Afin de lutter contre l’insécurité alimentaire dans le Sud-Kivu, les équipes d’ACTED ont mené des distributions d’intrants agricoles (semences et outils) pour les personnes les plus vulnérables et ont organisé des formations aux techniques culturales améliorées. Les personnes affectées par les conflits armés ont ainsi pu recouvrer une partie de leurs moyens de subsistance et augmenter voire recréer leur production agricole.
Sept millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire en RDC
Antoinette est arrivée à 6h30 au marché de Bulambika, village niché dans les collines du Sud-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC) pour y vendre des haricots et des arachides. Il y a quelques mois encore, Antoinette ne parvenait pas à produire suffisamment pour nourrir sa famille de huit enfants.
Comme plusieurs centaines de milliers d’habitants du Sud-Kivu, Antoinette a dû quitter son village en 2013 pour fuir les exactions commises par les groupes armés, abandonnant toutes ses possessions derrière elle. A la suite de ces mouvements importants de population, l’organisme des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (la FAO) estime aujourd’hui que près de sept millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire en RDC.
Distributions et formations font augmenter la production agricole de plus de 80%
Comment les équipes d’ACTED aident-elles Antoinette et les populations les plus vulnérables de la zone à recouvrer leurs moyens de subsistance et à développer leurs capacités de production agricole ? Deux types d’activités ont été mises en place avec le soutien d’OFDA.
D’une part, des distributions d’intrants agricoles (outils, et semences telles que haricot, cacahuète, riz, amarante - des variétés à croissance rapide qui appartiennent au régime alimentaire normal des bénéficiaires) pour plus de 18 000 personnes. En effet, il n’y a presque pas de semence disponible au niveau local et les ménages ne disposent que de peu d’outils pour cultiver leur terrain. ACTED a également appuyé 15 associations agricoles pour renforcer les capacités de production locales de manière durable.
D’autre part, des formations pour près de 6 500 personnes ont été effectuées sur la sélection des semences, les techniques agricoles, le stockage de la production et la gestion de la récolte. . Les équipes d’ACTED ont notamment mis en place des champs de démonstration afin de montrer l’efficacité des techniques proposées et de les comparer aux méthodes utilisées auparavant.
Les premières récoltes d’arachides et de haricots ont eu lieu fin 2013. La production agricole a augmenté de plus de 80%, permettant à Antoinette et beaucoup d’autres de couvrir leurs besoins alimentaires et de vendre leurs excédents sur les marchés locaux, au profit de l’ensemble de la communauté.