conditions actuelles) le prix de vente sur le marché de consommation. La seule possibilité qui reste est donc le transport sur vélo. Pour ce motif des cyclistes peuvent parcourir des centaines de km avec 100 kg d'huile pour revenir au village avec du sel, des médicaments, des habits, des tôles. Mais la démonétarisation au village est tellement poussé que le cycliste fera du troc et donnera une toute petite quantité de ces biens contre sa capacité de charge maximale. Par ailleurs les cyclistes ne peuvent pas beaucoup augmenter et une véritable concurrence entre eux au niveau des villages reculés n'arrive pas à se développer. En effet pour être commerçant - cycliste il faut être jeune, fort, résistant à l'énorme fatigue et disposer d'un capital initial de plus de 100 usd pour l'achat d'un vélo et du premier chargement. Les produits manufacturés deviennent donc rapidement inaccessibles au village. A Kisangani on a, par exemple, vu que le coût de transport du manioc rend antiéconomique sa commercialisation au-delà de 200 km.
Dans ces conditions, dans les villages à "nudistes" le taux de mortalité augmente par manque de médicaments, les liens avec l'extérieur se perdent, les capacités de production agricole s'estompent, la reprise de conditions "normales" de vie s'éloigne.
Les riverains reculés. Les routes, les rivières navigables et le fleuve Congo sont depuis trois ans le vecteur du danger: les différentes troupes en fuite ou en progression ont parcouru des très nombreuses fois les axes principaux en pillant ou en effrayant la population. La toute première réponse au moment de la guerre de l'AFDL au Kivu a été d'emprunter la même route en essayant de devancer les premières troupes. En suite la stratégie adoptée a été le déplacement de proximité. On a donc quitté la ville ou le village où on se réfugie pour quelques semaines à quelques mois dans la forêt où, dans certains cas, on a pu préparer et cultiver des champs. Le déplacement de proximité permettait aussi de visiter, dans les moments d'accalmie, sa propre maison et surtout les champs pour pouvoir y récolter ce qui restait. Si le déplacement a été effectué pendant l'époque de la récolte il y a eu des plus grandes probabilités de tout perdre à cause des pillages des groupes armés. De la même façon les stocks dans les maisons sont souvent perdus. Parfois les maisons ont été brûlées ou elles ont subi des dégâts à cause de l'absence de la famille qui l'occupait. Si la population a eu suffisamment de temps pour préparer l'éloignement, certains biens ou de stocks de vivres ont pu être sauvés.
A cause de la crainte des militaires, désormais largement répandue, les populations se déplacent souvent à la simple rumeur du passage des troupes. On donc pris l'habitude d'avoir une sorte de "sanctuaire" caché en brousse où se réfugier en cas de besoin, où on cultive des petits champs de survie et où on stock des produits qui seront transportés par petites quantités au village, et qui seront utilisés sur place en cas d'évacuation de plus longue durée.
Dans les zones à plus haute insécurité il peut arriver que la population abandonne ses refuges pour la brousse profonde pour devenir "les hommes de la forêt" (voir ci-dessus).
Ce phénomène de recul a eu lieu surtout sur les axes les plus importants, mais dans les zones de stationnement des troupes les pillages et plus généralement les "dérangements" deviennent fréquents même sur les petits axes secondaires. Dans ce cas, la totalité de la population se déplace et les riverains des grandes routes ne peuvent pas compter sur l'appui de leurs familles dans l'intérieur.
Le phénomène opposé est déterminé par les fuyards du front. Pour se cacher, ils parcourent des chemins tout à fait secondaires en s'appuyant sur la population pour la survie. Ces fuyards sont parfois nombreux et armés et peuvent représenter un danger pour la population qui, en plus, peut être victime des poursuivants des fuyards si elle est soupçonnée d'intelligence avec ces derniers.
Les déplacés - asservis, les déplacés - insérés et les populations d'accueil. OCHA estime à plus de 1,5 millions de personnes les déplacés à long terme en RDC (déplacés de proximité ou riverains reculés exclus) et selon plusieurs scénarios ce nombre serait appelé à augmenter. Dans la grande majorité des cas, les déplacés sont bien accepté par les communautés où ils se réfugient, et à plus fort motif là où interviennent des liens familiaux ou ethniques, ce qui est le cas le plus fréquent.
Dans les villes, les déplacés sont logés et nourris par la famille d'accueil; ils ont du mal à trouver des activités rémunératrices et leur présence devient un poids pour la famille normalement déjà largement affectée par la crise économique. Un sentiment de gêne s'installe au sein du ménage et des conflits s'amorcent.
Par contre, en milieu rural, les déplacés sont absorbés par les villages d'accueil où ils sont nourris (sur les réserves souvent assez maigres des accueillants) et où ils trouvent la façon de s'abriter chez l'habitant ou dans des abris qu'ils construisent dans des endroits leurs réservés; ces arrangements se font normalement sous le contrôle et l'aval des chefs coutumiers ce qui permet généralement d'éviter des conflits.
Les déplacés sont rapidement impliqués dans les activités du village. Etant dépourvus des moyens de travail ils ne pourront que prêter leur force de travail et être employés comme journaliers. C'est à ce moment que les rapports entre déplacés et autochtones s'établissent sur un plan d'égalité ou de dépendance.
Dans le cas des déplacés - insérés, les chefs coutumiers attribuent de la terre aux déplacés lesquels pourront avec les fruits de leur travail, en argent ou plus souvent en nature, se procurer les outils (ou leur utilisation en prêt) et les semences et commencer la production agricole (ou d'autres activités comme la pêche, la production de charbon de bois, la "cueillette" des minerais ou le tout petit artisanat) pour leur propre consommation et pour la vente. Les rapports entre les deux groupes seront donc généralement bons et ils produiront une amélioration générale des conditions de vie dans la contrée. Cela se ferait graduellement et les déplacés seront de moins en moins dépendants de l'appui des hôtes. Dans certains cas on assiste à des mariages entre autochtones et déplacés (ils doivent être autorisés par le chef du village) ce qu'il faut voir comme symbole de l'intégration entre les deux communautés.
Dans le cas opposé, les déplacés - esclaves n'auront pas accès à la terre, ne pourront jamais démarrer une activité propre et ils resteront aux conditions de travail contre nourriture dans lesquelles les autochtones auront tout l'intérêt de les maintenir le plus longtemps possible. Dans ce cas la population autochtone se désengage des travaux agricoles en les confiant aux déplacés quasi-esclaves, fragilisant l'économie et la sécurité alimentaire de tout le monde.
Le même phénomène d'accueil des déplacés peut donc prendre deux chemins complètement différents et aux premiers temps difficiles pour tout le monde causés par l'arrivée des déplacés peuvent suivre une nette amélioration pour toute la population ou une dégradation néfaste pour le développement à venir de la région.
Les réquisitionnés. La présence de force militaire de tout genre en RDC a des conséquences importantes sur la vie quotidienne des populations des endroits où les militaires stationnent. Les problèmes se posent surtout à l'occasion des déplacements, lorsqu'il faut franchir les barrières établies sur les routes ou les rivières. Les filles ont à craindre des viols ou des dérangements, les cyclistes la réquisition de leur moyen, les transporteurs l'obligation de conduire des militaires parfois sur des longues distances, les jeunes ont peur d'être arrêtés en tant qu'ennemis ou d'être enrôlés de force, les commerçants sont surs de devoir laisser un pourcentage de leurs biens dans les mains des militaires. Les conséquences qui découlent de ces inconvénients sont évidents: désertion scolaire, éloignement des commerçants, raréfaction des moyens de transport, diminution des liens avec les villages et les villes voisines, rétrécissement des rapports sociaux, atmosphère d'insécurité, le groupe se recroqueville sur lui-même. On cite aussi le cas de la zone au nord de Kananga où les militaires autorisent les paysans à se rendre pour quelques heures sur les champs dans la "no-man land" avec un système d'enregistrement et de jetons.
Les citadins débrouillards. La pression sur les ressources disponible a déclenché une réponse variée auprès de la population, notamment urbaine, fragilisée par la crise. Dans un milieu où l'informel constituait déjà le secteur largement prépondérant, on assiste à une panoplie de nouvelles activités et de renforcement des stratégies de survie qui se sont révélées les plus adéquates. Cette capacité de réaction, la réorganisation des flux commerciaux bouleversés par la situation militaire, l'affaiblissement des mesures monétaires ont fait ainsi que les conditions de vie dans les villes ne sont pas aussi mauvais que pendant l'année 1998-1999. Cela dit, il ne faut pas oublier que cette amélioration s'inscrit dans une crise profonde de la RDC qui a perdu 11 places dans l'indicateur du développement humain du PNUD.
Les ménages éclatés. Et en confirmation de ce qu'on vient de dire dans le dernier paragraphe du point précèdent, un pourcentage important de la population citadine (10% ?) a raté la réponse à la crise et se trouve dans le mouroir de la marginalisation économique extrême. Comme représentants de cette catégorie on a voulu choisir certains ménages où l'extrême appauvrissement oblige les membres à se disperser. Le foyer ne représentant plus rien et ne fournissant aucune sécurité chacun doit choisir des chemins individuels pour trouver de quoi manger. Particulièrement grave le cas des enfants de la rue. Dans cette catégorie on peut inclure les déplacés urbains non - insérés.
Autre type de ménages éclatés sont les familles séparées par la guerre; la mère est restée généralement en charge des enfants et dans le contexte actuel leur survie est incertaine.
Les paysans sous-pression. Il s'agit du groupe contraire aux "nudistes". La réorganisation de flux commerciaux a porté en premier plan les producteurs agricoles de zones auparavant négligées. Ces producteurs ont donc été subitement appelés à combler les vides que le découpage du pays a creusés dans l'approvisionnement des villes les plus importantes. Cela leur demande un effort important mais récompensé pour des prix à la production parfois intéressants.
La sécurité alimentaire
Dans le tableau qui suit, on a voulu hiérarchiser la vulnérabilité des catégories ci-dessus décrites pour ce qui se réfère à la sécurité alimentaire. On a donc retenu trois paramètres:
- Disponibilité de vivres dans le milieu de chaque catégorie;
- Accessibilité à ces vivres en termes d'échanges (achat, troc, don);
- Evolution de la situation de chaque catégorie à court terme si des événements majeurs ne se produisent pas.
Il va de soi que dans chaque catégorie il y a une stratification interne par sexe, âge, condition sociale, santé, etc.
Catégorie
|
Disponibilité
|
Accessibilité
|
Evolution à court terme
|
Vulnérabilité
|
|
Durée
|
Intensité
|
||||
Les hommes de la forêt (R) | Très faible | Très faible | Très négative | Continue | Extrêmem.élevée |
Les déplacés - esclaves (R) | Faible | Très faible | Négative | Fréquente | Extrêmem.élevée |
Les ménages éclatés (U) | Moyenne | Très faible | Très négative | Très fréquente | Extrêmem.élevée |
Les populations d'accueil (R) | Faible | Moyenne | Neutre | Saisonnière | Très élevée |
Les citadins débrouillards (U) | Moyenne | Moyenne | Positive | Fréquente | Elevée |
Les déplacés - insérés (R) | Faible | Faible | Positive | Saisonnière | Elevée |
Les riverains reculés (R) | Moyenne | Bonne | Négative | Saisonnière | Moyenne |
Les nudistes (R) | Bonne | Normale | Négative | Saison. continue | Moyenne |
Les réquisitionnés (RU) | Normale | Normale | Neutre | Saison. continue | Moyenne |
Les paysans sous-pression (R) | Bonne | Faible | Très positive | Ponctuelle | Faible |
(R): Rurale, (U): urbaine
Appui aux stratégies de survie gagnantes
Les vulnérables dont nous venons d'esquisser quelques caractéristiques ont évidemment développé des réponses à la crise. Ces réponses sont aussi différenciées que les groupes qui les mettent en pratique; certaines stratégies de survie n'ont pas été suffisantes pour maintenir en vie ceux qui les appliquent; [Une enquête en cours de OCHA nous fournira les chiffres de l'augmentation de la mortalité à Kinshasa pour des causes liées à la guerre et à la crise.] d'autres, positives à court terme, provoquent l'échec à moyen terme; d'autres encore ne semblent pas sortir du strict contexte de la crise; mais il y en a aussi de celles qui laissent envisager des nouveaux chemins et des nouveaux comportements qui auront une très profonde influence sur l'évolution de la société dans les années à venir.
Ces innovations, certainement présentes, in nuce, dans le pays, se sont écloses dans le contexte de la crise dans une mesure, une profondeur et une rapidité qu'aucun projet de développement n'avait jamais osé espérer. Et le fait que ces comportements aient été en quelque sort adoptés par instinct nous assure qu'ils resteront ancrés, surtout s'ils sont gagnant, dans les habitudes de la population.
La communauté humanitaire a appuyé certains de ces efforts. De simples actions dans l'optique des urgences se sont ainsi transformées en accompagnement d'un processus de développement. Dans l'appel pour l'année 2001, il semble prévaloir dans les agences en RDC la volonté de se concentrer sur la consolidation / stabilisation des réponses les plus aptes.
Les vulnérables les plus extrêmes auront néanmoins besoin d'une prise en charge complète de type traditionnel.
Dans le tableau qui suit, on esquisse les stratégies à appuyer:
Catégorie
|
Intervention
|
|
1
|
Les hommes de la forêt (R) | Aide alimentaire |
2
|
Les déplacés - asservis (R) | Appui pour la production agricole, négociation communautaire |
3
|
Les ménages éclatés (U) | Aide alimentaire |
4
|
Les populations d'accueil (R) | Appui pour la production agricole, négociation communauteire |
5
|
Les citadins débrouillards (U) | Renforcement des capacités de production agricole urbaine, périurbaine; réinstallation et insertion productive en milieu agricole. |
6
|
Les déplacés - insérés (R) | Appui pour la production agricole. |
7
|
Les riverains reculés (R) | Maintien de la capacité de production agricole |
8
|
Les nudistes (R) | Maintien de la capacité de production agricole, réhabilitation ad minima des routes, rétablissement du commerce en zones de guerre. |
9
|
Les réquisitionnés (RU) | Maintien de la capacité de production agricole, rétablissement du commerce en zones de guerre. |
10
|
Les paysans sous-pression (R) | Appui à la production agricole, multiplication locale de semences améliorées |
(R): Rurale, (U): urbaine
En d'autres termes:
Dans le but d'améliorer la sécurité alimentaire des sinistrés de la crise congolaise l'articulation humanitaire suivante est proposé :
A) Actions d'extrême urgence: aide alimentaire et éventuellement fourniture d'intrants agricoles pour un redémarrage très rapide de la production. L'instrument d'action est le EHI. (Catégories 1, 2)
B) Prise en charge des vulnérables extrêmes urbains et ruraux: aide alimentaire. (Cat 1, 3)
C) Accompagnement des stratégies de sécurisation alimentaires des sinistrés. A savoir:
- Insertion dans la production agricole des communautés d'accueil de déplacés et de réfugiés ruraux sur base paritaire. (Cat. 2, 4, 6)
- Production pour l'autoconsommation des sinistrés urbains. (Cat. 5)
D) Renforcement des capacités productives des bassins de ravitaillement des villes. (Cat. 5, 10) Y compris pour ce qui se réfère aux activités de la pêche.
E) Maintien des capacités de production agricole des catégories sans accès au marché. (Cat. 7, 8, 9)
Informations récoltées et résumées par la coordination des opérations d'urgence de la FAO.
Tel: 00243/ 8805164, 8805089, 8805401
Fax: 00243 43353
e.mail: faourg.rdcic.cd
Marc Abdala, Marco Giovannoni, Paulin Kitungwa, Jérôme Kasongo, Mbongo Mbantshi, Mwema Mibanga, Theo Van Meurs à Kinshasa.
Philippe Bakunzi, Alexis Bonte, Ngandu Kabadi, Vunabandi Kalenzi, Dieudonné Katusi, Benjamin Mayema, Michel Ngongo, Mutombo Tanganik dans les provinces.