Bureau pour la Coordination des Affaires Humanitaires
Kinshasa, République démocratique du Congo
Lubumbashi
Katanga
Indicateurs Démographiques
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Population:
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6,374,537
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Densité:
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12 hab/km 2
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Personnes Déplacées:
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250,000
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Ratio des Déplacés par rapport à la population locale:
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1 :25
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Réfugiés :
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Angolais (kisenge)
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81,000
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Congolais en Zambie
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37,000
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Indicateurs Sanitaires et Nutritionnels
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Couverture par les Centres de Santé:
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75%
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Couverture Vaccinale
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74%
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BCG
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34.9%
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Polio
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27.7%
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Profil Epidémiologique (nombre de cas - 1999)
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Choléra
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252
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Méningite
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1078
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Rougeole
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12470
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Lèpre (prévalence annuelle 0/000)
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2,86
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Trypanosomiasis (population exposée)
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600,000
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Mortalité
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Taux de Mortalité Infantile:
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69/1000
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Taux de Mortalité Maternelle: naissances
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1,870/100,000
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Taux de Malnutrition
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Modérée:
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9.9%
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Sévère:
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16.8%
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Indicateurs Sociaux et Economiques
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Enfants de la rue
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3,000
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Inflation
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333% (1999)
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Déficit en vivres essentiels
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37%
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IMPACT HUMANITAIRE DE L'ENVIRONNEMENT SOCIO-ECONOMIQUE
SYNTHESE DE TENDANCES ET FAITS MARQUANTS
INTRODUCTION
Le but de cette note - la troisième d'une série de monographies - est de présenter les traits caractéristiques de l'impact de la conjoncture socio-économique sur la situation humanitaire à Lubumbashi et dans la province de Katanga.
Reprenant ainsi une démarche amorcée en avril 1999, cette note se propose de venir en complément aux analyses économiques déjà disponibles en se focalisant sur les couches les plus vulnérables de la population.
Compte tenu de l'absence des données collectées systématiquement à partir d'instances formelles, la réflexion s'appuie sur les tendances que permettent les quelques données disponibles, et se réfère à des ordres de grandeur (en valeur absolue comme en pourcentage).
BESOINS EN VIVRES ET DISPONIBILITE DANS LA VILLE DE LUBUMBASHI
L'estimation des besoins alimentaires de la ville de Lubumbashi et de la province du Katanga est fondée sur la ration conseillée par les nutritionnistes ainsi que sur l'évolution de la population.
La population du Katanga a connu un mouvement migratoire important entre 1992 et 1995 à la suite du refoulement des populations d'origine Kasaïenne par les autochtones. En 1996, un travail d'harmonisation des chiffres sur l'évolution de la population a été effectué par les principaux services producteurs de données démographiques (INS, service National des Statistiques agricoles et Administration du territoire). Grâce à cet effort d'harmonisation, les chiffres en provenance de différentes sources sont assez proches. A titre d'illustration, les tableaux ci-après donnent sur trois années l'évolution de la population du Katanga et celle de Lubumbashi selon deux principales sources :
Evolution de la population du Katanga (en milliers)
Source
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1998
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1999
|
2000
|
SNSA 1Service National de Statistique Agricole (SNSA): Katanga
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4.894
|
5.085
|
5.283
|
Recensement Administratif ² Rapport de la Division provinciale de l'administration du territoire
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4.522
|
4.698
|
4.881
|
1 Service National de Statistique Agricole (SNSA): Katanga
2 Rapport de la Division provinciale de l'administration du territoire
Evolution de la population de Lubumbashi (en milliers)
Source
|
1998
|
1999
|
2000
|
SNSA
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788
|
819
|
851
|
Recensement Administratif
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812
|
826
|
855
|
Pour déterminer les besoins alimentaires de la province du Katanga, le programme national de relance du secteur agricole et rural (PNUD/UNOPS) a utilisé les chiffres fournis par le Service National des statistiques Agricoles. Comme ces données ont fait l'objet d'un arbitrage, l'évolution de la population retenue dans la présente note se base sur les projections issues de cette source d'informations au taux annuel de 3,9% avec 1995 comme année de référence.
ESTIMATION DES BESOINS ALIMENTAIRES
Sur base des travaux effectués en 1996 par la Mission de Programmation pour la relance du secteur agricole et rural (MIPRO en sigle), une projection rétrospective des besoins et des disponibilités en denrées alimentaires, répartis par types d'aliments, en 1999, s’articulerait comme suit (pour le Katanga):
Types d'aliments
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Besoins alimentaires en tonnes
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Disponibilités alimentaires en tonnes
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1999
|
||
Manioc farine
Maïs grain Légumes Huile de palme Poissons Viandes Autres |
445.490
406.805 50.855 37.121 39.145 20.340 113.670 |
507.860
157.390 11.120 3.724 17.250 6.230 56.502 |
Total
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1.113.426
|
760.076
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DISPONIBILITE EN PRINCIPAUX PRODUITS VIVRIERS
La situation de guerre ayant entraîné un déplacement massif de la population agricole, l'offre intérieure des produits vivriers a connu une baisse sensible. En effet, d'après les données en provenance des principales sources (SNSA, Inspection provinciale de l'Agriculture, Coordination provinciale de l'environnement et conservation de la nature), la production agricole est fortement concentrée dans les districts de Tanganika et Haut-Lomami affectés par la guerre. Ces deux districts représentent 70% de la production provinciale de manioc, la plus importante culture au Katanga.
Le district de Tanganika fournit plus de 40% de la production provinciale du maïs tandis que le Haut-Lomami fournit 22% de cette denrée alimentaire considérée comme deuxième culture importante de la province du Katanga. Ces deux districts viennent en tête de production de la quasi-totalité des autres spéculations agricoles ainsi de la production animale et halieutique.
Les bassins de production étant coupés des grands centres de consommation (Lubumbashi, Kolwezi, Likasi), il en résulte une diminution de 11% de production potentielle de manioc et 35% de maïs faute de débouchés.
Par ailleurs, les agences humanitaires estiment à 145 mille le nombre des déplacés de guerre issus de ces deux districts, ce qui représente la présence additionnelle de l’équivalent de près de 6% de la population de cette partie du Katanga. Si on fait l'hypothèse que ce mouvement de population affecte la production agricole dans la même proportion, l'offre intérieure sera réduite au total de 17% en manioc et 40% de maïs en 1999.
Il ressort du tableau ci-dessus qu'à l'exception du manioc, l'offre intérieure est largement insuffisante pour couvrir les besoins alimentaires de la province du Katanga. Le seul palliatif à court terme pour résorber le déficit alimentaire est de recourir aux importations des produits alimentaires. Les importations de vivres proviennent principalement de l'Afrique australe (Zambie, Botswana, Zimbabwe, Afrique du Sud et Namibie).
Sur base des Statistiques de l'OFIDA et celles obtenues auprès de principaux importateurs de vivres frais et secs, les quantités des importations alimentaires pour l'année 1999 se présentent de la manière suivante :
Produit
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Importations en tonnes en 1999
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Farine de froment
Farine de maïs Poissons Congelés Sucre Maïs en grains Huile végétale Riz Lait Autres |
54.386
20.267 10.588 19.612 48.631 1.325 8.193 1.310 27.028 |
Total
|
191.340
|
Les importations alimentaires ont permis de couvrir la moitié du déficit alimentaire de l'année 1999. Le maïs, nouvelle denrée essentielle, représente un besoin annuel de 133 mille tonnes pour la ville de Lubumbashi. Les approvisionnements en maïs de la Ville de Lubumbashi sont assurés à partir du Nord-Katanga (40%), de l'hinterland minier (30%) et des importations (30%) Source : Inspection provinciale de l'Agriculture et le Comité provincial de conjoncture économique.
La Ville de Lubumbashi étant amputée en grande partie de l'approvisionnement à partir du Nord-Katanga, les besoins en maïs sont davantage couverts par les importations. Or, l'offre globale du maïs (production intérieure et importations) est insuffisante en 1999 pour couvrir la demande globale de l'ensemble de la province du Katanga. Cette situation entraîne un problème de sécurité alimentaire pour la Ville de Lubumbashi. Les prix de principales denrées alimentaires ont quintuplé entre décembre 1998 et décembre 1999. Les contraintes financières à l'importation (insuffisance des devises due notamment aux mesures monétaires et financières du Gouvernement) ont un effet catastrophique sur l'approvisionnement en denrées alimentaires de la Ville de Lubumbashi. Les importations alimentaires estimées à 50 mille tonnes au premier trimestre 1999 sont tombées à 20 mille tonnes au premier trimestre 2000. Les importations du maïs au premier trimestre 2000 représentent le tiers des importations du trimestre correspondant de l'année 1999.
La réduction drastique de production locale et d'importations a beaucoup affecté l'état nutritionnel de la population de Lubumbashi. Il est fait recours à des formes de transactions nouvelles et inédites sur des biens jusque-là indivisibles et imposant un échange à caractère monétaire (boîtes de conserve, poisson, oignon, poulet). La vente par portion est le seul moyen pour certains consommateurs de préserver en partie un pouvoir d'achat qui s'est fortement dégradé.
Le facteur Gécamines
La restructuration de la Gécamines (Société minière d'extraction industrielle de cuivre, cobalt et zinc principalement) a aggravé les déficiences en sécurité alimentaire de la Ville de Lubumbashi. Cette restructuration a entraîné un délestage d'une partie importante du personnel. De 38 mille travailleurs en 1989, l'effectif du personnel est passé à 26 et 19 mille respectivement en 1996 et 1998. La Ville de Lubumbashi a perdu en 1998 environ 3500 agents de son effectif total. Ces agents sont dispensés des prestations et reçoivent la moitié du salaire de base sans indemnités compensatrices.
Dans un environnement longtemps marqué par une gestion paternaliste de la population active, les agents dispensés de prestation des services ne bénéficient pas de ravitaillement en vivres. En ce qui concerne les travailleurs en activité, il est observé une perte de motivation des cadres du fait des rémunérations salariales payées à tempérament et dont la moyenne de salaires est d'environ 3500 francs par mois. Un tel niveau de salaire ne permet pas aux cadres de la Gécamines de faire face aux besoins vitaux de leurs dépendants. Les membres de la famille étendue se voient ainsi privés des avantages tirés jadis des effets redistributifs des revenus payés par la Gécamines. Plus de 40% des ménages de Lubumbashi vivaient des avantages tirés de la Gécamines avant son effondrement. Les ménages de Lubumbashi pratiquent davantage la culture vivrière dans l'hinterland minier pour compenser la perte des revenus due à l'effondrement de la Gécamines.
Une enquête nutritionnelle menée au mois de mai 1999 par l'AICF-USA (Action Against Hunger) indique que 46% des familles à Lubumbashi avaient un jardin ou un champ.
ETAT NUTRITIONNEL DE LA POPULATION
Les habitudes alimentaires de la population induites par la crise socio-économique sont dans l'ensemble caractérisées par la consommation d'aliments de faible valeur nutritive souvent servis une seule fois par jour. L'étude de l'AICF décrit comme suit la prévalence de la malnutrition protéino-énergétique chez les enfants de 6 à 59 mois à Lubumbashi :
- Une prévalence de la malnutrition aiguë de 2,8%;
- Une prévalence de la malnutrition aiguë sévère de 0,8%;
- Une prévalence élevée de cas en retard de croissance de 34,6%;
- Un taux de 16,2% des enfants ayant un retard de croissance sévère.
L'enquête a également porté sur l'état nutritionnel des mères, et révèle que 18,7% des femmes sont mal nourries. La taille moyenne du ménage à Lubumbashi est de 8 personnes. A la situation alimentaire et nutritionnelle difficile à Lubumbashi se greffent d’autres catégories de personnes vulnérables composées essentiellement de familles des militaires et de déplacés de guerre. Les populations recensées de ces groupes vulnérables se présente de la façon suivante à Lubumbashi:
- Familles de militaires: 380
- Déplacés de guerre: 30.088
Les déplacés de guerre à Lubumbashi sont pour la plupart ces agriculteurs du nord-Katanga autrefois à l’origine des approvisionnements en denrées agricoles vers Lubumbashi et le Kasaï. Ils sont regroupés dans sept sites dont deux agricoles. Le Comité international de la croix rouge (CICR) a reçu du programme alimentaire mondial (PAM) une provision en nourriture de trois mois pour prendre en charge les déplacés de quatre sites (KATUBA I, KAMALONDO, KENYA et SAMBWA) d'un effectif total de 5463 personnes.
Le site de SAMBWA de 1207 personnes (230 familles) est un site agricole où les déplacés de guerre pratiquent les cultures de patate douce, haricot, soja et maïs. Le deuxième site agricole de BULANDA d'occupation récente compte 128 familles et ne bénéficie pas encore d'assistance humanitaire. Ces deux sites sont le produit d’un projet du PNUD réalisé par la FAO et consistant en une action concertée entre personnes déplacées volontaires pour leur propre prise en charge, gouvernorat, chefs coutumiers, PAM, CICR et d’autres organismes intéressés par la démarche. Celle-ci tranche en effet avec les pratiques d’assistanat habituelles et inaugure une approche nouvelle du problème des personnes déplacées dans le contexte congolais où la disponibilité en terres et le degré de coexistence communautaire permettent des réponses moins concevables dans la région des Grands Lacs, y compris dans les provinces du Kivu.
Les déplacés de deux sites urbains (ELAKAT et KATUBA II) d'un effectif de 2381 personnes ne sont pas pris en charge et connaissent une situation de détresse nutritionnelle. Ces personnes, en grande partie membres de familles des militaires, doivent en principe bénéficier d'une assistance du Gouvernement congolais. Ils sont abandonnés à leur triste sort. Les autres déplacés d'un effectif de 22873 personnes sont censés se trouver dans des familles d'accueil. Cette situation explique en partie la taille élevée des ménages à Lubumbashi telle que l'indique l'étude susvisée de l'AICF-USA.
INDICATEURS MACRO-ECONOMIQUES ET ATTITUDES DES OPERATEURS ECONOMIQUES ET HUMANITAIRES
D'après l'indice de prix élaboré par la Direction provinciale de l'Institut National de la Statistique (INS), l'inflation en glissement annuel a été de 62,7% et 396% respectivement en 1998 et 1999. Le taux d'inflation du premier trimestre 2000 est de 86,5%, cette tendance extrapolée sur l'année donne une inflation à quatre chiffres.
Cet emballement des prix à Lubumbashi s'est également reflété dans le profond glissement du franc congolais sur le marché non officiel de devises en passant de 5 FC à 14,5 FC le dollar entre mars et octobre 1999, à plus de 38 FC le dollar au mois de mars 2000.
Les mesures monétaires et financières officielles à la base de taux de change multiples ont entraîné la raréfaction des devises nécessaires aux importations et amplifié la spirale inflation - dépréciation monétaire. A titre d'exemple, au mois de mars 2000, la Gécamines effectuait ses transactions au taux officiel de 9 FC le dollar tandis que la SOGETEL (Société de télécommunications où la Gécamines détient près de 90% d'actions) pratiquait le taux de 25 FC le dollar. Cette situation a provoqué un effet de télescopage sur les opérations de change de la GECAMINES et une opacité dans la gestion et l'offre des devises. Les agences humanitaires dont CARITAS éprouvent d'énormes difficultés à s'approvisionner en denrées alimentaires sur le marché local. En vue de se procurer les produits alimentaires à bon compte, les agences humanitaires sont, à l’instar de Kinshasa, obligées d'identifier des fournisseurs résidant à Lubumbashi et titulaires de comptes à l'étranger. Le fournisseur doit préalablement s'assurer que l'argent a été versé dans son compte à l'étranger avant de livrer la marchandise. Cette pratique réduit considérablement les capacités d'interventions des agences humanitaires.
L’énergie est un autre abcès de crise, sinon particulier au Katanga, du moins caractérisé par un cumul fréquent des pénuries et des mesures de réquisition de carburant auto et avion. Il a été observé au courant du mois de mars 2000 des files d'attente permanentes dans les stations-service à la suite de la raréfaction de produits pétroliers (essence et gasoil), et un triplement du coût de transport en commun. Les usagers de la route étaient obligés de passer en moyenne une heure d'attente dans un arrêt de bus ou de taxi avant d'obtenir un moyen de déplacement.
Pour les opérateurs économiques, le rationnement de produits pétroliers est imputable à l'offre insuffisante des devises et à l'incapacité de la société des hydrocarbures (COHYDRO) à assurer un approvisionnement régulier de la Ville.
TENDANCES DE MORBIDITE ET DE MORTALITE A LUBUMBASHI
Les communes excentriques de la ville de Lubumbashi sont confrontées à des problèmes aigus de santé publique imputables notamment à l'absence d'assainissement de l'environnement, à une desserte insuffisante en eau potable, au coût élevé des produits pharmaceutiques et à l'insuffisance des moyens d'appui au secteur sanitaire. Il en découle un niveau assez élevé de morbidité et de mortalité.
Au cours de l'année 1999, la forte morbidité est due à la recrudescence des maladies à potentiel épidémique et à potentiel endémique.Entre autres maladies à potentiel épidémique à la base d'un taux élevé de décès, il y a lieu de mentionner :
- l'augmentation de l'incidence du tétanos néonatal;
- la prévalence élevée de la méningite cérébro-spinale;
- la recrudescence de la rougeole due notamment au taux assez faible de vaccination des enfants. L'enquête de l'AICF - USA estime à 19,3% le taux de couverture vaccinale contre la rougeole (vaccination prouvée par une carte).
Quant aux maladies à potentiel endémique, les cas de décès sont dus à :
- la recrudescence de la tuberculose par manque de tuberculostatiques;
- l'incidence du paludisme imputable aux mauvaises conditions de l'environnement ;
- la fièvre typhoïde due à l'insalubrité et l'accès difficile à l'eau de boisson potable;
- la prévalence et l'incidence des MST/SIDA dues à la paupérisation de la population et à la promiscuité.
POINT SUR LES REFUGIES ANGOLAIS DANS LES SITES DE KISENGE
Les statistiques du mois de février sur l'effectif de réfugiés se présentent de la manière suivante par site :
- Divuma: 15.982
- Kisenge: 15.046
- Tshimbumbulu: 15104
Ce qui fait un total de 46.132 réfugiés répartis sur les trois sites.
Le taux de natalité est en moyenne de 120 naissances par mois. Le taux de mortalité est d'environ 10 pour mille habitants par an.
SITUATION ACTUELLE SUR LES SITES
Le nombre de réfugiés augmente sensiblement à cause de naissances et de l’afflux de réfugiés en provenance de la province de Moxico (Angola) dus aux exactions de l'Unita qui occupe encore une partie du territoire frontalier avec la RDC. Dans la seule période du mois d'août 99 au mois de février 2000, environ 2000 nouveaux réfugiés ont été installés sur l'ensemble de trois sites. Sur les sites, le HCR ( à travers ses partenaires opérationnels) poursuit une assistance multisectorielle dans le but d'assurer une autosuffisance aux réfugiés; les secteurs Alimentation, Santé/Nutrition, Eau, Production agricole, Service communautaire et Education constituent les priorités de cette assistance; un accent particulier est mis sur les activités visant la promotion des femmes et des enfants. Cependant, les provisions faites dans le budget de l'année 2000 sont insuffisantes (contraintes budgétaires) et ne pourraient répondre à tous les besoins essentiels exprimés par les réfugiés.
Sur le plan nutritionnel, il est constaté une nette amélioration de la situation nutritionnelle des réfugiés (principalement les enfants). Les résultats de l'enquête nutritionnelle du mois d'août 99 ont montré un taux de malnutrition générale de 3,46% et 0,42% de malnutrition sévère. Toutefois, avec la poursuite de l'afflux de réfugiés et la suppression de l'assistance générale de vivres aux anciens réfugiés de 1985 (environ 23.000), les organismes restent attentifs à toute nouvelle dégradation de l'état nutritionnel de la population (principalement les enfants) dans les six mois à venir, en observant également l'insuffisance des récoltes de la campagne agricole en cours et la dégradation de la situation socio-économique globale.
PLAN DE CONTINGENCE EN CAS D'AFFLUX IMPORTANT DES REFUGIES
La Sous-délégation du HCR au Katanga dispose d'un plan de contingence pour faire face à un afflux d'environ 10.000 réfugiés (effectif des Angolais supposés encore résider dans les localités Angolaises frontalières au district du Lualaba en août 1999). Cependant, même s'il est reconnu les facilités dont dispose la Sous-délégation en raison des infrastructures d'accueil déjà existantes sur les trois sites de réfugiés, il y a par contre une incertitude à toujours maintenir une quantité suffisante de nourriture et de matériel d'assistance sur les sites en raison des contraintes budgétaire actuelles.
Fait à Kinshasa, le 18 avril 2000
Disclaimer
- UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs
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