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Des mères inquiètes amènent leurs filles mal nourries à l’hôpital

posted on JUNE 25, 2015 by NDIAGA SECK

Le 5 juin 2015, Luvungi, République démocratique du Congo. Navran Tulinabo, originaire de cette région du Sud Kivu (Est de la RDC), est inquiète : « Ma fille Myriam a été très malade ces derniers temps. Elle a eu de la fièvre et ses jambes ont gonflé. Ses cheveux ont changé. C’est pourquoi je l’ai amenée à l’hôpital ce matin ». Avec sa fille de 2 ans sur ses genoux, cette mère de 6 enfants attend qu’un docteur arrive.

Avec la violence qui a embrasé le Burundi à cause de la volonté du président Nkurunziza de se briguer un troisième mandat, quelques 10 000 hommes, femmes et enfants ont fui le pays pour Uvira et Fizi, territoires de RDC situés dans la province du Sud Kivu.

Alors que l’UNICEF renforce actuellement son système de santé pour mieux répondre aux besoins des réfugiés et des familles qui les accueillent, son partenaire International Rescue Committee (IRC, comité de secours international) ainsi que le mécanisme Rapid Response to Population Movements (RRMP, Réponse rapide aux mouvements de populations) ont ouvert des unités de soins thérapeutiques dans les zones dites de santé, à Lemera et Ruzizi, et ce afin de traiter la malnutrition aiguë sévère et chronique.

Tulinabo explique que quand elle est arrivée ce matin: « l’infirmier a fait des tests sur ma fille. Il l’a pesée, a vérifié ses bras et ses jambes et lui a donné quelques médicaments ».

L’UNICEF a mis à disposition 225 cartons de nourriture thérapeutique prête à l’usage telle que des Plumpy Nuts, ainsi que 30 cartons de lait thérapeutique qui ont été mis à la disposition du partenaire gouvernemental PRONANUT dans le but de venir en aide à un millier d’enfants mal nourris.

Comme un grand nombre d’enfants de la région de Luvungi, Myriam souffre de malnutrition aiguë sévère. Selon le nutritionniste Pascal Bahati, « le taux de malnutrition aiguë sévère dans la région est de 6% et récemment, des milliers de réfugiés se sont installés ici.

Les grossesses trop fréquentes sont suspectées d’être une des causes de cette malnutrition car les femmes accouchent alors que leurs autres enfants sont encore trop jeunes. Par conséquent, les mères arrêtent trop tôt l’allaitement de leurs bébés ».

Dans le centre de soin de Luvungi, plusieurs mères et pères attendant que leurs enfants puissent être pris en charge. Bahati explique : « Quand un enfant arrive au centre, on le pèse, on le mesure et on prend la circonférence de son bras. Le docteur explique aux parents quel est le problème et il leur donne des médicaments. En plus de Plumpy Nuts, on leur donne des vitamines A, des traitements vermifuges au Mebendazole et des antibiotiques, comme de l’Amoxicillin. Certains enfants sont en plus vaccinés contre certaines maladies.»

Bahati met de la pâte de cacahuète à haute intensité énergétique dans un sac en plastique et le tend à Tulinabo. Cette dernière rassure l’infirmier : « Ce n’est que pour Myriam, pas pour mes autres enfants. Le docteur a dit que le traitement devait durer 7 jours. Je dois le donner à ma fille matin, midi et soir. ». Tulinabo ouvre le sac et donne un produit léger de couleur beige à Myriam.

La petite fille en avale un peu et se lèche les babines. Elle semble aimer. Selon Bahati, les parents sont la clé dans la bonne administration des traitements et ils doivent se plier au protocole nutritionnel national: « Après une semaine, la mère revient chercher un autre sac de médicaments. Dans trois à quatre semaines, Myriam sera guérie si elle ne partage pas ses médicaments avec ses frères et sœurs ».

Début Juin, l’UNICEF et son partenaire IRC ont terminé une campagne de vaccination de 5 jours qui avait pour but d’immuniser contre la polio 66 823 réfugiés et enfants de familles d’accueil âgés de zéro à 59 mois, ainsi que 59 757 d’entre eux contre la rougeole.

L’UNICEF offre une assistance médicale gratuite aux réfugiés ainsi qu’aux familles d’accueil vulnérables de Luvungi, Mulongwe et Bwegera. Avec IRC, elle étendra sa réponse rapide aux mouvements de population à d’autres structures de soin si les besoins s’en font sentir.