Goma, 4 novembre 2008. Handicap International envoie deux kinésithérapeutes supplémentaires pour ses projets à Goma. Ils viennent compléter l'équipe active sur place, qui est composée de deux expatriés et de dix Congolais. L'organisation est toujours restée à Goma et a pu retourner dans les camps dès jeudi passé pour évaluer la situation et donner les premières consultations. Handicap International débute aussi aujourd'hui des distributions de nourriture à Goma même. Le nombre de patients a doublé dans le centre nutritionnel où Handicap International est actif. A ce jour, la sécurité minimale nécessaire pour assurer une aide efficace n'est toujours pas garantie.
Depuis jeudi 30 octobre, Handicap International a repris ses activités dans quatre camps autour de Goma : Mugunga 1 et 2, Bulengo et Buhimba. Nous y avons constaté une recrudescence dramatique du nombre de personnes déplacées. « Bien souvent, les déplacés n'ont même pas eu l'occasion de se construire des abris. Ils tentent donc de se protéger du froid en se tassant dans des bâches ou en se couvrant de feuilles de bananiers, de branches ou de cartons pour dormir à la belle étoile, » explique Eyal Reinich, coordinateur de l'action d'urgence de Handicap International à Goma. Les besoins des personnes déplacées et de la population locale sont très importants. La sécurité n'est pas garantie et il y a un manque d'eau potable, de nourriture, de médicaments et de tentes.
La réaction des personnes déplacées étaient très positives à l'arrivée des membres de l'équipe de Handicap International dans les camps. « Cet accueil faisait chaud au cœur, affirme Eyal Reinich. Beaucoup de personnes nous remercient de ne pas être partis, d'être restés à leurs côtés. » Handicap International se focalise sur l'aide aux enfants. Ils sont les premières victimes de malnutrition et il en découle souvent des problèmes respiratoires. La kinésithérapie respiratoire aide les enfants à évacuer les glaires qu'ils n'ont plus la force d'éliminer par eux-mêmes. La malnutrition fait aussi courir le risque de développer des handicaps par anémie ou manque de sodium. « Depuis jeudi, nos équipes retrouvent peu à peu les familles des enfants avec lesquels ils travaillaient. Beaucoup d'entre eux ont fuit les camps avant d'y revenir faute d'autre endroit où aller. »
On compte aussi 50.000 nouveaux déplacés à Goma même. La majorité d'entre eux sont accueillis dans des familles, mais selon les comptages effectués par Handicap International, 1.800 personnes déplacées occupent deux sites de regroupement spontanés où ils font face à une situation très précaire. En collaboration avec d'autres organisations, Handicap International a donc débuté aujourd'hui à distribuer des BP-5, de la nourriture concentrée et riche en protéines servant à combattre la malnutrition légère chez les enfants et leurs parents.
Depuis vendredi, Handicap International est aussi à l'œuvre dans le centre de nutrition thérapeutique de l'hôpital de Virunga à Goma. Que ce soit pendant ou après leur passage au centre, la réadaptation physique des enfants souffrant de malnutrition est en effet une priorité. Nous avons d'ailleurs constaté un doublement du nombre d'enfants traités au centre, ce qui porte à 139 le nombre d'enfants souffrant de malnutrition sévère.
Handicap International envoie aujourd'hui deux kinésithérapeutes et du matériel paramédical supplémentaire pour renforcer l'équipe sur place. Dès jeudi, la section française de Handicap International enverra aussi une équipe d'urgence au Nord Kivu afin de renforcer l'appui aux personnes déplacées.