DR Congo: Famine dans le nord du Katanga

Kinshasa, RD Congo (PANA) - Le nord de la province du Katanga, dans le sud-est de la République Démocratique du Congo (RDC), qui faisait partie des régions les plus fertiles du pays, est en proie à une crise alimentaire sévère en raison de la guerre.
Sous contrôle des rebelles du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) et de leurs alliés rwandais, les principales agglomérations du Nord-Katanga, Kabalo, Manono, Nyunzu, Kiambi et Kongolo, sont obligées de vivre en quasi-autarcie.

Les campagnes sont devenues le repaire des milices tribales autochtones Maï-Maï et les lieux de passage des rebelles extrémistes hutu rwandais et burundais.

"L'insécurité a provoqué l'asphyxie des centres urbains et entraîne souvent l'arrêt pur et simple des activités agricoles dans les campagnes", a expliqué lundi à la PANA, le coordinateur du Programme alimentaire mondial (PAM) pour l'Est de la RDC, M. Claude Jijibar. Selon lui, les habitants des villes n'ont plus accès aux champs en brousse, et les populations rurales, sous la menace de groupes armés incontrôlés, doivent se déplacer en permance et ne se nourrisent plus que de manioc sauvage, très pauvre en protéines.

Le taux de malnutrition globale a atteint une moyenne de 20% dans le nord du Katanga, selon une enquête récente d'une organisation humanitaire italienne "Alisei-Nuova Flontiera".

"La situation est particulièrement grave à Kiambi o=F9 la malnutrition est de l'ordre de 32%", souligne le coordinateur des activités d'Alisei, le Dr Achille Garavelli.

Petite agglomération de cases en terre, à quelques dizaines de kms du front théorique, "Kiambi est très difficile d'accès, car toujours assiégiée", souligne-t-on au PAM.

"Onze enfants sur 10.000 y meurent chaque jour, dont un sur trois de malnutrition", selon l'agence spécialisée des Nations Unies.

Depuis l'arrivée de Nuova-Frontiera à Kalémie, chef-lieu du district du Tanganyka, au bord du lac du même nom en mai dernier, près de 15.000 enfants ont été pris en charge dans des centres de nutrition.

"Ces chiffres sont très choquants, surtout quand on sait que le nord du Katanga était, avant la guerre, le grenier du pays et fournissait Kinshasa en maïs, arachide, huile de palme, riz, entre autres", souligne le représentant du PAM, ajoutant qu'ici, personne ne devrait mourir de faim.

Pour tenter de faire face à cette "situation d'urgence", le PAM a lancé le 18 juin "la plus importante opération d'approvisionnement en vivres" depuis le début de la guerre.

L'objectif est de distribuer en deux mois dans le nord du Katanga 650 tonnes de nourritures à plus de 25.000 personnes, a dit M. Jijibar.

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